Amélioration de l’activité mondiale et de la demande étrangère adressée au Maroc au troisième trimestre 2021
Sur le marché mondial des matières premières, les prix auraient poursuivi leur hausse pour le quatrième trimestre successif, tirés par le raffermissement progressif de l’activité économique mondiale, dans un contexte de renchérissement des prix du fret maritime et de tensions pesant sur l’offre et sur les chaines d’approvisionnement. Les cours mondiaux énergétiques auraient crû de 85% en variation annuelle, portés par celui du Brent dont le cours aurait atteint 73$/baril en moyenne, au troisième trimestre 2021. Ceux des minerais métalliques (fer, aluminium et cuivre) et des produits agricoles (céréales, huiles, café et sucre) auraient augmenté de 45% et 25% respectivement. Dans ce contexte, le taux d'inflation aurait atteint, en moyenne, +2,6% en zone euro et +5,3% aux Etats-Unis, au lieu de 0% et +1,2% respectivement, à la même période un an auparavant.
Raffermissement du commerce extérieur national sur fond de renchérissement des prix mondiaux
Les importations de biens et services, en volume, auraient, pour leur part, augmenté de 17,7%, alimentées par la reprise de la demande intérieure, après la baisse de 11,7% enregistrée au même trimestre de 2020. En valeur, les importations de biens, en hausse de 35%, auraient continué de subir les effets du renchérissement des prix à l’import, en particulier ceux des matières premières. La facture énergétique aurait été impactée par la hausse des importations des gasoils et fuels et des autres hydrocarbures dont les prix moyens à l’importation auraient augmenté de près de 50%. Hors énergie, la hausse des importations aurait été attribuable à la reprise des achats des biens de consommation (voitures de tourisme et leurs pièces détachées, tissus et fils de coton, étoffes de bonneterie et vêtements confectionnés), des demi-produits (matières plastiques, papiers et cartons), des biens d’équipement industriel (appareils pour la coupure ou la connexion des circuits électriques et résistances, voitures utilitaires, appareils électriques pour la téléphonie, moteurs à pistons et autres moteurs, fils et câbles électriques) et des produits bruts (souffre brut).
Hausse de l’activité économique nationale
La valeur ajoutée industrielle aurait crû de 3,5%, après +22,8% un trimestre auparavant. Les activités de la construction auraient, pour leur part, affiché une hausse de 7,1%, dans un contexte d’amélioration des transactions immobilières.
Les prix des engrais auraient augmenté à un rythme soutenu, rendant leur utilisation dans l’agriculture plus coûteuse au niveau mondial comparativement à 2020. La hausse des taux de fret et les réglementations environnementales auraient, également, pesé sur la croissance de la demande mondiale des fertilisants. Cet environnement plutôt morose aurait pénalisé les activités des industries locales de fabrication des engrais phosphatés, mais leur ralentissement aurait été de courte durée, avec une reprise de leurs exportations qui aurait stimulé une augmentation de la production locale du phosphate brut de 5,6% au troisième trimestre 2021, en variation annuelle.
La dynamique des activités agricoles se serait poursuivie au troisième trimestre 2021, au rythme de +19,6%au lieu de +18,6% un trimestre auparavant. La production végétale serait restée le premier moteur de cette performance, grâce notamment à un accroissement des récoltes de céréales, des maraîchères de saison et de l’arboriculture fruitière, dans un contexte de hausse de la demande des industries locales agroalimentaires. Depuis la mi-2020, les quantités exportées de conserves de légumes et de fruits étaient en hausse continue, passant de 33 et 0,5 mille tonnes respectivement, en moyenne, à près de 52 et 2 mille tonnes, au troisième trimestre 2021.
Le volume des ventes extérieures des produits agricoles frais se serait, également, affermi, notamment celui des tomates, des pastèques et des melons. Au total, la contribution des cultures à la croissance agricole se serait améliorée comparativement au trimestre précédent, parallèlement au renforcement de celle des filières animales. La reprise de la production avicole se serait confortée, avec une hausse de 52%, en variation annuelle, de l’effectif des poussins d’un jour type chair. La collecte du lait se serait, également, intensifiée, profitant du redressement de la production locale des aliments pour les vaches laitières, notamment l’orge et la pulpe sèche de betterave.
Accroissement de la demande intérieure
La consommation des ménages se serait raffermie de 5,6%, au troisième trimestre 2021, portée par la hausse des achats de biens alimentaires, manufacturés et de services de transport, de restauration et de loisirs.
La consommation des administrations publiques aurait, pour sa part, progressé de 4,2%, au lieu de +4,8% un trimestre plus tôt, en ligne avec l’accroissement des dépenses de fonctionnement administratif.
