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Face à l'assèchement, le Maroc multiplie les solutions pour l'eau


Rédigé par La Rédaction le Samedi 2 Novembre 2024



Casablanca, Tanger et Marrakech : les symboles d'une consommation en expansion

Au Maroc, la consommation d’eau potable franchit désormais la barre des 1,7 milliard de mètres cubes par an, mettant à rude épreuve les ressources hydriques du pays. Ce phénomène, observé dans plusieurs grandes villes telles que Casablanca, Tanger, et Marrakech, pousse les autorités et les partenaires à investir de manière conséquente dans des infrastructures hydrauliques adaptées. Cependant, ce développement massif ne va pas sans défis écologiques et économiques, posant la question : le Maroc pourra-t-il assurer la sécurité hydrique de ses citoyens à long terme ?

Casablanca, centre économique et cœur démographique du Maroc, enregistre une demande annuelle supérieure à 207 millions de mètres cubes d’eau. Ce chiffre, en constante augmentation, est en partie dû à la densité urbaine et au développement industriel. Tanger, quant à elle, affiche une consommation annuelle de plus de 71 millions de mètres cubes, principalement tirée des barrages du Loukkos. Enfin, Marrakech, capitale touristique, consomme chaque année plus de 70 millions de mètres cubes d’eau, avec un approvisionnement soutenu en périodes critiques par le barrage Al Massira.

Ces niveaux de consommation soulèvent des questions cruciales sur la durabilité des ressources. Comment, en effet, répondre à une demande sans cesse croissante sans épuiser les réserves d'eau disponibles ? Au vu de l’urbanisation accélérée et de la pression démographique, l’optimisation des infrastructures semble indispensable. Cela pourrait inclure des initiatives d’économie d'eau, la promotion de pratiques plus responsables et une modernisation des réseaux de distribution.

Au-delà des grandes villes, des agglomérations moyennes comme Fès, Agadir, et Rabat montrent elles aussi une forte dépendance aux ressources hydriques. Fès consomme environ 66 millions de mètres cubes par an, et des investissements ciblés, comme le forage au barrage Idriss Ier, permettent de maintenir une capacité de distribution. Agadir, sévèrement affectée par la sécheresse, a opté pour une station de dessalement qui assure environ 50 millions de mètres cubes par an, illustrant l’importance des technologies pour les régions les plus vulnérables.

Rabat, avec une consommation estimée à 45,2 millions de mètres cubes, parvient à assurer son approvisionnement grâce à un réseau diversifié reliant plusieurs bassins. Cependant, cette stratégie repose sur une précarité écologique : en période de sécheresse, ces solutions montrent rapidement leurs limites. Alors que la crise climatique intensifie les phénomènes de sécheresse, le Maroc pourrait envisager des mesures plus globales telles que la réutilisation des eaux usées ou des incitations pour une utilisation plus rationnelle de l’eau.

Les villes comme Salé, Meknès, Tétouan, et Oujda connaissent une croissance de la consommation annuelle, atteignant des niveaux allant de 30 à 42 millions de mètres cubes. En réponse, des initiatives comme les forages dans les barrages permettent de pallier temporairement le déficit. Cependant, cette solution ne peut suffire dans un contexte de crise hydrique mondiale. Les villes côtières, notamment El Jadida et Safi, misent sur des usines de dessalement pour compenser la baisse des précipitations, mais cette technologie a un coût énergétique élevé et soulève des inquiétudes écologiques quant à son impact sur l’environnement marin.

La région Sud, marquée par des villes comme Laâyoune et Ouarzazate, demeure tributaire de ressources hydriques limitées, bien que des infrastructures permettent de couvrir les besoins actuels. Toutefois, la question demeure : jusqu’à quand ces solutions seront-elles viables ?
Vers une gestion durable de l’eau : un défi national

Face à une consommation galopante et aux défis environnementaux, le Maroc se trouve dans une situation délicate : il est nécessaire de sécuriser l’accès à l’eau tout en adoptant une gestion durable. Cela passe par l’innovation, certes, mais aussi par une conscience collective quant à l'importance de préserver cette ressource. Des initiatives de sensibilisation et une réglementation stricte pourraient encourager des pratiques plus écologiques, garantissant ainsi la pérennité des ressources pour les générations futures.

En fin de compte, la question reste posée : le Maroc saura-t-il relever le défi de la sécurité hydrique sans compromettre ses ressources naturelles ?





Samedi 2 Novembre 2024

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