Ce recul marqué de la fécondité ne se limite pas à une simple donnée statistique. Benmoussa évoque un « changement structurel profond » dans la composition des familles marocaines, une transformation qui appelle à une refonte radicale des politiques sociales et économiques.
Pourtant, tandis que ces indicateurs tirent la sonnette d’alarme, les réponses politiques restent timides et insuffisantes. Le taux de 2,2 enfants par femme traduit l’émergence d’une société où avoir un enfant devient un luxe, un pari financier complexe entre le coût des couches, des loyers exorbitants et les frais scolaires.
L’enfant ne naît plus uniquement par instinct ou amour, mais souvent par calcul budgétaire, voire parfois par renoncement. Ce phénomène s’installe dans un contexte où les jeunes générations peinent à trouver emploi, logement décent et stabilité, alors qu’on attend d’elles qu’elles portent l’avenir du pays.
Ce recul se traduit déjà dans certaines écoles rurales, autrefois bondées, qui commencent désormais à manquer d’élèves. Ce qui fut un moteur de développement rural devient aujourd’hui un simple souvenir statistique.
Face à cette situation, Benmoussa préconise des expérimentations politiques à petite échelle, mais la fertilité, elle, ne patiente pas. Elle décroît silencieusement, telle une bougie qui s’éteint sans que personne ne s’en aperçoive.
Derrière ces chiffres se cache une réalité glaçante : le Maroc vieillit sans se renouveler, et le concept même de « famille » risque bientôt de désigner un couple sans enfant ou un souvenir des années 1980.
Les discours sur les bonus natalité, subventions ou allocations à la naissance se multiplient, mais à ce rythme, il faudra peut-être un jour importer des enfants comme on importe des céréales, ou accepter un royaume peuplé principalement de seniors, bercé par les échos lointains d’une époque où les maisons résonnaient des rires et cris d’enfants, et non de statistiques froides.












Fertilité en chute libre au Maroc : un signal d’alarme démographique
Rédigé par Salma Labtar le Jeudi 17 Juillet 2025
Le chiffre donne le vertige : en 1982, chaque femme marocaine mettait au monde en moyenne 5,5 enfants. En 2025, ce nombre est tombé à seulement 2,2 enfants par femme. Une chute brutale, révélée par Chakib Benmoussa, Haut-commissaire au Plan, qui sonne comme un véritable signal d’alarme, voire un avertissement sur l’avenir démographique du pays.







Journaliste sportive et militante féministe, lauréate de l'ISIC. Dompteuse de mots, je jongle avec... En savoir plus sur cet auteur
Jeudi 17 Juillet 2025
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