Quand le silence du gouvernement nourrit le vacarme de la rue :
Les manifestations se sont étendues dans au moins onze villes : Rabat, Casablanca, Marrakech, Agadir, Oujda… On y crié la frustration du quotidien : hôpitaux sous-équipés, classes bondées, dépenses publiques mal orientées. On y dénonça également la contradiction entre l’investissement dans les infrastructures sportives (en prévision de la Coupe du monde 2030) et le manque de financement à la santé ou à l’éducation. « Des stades, mais où sont les hôpitaux ? » scandait la foule.
Face à ces appels, l’État réagit. Des dizaines d’arrestations ont été opérées, notamment à Rabat, Casablanca et Agadir. Certaines sources évoquent plus de 120 détentions sur les deux premiers jours. Certes, presque la majorité d'entre eux ont été relaché heuresement.
Le contraste est saisissant : pour un mouvement sans leader unique ni logistique traditionnelle, l’impact médiatique est fort. Mais sur le terrain, l’effet reste hétérogène.
Ce qui marque, au-delà de l'interdiction attendue, c’est l’isolement visible de cette jeunesse protestataire. Aucun grand syndicat n’a appelé à rejoindre les cortèges. Aucun parti politique ne s’est associé officiellement au mouvement. Et surtout, le collectif religieux influent Al Adl Wal Ihssan a choisi de s’abstenir. Leur absence parle d’elle-même : dans ce jeu de légitimité populaire, la Génération Z se tient seule.
Comment comprendre ce paradoxe ? Ces jeunes avaient simplement demandé à être entendus, à participer au débat national. Leur anonymat n’est pas une couverture, mais une stratégie pour échapper à la récupération politique. Leur tactique de deux jours, orchestrée sur TikTok, Discord ou Instagram, s‘appuyait sur la disponibilité des étudiants et salariés en week-end. Ils comptaient même sur la montée en tension du samedi (arrestations) pour amplifier le dimanche.
Face à ces appels, l’État réagit. Des dizaines d’arrestations ont été opérées, notamment à Rabat, Casablanca et Agadir. Certaines sources évoquent plus de 120 détentions sur les deux premiers jours. Certes, presque la majorité d'entre eux ont été relaché heuresement.
Le contraste est saisissant : pour un mouvement sans leader unique ni logistique traditionnelle, l’impact médiatique est fort. Mais sur le terrain, l’effet reste hétérogène.
Ce qui marque, au-delà de l'interdiction attendue, c’est l’isolement visible de cette jeunesse protestataire. Aucun grand syndicat n’a appelé à rejoindre les cortèges. Aucun parti politique ne s’est associé officiellement au mouvement. Et surtout, le collectif religieux influent Al Adl Wal Ihssan a choisi de s’abstenir. Leur absence parle d’elle-même : dans ce jeu de légitimité populaire, la Génération Z se tient seule.
Comment comprendre ce paradoxe ? Ces jeunes avaient simplement demandé à être entendus, à participer au débat national. Leur anonymat n’est pas une couverture, mais une stratégie pour échapper à la récupération politique. Leur tactique de deux jours, orchestrée sur TikTok, Discord ou Instagram, s‘appuyait sur la disponibilité des étudiants et salariés en week-end. Ils comptaient même sur la montée en tension du samedi (arrestations) pour amplifier le dimanche.
De Discord à la rue.. l’écho fragile d’une génération oubliée !
Mais cette ingénierie ne suffit pas si les relais structurels manquent. Un mouvement sans relais finit souvent dispersé. Le pouvoir, prudent, a joué la carte de la prévention : interdiction de rassemblement à Rabat, arrestations ciblées, dispersion avant qu’un slogan ne prenne trop d’ampleur.
La leçon est cruelle : l’énergie seule ne suffit pas pour transformer la rue en force de changement. Il faut bâtir des ponts vers le politique, l’institutionnel, les syndicats, les corps intermédiaires. La jeunesse voulait secouer les fondations du discours public ; le système lui répond en l’enfermant dans une case « protestation numérique ».
L’autre paradoxal est le recul de la participation collective. En 2011, le mouvement du 20 février avait su rallier étudiants, syndicats, partis, militants. Il y avait une architecture de mobilisation, même bancale. Aujourd’hui, la Gen Z revendique une politique sans hiérarchie, mais sans hiérarchie, l’action collective s’effrite.
Elle n’a pas imposé, elle a appelé. Elle n’a pas agressé, elle a protesté. Elle n’a pas investi les ministéres, elle a occupé les promenades. Elle n’a pas demandé des privilèges, juste des droits élémentaires : santé digne, éducation de qualité, transparence, justice.
L'état et la classe politique sont en face à eux un tournant historique : étouffer ces cris ou les intégrer dans un dialogue réel. En ignorant cette génération, on court le risque d’une désillusion insidieuse : une jeunesse qui cesse de croire qu’il est possible d’être entendu.
Mais une dernière question demeure : que fera la Gen Z quand l’écho s’essoufflera ? S’engagera-t-elle dans des voies structurées ? Ou bien continuera-t-elle, volontairement ou non, à naviguer dans l’invisibilité ?
Ce moment est un avertissement : quand une génération refuse de se taire mais reste inaudible, la fracture va plus loin que la rue.
La leçon est cruelle : l’énergie seule ne suffit pas pour transformer la rue en force de changement. Il faut bâtir des ponts vers le politique, l’institutionnel, les syndicats, les corps intermédiaires. La jeunesse voulait secouer les fondations du discours public ; le système lui répond en l’enfermant dans une case « protestation numérique ».
L’autre paradoxal est le recul de la participation collective. En 2011, le mouvement du 20 février avait su rallier étudiants, syndicats, partis, militants. Il y avait une architecture de mobilisation, même bancale. Aujourd’hui, la Gen Z revendique une politique sans hiérarchie, mais sans hiérarchie, l’action collective s’effrite.
Elle n’a pas imposé, elle a appelé. Elle n’a pas agressé, elle a protesté. Elle n’a pas investi les ministéres, elle a occupé les promenades. Elle n’a pas demandé des privilèges, juste des droits élémentaires : santé digne, éducation de qualité, transparence, justice.
L'état et la classe politique sont en face à eux un tournant historique : étouffer ces cris ou les intégrer dans un dialogue réel. En ignorant cette génération, on court le risque d’une désillusion insidieuse : une jeunesse qui cesse de croire qu’il est possible d’être entendu.
Mais une dernière question demeure : que fera la Gen Z quand l’écho s’essoufflera ? S’engagera-t-elle dans des voies structurées ? Ou bien continuera-t-elle, volontairement ou non, à naviguer dans l’invisibilité ?
Ce moment est un avertissement : quand une génération refuse de se taire mais reste inaudible, la fracture va plus loin que la rue.












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