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Gaza : silence, on tue !


Rédigé par le Lundi 9 Octobre 2023



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C’est l’opération « déluge d’Al Aqsa » ont proclamé les combattants du Hamas, en lançant une volée de missiles sur Israël, le 7 octobre, et en prenant d’assaut les colonies de peuplement israéliennes situées à proximité de la bande de Gaza.

Ce sera, en réponse, les « glaives de fer » ont signifié les Israéliens en lançant une compagne de bombardement aérien de la bande de Gaza et en massant, à proximité, des troupes et du matériel militaire en vue d’une invasion.

Cette exaspération de la crise au Proche-Orient intervient exactement un demi-siècle après la guerre d’octobre, que les Israéliens appellent Yom Kippour, qui avait vu plusieurs pays arabes ligués contre Israël tenter de récupérer militairement la Palestine, le Sinaï et le Golan.

Et ça fait trois quart de siècle que les Palestiniens et les Israéliens s’affrontent épisodiquement, les premiers cherchant à stopper la colonisation israélienne et créer leur propre Etat souverain, tandis que les derniers font tout pour rendre cette perspective impossible et s’entêtent à ne pas rétrocéder les territoires occupés.

Les Israéliens déploient tous leurs efforts pour éviter d’appliquer la résolution 181 du Conseil de sécurité de l’Onu, datant du 29 novembre 1947, qui prône la création de deux Etats en Palestine, auparavant sous mandat britannique, ainsi que la résolution 242, datant du 22 novembre 1967, qui exige le retrait d’Israël des territoires qu’il a occupé pendant la guerre des six jours.

Des « amis » qui ne veulent pas tous du bien

Afin d’enterrer définitivement les revendications des Palestiniens, Israël s’est imaginé que la normalisation de ses relations avec des pays arabes pouvait lui permettre d’atteindre cet objectif.

Les éruptions épisodiques de déflagrations de violence en Palestine prouvent qu’il s’agit là d’un faux calcul de la part des Israéliens.

Autre grand malheur des Palestiniens, l’instrumentalisation éhontée de leur cause légitime par certaines puissances régionales, afin de caresser les opinions publiques arabes dans le sens du poil et se forger, de la sorte, un leadership à moindre frais.

Tous les observateurs de la scène proche-orientale devinent que l’actuelle éruption de violence en Palestine a été fomentée par l’Iran, à laquelle le mouvement Hamas aurait servi de proxy.

L’affrontement en cours a entraîné, entre autres conséquences, la rupture des négociations secrètes entre l’Arabie saoudite et Israël, qui aurait permis à Ryad d’arracher des concessions à Tel-Aviv en faveur des Palestiniens et ainsi assis sa position de leader du monde arabo-islamique.

Le loup déguisé en brebis

Il est tout aussi évident que cette guerre officiellement déclarée par Tel-Aviv, suite à l’attaque du Hamas, sert également les intérêts de l’actuel gouvernement israélien, dirigé par Benjamine Netanyahou, jusqu’alors confronté à une grave crise constitutionnelle, qui a vu la société israélienne se diviser en deux camps farouchement opposés.

L’initiative, compréhensible mais mal calculée, du Hamas a, donc, abouti à un resserrement des rangs israéliens et, à contrario, une dissension dans les rangs des pays arabes.

Les images des victimes civiles, des deux côtés, ont, par ailleurs, porté un coup sévère à la notoriété du Hamas, auquel la propagande israélienne a su faire porter seul la responsabilité de la présente explosion de violence, en le faisant passer d’un mouvement de résistance légitime à une vulgaire bande terroriste.

Un sanglant passé récent

Après 38 ans d’occupation, les Israéliens ont quitté la bande de Gaza, le 12 septembre 2005, passée sous le contrôle du mouvement islamiste Hamas, en juin 2007.

Depuis lors, Israël a placé la bande de Gaza sous blocus, qui est toujours en vigueur. Le 27 décembre 2008, Israël a lancé une opération militaire, baptisée « plomb durci », contre le Hamas, à Gaza, qui a pris fin, le 18 janvier 2009.

Puis ce fut, du 14 au 21 novembre 2012, une seconde guerre de Gaza, suivie par une série d’affrontements armés, en 2103, et une troisième guerre, en juillet et août 2014.

Le 30 mars 2018, 30.000 Palestiniens, non-armés, manifestent devant la barrière de séparation entre la bande de Gaza et Israël, dans le cadre d’un mouvement réclamant le droit au retour des Palestiniens sur leurs terres, appelée « la marche du retour ».

La réaction israélienne à cette marche avait été totalement disproportionnée et particulièrement meurtrière, suscitant l’opprobre de l’opinion publique internationale.

La dernière confrontation en date est celle du 10 au 17 mai 2021, voyant encore une fois la communauté internationale intervenir pour mettre fin aux hostilités.

Il y a eu, en tout, depuis le retrait d’Israël de la bande de Gaza, en 2005, pas moins de douze affrontements armés entre Israël et les mouvements de la résistance palestinienne, principalement le Hamas et le Jihad islamique, qui ont fait, 1.900 combattants et 2.800 civils palestiniens tués, pour 100 soldats et 23 civils israéliens.

Israël veut les Gazaouis au Sinaï

L’actuel conflit est le treizième, mais se distingue des précédents par le fait que c’est le Hamas qui a été le premier, cette fois, à appuyer sur la détente.

Israël, qui rêve de se débarrasser des Gazaouis, en les déplaçant vers le désert du Sinaï, en Egypte, estime, aujourd’hui, être en droit de déclencher les feux de l’enfer sur la bande de Gaza, suite à l’attaque du Hamas.

Il faut, donc, s’attendre à une recrudescence de la violence dans la bande de Gaza, à un niveau jamais enregistré jusqu’à présent. 
Tel-Aviv estime, en effet, que le contexte international s’y prête parfaitement, avec le conflit en Ukraine qui absorbe l’attention et les efforts de la Russie et des pays occidentaux.

Les Brics brisés

Le groupe des Brics, qui va compter, à partir du 1er janvier 2024, l’Iran dans ses rangs, s’en trouve aussi divisé, avec le soutien affiché de l’Inde à Israël.

Quant aux tractations diplomatiques discrètes de la Chine afin de résoudre le conflit israélo-palestinien, après avoir réussi à rétablir les relations entre l’Iran et l’Arabie saoudite, autant dire qu’elles sont reportées aux calendes grecques.

La Route de la soie chinoise n’est pas prête d’atteindre les rives de la Méditerranée.

Les fauteurs et profiteurs de guerre ont, donc, réussi leur manœuvre au Proche-Orient, au grand dam des simples citoyens, autant palestiniens qu’israéliens.

Pendant que la communauté internationale semble tétanisée, incapable de réagir pour mettre un terme au massacre, le mot d’ordre des assassins est : « silence, on tue ! »





Ahmed Naji
Journaliste par passion, donner du relief à l'information est mon chemin de croix. En savoir plus sur cet auteur
Lundi 9 Octobre 2023

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