ZLECAf : Hassan Sentissi El Idrissi veut faire des océans un moteur de l’intégration africaine
Hassan Sentissi El Idrissi ne parle pas seulement au nom d’un secteur. Il parle au nom d’une vision. Dans une interview de fond, le président de la Fédération Nationale des Industries de Transformation et de Valorisation des Produits de la Pêche (FENIP) lie clairement l’avenir de l’industrie halieutique marocaine à la réussite de la ZLECAf.
Son point de départ est sans détour : le Maroc dispose d’un trésor marin exceptionnel, mais ce potentiel reste encore insuffisamment transformé localement et faiblement intégré aux chaînes de valeur africaines. Pour lui, la ZLECAf peut changer la donne, à condition d’être utilisée comme un outil industriel, et pas seulement commercial.
ZLECAf : une opportunité stratégique pour l’économie bleue
Selon Hassan Sentissi El Idrissi, la Zone de libre-échange continentale africaine représente un tournant historique pour les industries de la mer. En réduisant les barrières tarifaires et non tarifaires, elle ouvre la voie à une circulation plus fluide des produits halieutiques transformés, notamment ceux à forte valeur ajoutée.
Mais le président de la FENIP prévient : sans harmonisation des normes sanitaires, sans logistique performante et sans chaîne du froid solide, la ZLECAf restera un potentiel théorique. Il plaide ainsi pour une approche pragmatique, fondée sur des standards communs, la traçabilité et la qualité. Dans cette logique, le Maroc, fort de son expérience et de ses infrastructures, peut jouer un rôle moteur en accompagnant d’autres pays africains dans la structuration de leurs filières.
Hassan Sentissi El Idrissi, architecte d’une vision Sud-Sud
L’interview révèle aussi le positionnement personnel de Hassan Sentissi El Idrissi. Il se présente comme un défenseur actif de la coopération Sud-Sud, alignée sur les Hautes Orientations Royales. Pour lui, la ZLECAf n’est pas une concurrence entre pays africains, mais un cadre pour construire ensemble des chaînes de valeur intégrées.
C’est dans ce sens qu’il évoque la nécessité de centres africains de formation, de R&D et de transfert de savoir-faire, capables de former une nouvelle génération d’acteurs de l’économie bleue. L’ambition est claire : passer d’une Afrique exportatrice de matières premières à une Afrique transformatrice.
Dakhla, vitrine concrète de cette ambition
Dans cette stratégie, Dakhla occupe une place centrale. Hassan Sentissi El Idrissi voit dans cette région un hub naturel entre le Maroc et l’Afrique subsaharienne. L’événement Seafood 4 Africa s’inscrit pleinement dans cette dynamique, en réunissant industriels, décideurs et experts autour d’une même question : comment faire de la mer un levier d’intégration économique africaine ? Il y défend notamment l’idée d’une Bourse Halieutique Africaine, pensée pour structurer les échanges, sécuriser les prix et renforcer la transparence à l’échelle continentale.
Une ZLECAf à construire, pas à subir
À travers cette interview, Hassan Sentissi El Idrissi positionne clairement la FENIP et le Maroc comme des acteurs proactifs de la ZLECAf. Son message est limpide : l’accord existe, mais son succès dépendra de la capacité des Africains à l’incarner sur le terrain, secteur par secteur. Pour l’économie bleue, le chantier est immense. Le potentiel aussi. Et pour le président de la FENIP, le temps n’est plus aux constats, mais à l’action coordonnée.












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