L’investissement brut se serait raffermi de 6,5%, dans le sillage du raffermissement de l’équipement en produits manufacturés et immobiliers.
Légère décélération des prix à la consommation
La baisse des prix des produits frais (-0,5 point de contribution, au lieu de -0,1 un trimestre plus tôt) aurait été responsable du ralentissement des prix des produits alimentaires. Cette baisse aurait été, cependant, amortie par la hausse des prix des produits hors frais (+0,7 point de contribution, au lieu de +0,4 point), en particulier ceux des viandes (+0,4 point), des huiles végétales (+0,3 point) et des produits à base de céréales (+0,1 point).
A l’inverse, l’inflation sous-jacente, qui exclut les prix soumis à l’intervention de l’Etat et les produits à prix volatils, aurait poursuivi sa tendance haussière, pour atteindre +1,8%, au troisième trimestre 2021, après +1,1% un trimestre auparavant Cette accélération aurait été principalement le reflet de l’augmentation de sa composante alimentaire, soit +1,3 point de plus que le trimestre précédent, au lieu de +0,3 point de progression pour les services et +0,2 point pour les produits manufacturés.
Ralentissement des crédits à l’économie
La croissance des créances sur l’économie aurait décéléré. Leur encours aurait augmenté de 4,4%, au troisième trimestre 2021, au lieu de +4,8% un trimestre plus tôt. Cette évolution serait attribuable notamment au ralentissement des crédits immobiliers et des crédits à la consommation des ménages. Les taux d’intérêt sur le marché interbancaire se seraient stabilisés à 1,5%, soit le même niveau que le taux directeur de Bank Al-Maghrib. Parallèlement, les taux auraient diminué sur le marché des adjudications des bons du Trésor, avec des replis de 11, 6 et 3 points de base pour les taux de maturité 1, 5 et 10 ans, respectivement. Les taux créditeurs auraient, pour leur part, reculé de 16 points de base en moyenne.
Nette amélioration du marché boursier
La capitalisation boursière se serait, pour sa part, appréciée de 30,8%. La hausse du marché boursier traduirait, principalement, la croissance des cours boursiers d’une partie importante des secteurs cotés, avec une forte variation haussière des secteurs de l’industrie pharmaceutique, de la sylviculture et papier, de la chimie, de la promotion immobilière, des ingénieries et biens d’équipement industriels, des services de transport et du secteur du bâtiment et des matériaux de construction. La liquidité du marché boursier aurait poursuivi son amélioration et le volume des transactions y afférent aurait plus que quadruplé, en variation annuelle.
Affermissement de l’activité économique au quatrième trimestre 2021
Tiré par les échanges des économies avancées et émergentes, le commerce mondial de biens resterait bien orienté, mais sa dynamique s’atténuerait légèrement, après l’ajustement mécanique haussier aux deuxième et troisième trimestres 2021, suite à la forte baisse en 2020. Dans ce contexte, la demande mondiale adressée au Maroc s’améliorerait de 3%, en variation annuelle, lors de la même période.
La demande intérieure nationale poursuivrait son redressement pour le quatrième trimestre successif, portée par le raffermissement des dépenses des ménages, notamment en biens alimentaires et manufacturés et par l’accroissement des dépenses de restauration, des services de loisirs et de transport. Les dépenses publiques poursuivraient leur tendance haussière, situant la hausse de la consommation publique à 4,5%. L’investissement brut progresserait au rythme de 8,1%, tiré par la bonne orientation de l’investissement en produits industriels et de BTP.
Dans ces conditions, la valeur ajoutée hors agriculture croitrait de 2,5%, au quatrième trimestre 2021, en glissement annuel. Dans le secteur tertiaire, l’activité poursuivrait son amélioration dans les services marchands notamment le commerce, le transport et la restauration. Dans l’ensemble, le secteur tertiaire contribuerait pour +1,4 point à l’évolution du PIB, au lieu de +0,7 point pour le secondaire. Dans le même sillage, les activités industrielles, d’électricité et de construction poursuivraient leur raffermissement amorcé au début de l’année 2021. En revanche, la croissance de l’activité minière ralentirait, s’établissant à +0,8%, en rythme annuel, au lieu de +8,8% une année auparavant.
Les activités agricoles progresseraient de 18,5%, en variation annuelle. Les perspectives de croissance des productions végétales resteraient favorables, mais les évolutions des filières animales seraient contrastées, du fait notamment de la poursuite du redressement de la production avicole et de la faible dynamique de celle de viande rouge, liée à la modération des abattages du grand cheptel.
Dans l’ensemble et compte tenu d’un accroissement de 2,5% de la valeur ajoutée hors agriculture, l’activité économique enregistrerait une hausse de 4,3% au quatrième trimestre 2021, en variation annuelle, au lieu de -5,1% au quatrième trimestre 2020.