Dans la province de Larache, une mobilisation exceptionnelle a été engagée ces derniers jours. Les équipes de contrôle ont inspecté un grand nombre de moulins à olives, particulièrement sollicités cette année en raison d’une récolte abondante. Des visites rigoureuses ont aussi été menées dans les magasins et points de vente, sous la supervision de la commission provinciale et en présence de l’ONSSA. Plusieurs infractions ont été relevées et des quantités importantes d’huiles non conformes ont été saisies.
 

Même dynamique à Ouezzane, épicentre historique de l’oléiculture marocaine. Des inspections répétées y ont mis au jour des méthodes de fraude sophistiquées et la commercialisation d’huiles non authentiques. Certains vendeurs profitent de la hausse des prix de l’an dernier et de l’ignorance des consommateurs pour écouler des produits falsifiés à des tarifs attractifs… mais toujours au-dessus de leur valeur réelle. Un professionnel local fixe d’ailleurs le prix de l’huile d’olive véritable à 60 dirhams le litre, et appelle les associations à renforcer la sensibilisation sur les moyens de reconnaître une huile authentique.
 

Les opérations de contrôle se multiplient dans les provinces du Nord, couvrant magasins, marchés et entrepôts. Les dernières sorties ont permis l’interception de plus de 6.500 litres d’huiles falsifiées, une quantité révélatrice d’un trafic désormais structuré.
La situation est encore plus marquante à Chefchaouen, où les équipes accompagnées de l’ONSSA ont saisi 5.855 litres d’huiles d’origine inconnue. À Tanger, Tétouan et Martil, les inspections ont conduit à la saisie et à la destruction d’environ 672 litres supplémentaires, une grande partie étant interceptée à Tanger.
 

Ces huiles falsifiées, souvent mélangées à des huiles végétales bon marché ou issues de circuits informels, représentent un risque sanitaire majeur et un préjudice direct pour les consommateurs marocains, déjà affectés par une flambée des prix ces dernières années.
 

La fraude à l’huile d’olive n’est plus une affaire marginale : elle s’installe comme un véritable marché parallèle, nourri par la demande et par des circuits informels difficiles à contrôler. Les opérations menées dans le Nord montrent que l’État passe à l’offensive, mais la bataille s’annonce longue. Au-delà des saisies, c’est la confiance du public et l’image d’un produit emblématique du terroir marocain qui se trouvent désormais en jeu. Les prochaines semaines diront si les contrôles renforcés suffiront à enrayer cette dérive.