Un départ rapide… sur le plan stratégique
Le Maroc a été l’un des premiers pays africains à se doter d’une feuille de route hydrogène. Plusieurs initiatives ont suivi : ouverture d’appels à manifestation d’intérêt, accords-cadres avec l’Allemagne, les Pays-Bas ou encore le Portugal, et création de clusters pour regrouper industriels, chercheurs et opérateurs publics.
Cette proactivité a donné au royaume un statut de pionnier.
Certains groupes internationaux ont rapidement manifesté leur intérêt pour développer des projets de production, d’électrolyseurs ou d’exportation d’ammoniac vert. La diplomatie énergétique marocaine a également renforcé cette dynamique : le pays se positionne comme futur fournisseur de l’Europe, notamment dans un scénario de transition post-gaz russe.
Cette proactivité a donné au royaume un statut de pionnier.
Certains groupes internationaux ont rapidement manifesté leur intérêt pour développer des projets de production, d’électrolyseurs ou d’exportation d’ammoniac vert. La diplomatie énergétique marocaine a également renforcé cette dynamique : le pays se positionne comme futur fournisseur de l’Europe, notamment dans un scénario de transition post-gaz russe.
Des annonces nombreuses, mais des projets encore à l’état embryonnaire
C’est là que le doute s’installe. En 2025, très peu de projets sont véritablement entrés dans une phase d’exécution industrielle. Les annonces se multiplient, mais :
– Les capacités exactes ne sont pas confirmées ;
– les montages financiers restent flous ;
– les calendriers glissent ;
– et la plupart des projets sont encore au stade d’étude ou de pré-ingénierie.
C’est un phénomène global dans l’hydrogène vert; une industrie jeune, capitalistique, dépendante de subventions mais il pèse plus lourd sur les pays émergents qui doivent encore renforcer leur cadre d’investissement.
Au Maroc, cela se traduit par une impression : l’écosystème bouge, mais pas assez vite.
– Les capacités exactes ne sont pas confirmées ;
– les montages financiers restent flous ;
– les calendriers glissent ;
– et la plupart des projets sont encore au stade d’étude ou de pré-ingénierie.
C’est un phénomène global dans l’hydrogène vert; une industrie jeune, capitalistique, dépendante de subventions mais il pèse plus lourd sur les pays émergents qui doivent encore renforcer leur cadre d’investissement.
Au Maroc, cela se traduit par une impression : l’écosystème bouge, mais pas assez vite.
Un problème de gouvernance du dossier
Plusieurs observateurs pointent une réalité simple : la gouvernance de l’hydrogène vert n’est pas totalement stabilisée. Entre institutions publiques, agences énergétiques et acteurs industriels, la coordination n’est pas toujours fluide.
Résultat :
– Lenteur dans la validation de certains partenariats,
– manque de visibilité sur les incitations,
– et absence d’un cadre de prix clair pour les futurs exportateurs.
Dans un secteur où l’Allemagne, l’Arabie saoudite ou les Émirats avancent sur des modèles intégrés et massivement subventionnés, cette incertitude ralentit l’attractivité marocaine.
Résultat :
– Lenteur dans la validation de certains partenariats,
– manque de visibilité sur les incitations,
– et absence d’un cadre de prix clair pour les futurs exportateurs.
Dans un secteur où l’Allemagne, l’Arabie saoudite ou les Émirats avancent sur des modèles intégrés et massivement subventionnés, cette incertitude ralentit l’attractivité marocaine.
Un coût encore trop élevé, même avec le soleil marocain
Production d’hydrogène vert = électricité renouvelable + électrolyseurs.
Même lorsque le soleil et le vent sont abondants, le coût de production reste élevé par rapport à l’hydrogène « gris ». Le Maroc dispose d’un avantage naturel réel, mais pas d’un arbitrage économique immédiat : sans aides publiques massives ou contrats d’achat sécurisés, peu d’investisseurs acceptent de se lancer.
D’autant plus que les pays du Golfe, eux, financent agressivement leurs projets, abaissant artificiellement les coûts d’entrée.
Même lorsque le soleil et le vent sont abondants, le coût de production reste élevé par rapport à l’hydrogène « gris ». Le Maroc dispose d’un avantage naturel réel, mais pas d’un arbitrage économique immédiat : sans aides publiques massives ou contrats d’achat sécurisés, peu d’investisseurs acceptent de se lancer.
D’autant plus que les pays du Golfe, eux, financent agressivement leurs projets, abaissant artificiellement les coûts d’entrée.
La question décisive : l’exportation
Le Maroc vise principalement l’export vers l’Europe que ce soit via :
– de l’ammoniac vert,
– des carburants synthétiques,
– ou, à plus long terme, des pipelines.
Mais l’Union européenne avance prudemment. Son propre marché de l’hydrogène reste limité, fragmenté et encore sans cadre d’importation solide. Le risque est réel : investir lourdement maintenant pour un marché encore inexistant commercialement.
Le royaume doit donc éviter le piège de la “course de communication” où chaque pays promet des gigawatts de capacités alors que la demande réelle n’est pas encore là.
– de l’ammoniac vert,
– des carburants synthétiques,
– ou, à plus long terme, des pipelines.
Mais l’Union européenne avance prudemment. Son propre marché de l’hydrogène reste limité, fragmenté et encore sans cadre d’importation solide. Le risque est réel : investir lourdement maintenant pour un marché encore inexistant commercialement.
Le royaume doit donc éviter le piège de la “course de communication” où chaque pays promet des gigawatts de capacités alors que la demande réelle n’est pas encore là.
Un potentiel intact, mais un besoin de clarification rapide
Le Maroc n’a pas perdu sa place dans la course, mais il doit clarifier trois éléments essentiels :
1. Un cadre d’investissement lisible : avec incitations, assurances publiques et partenariats industriels ciblés.
2. Un modèle export clair : identifier quelles molécules (ammoniac, méthanol, e-fuels) sont réellement compétitives à moyen terme.
3. Un calendrier réaliste : arrêter les annonces et prioriser 2 à 3 projets phares capables d’entrer en production. Le royaume n’est pas en retard ; il est en suspens.
Pour rester dans le peloton de tête, il doit maintenant transformer sa vision en chantiers industriels.
2026 sera probablement l’année où il se jouera son rang dans la future carte énergétique mondiale.
1. Un cadre d’investissement lisible : avec incitations, assurances publiques et partenariats industriels ciblés.
2. Un modèle export clair : identifier quelles molécules (ammoniac, méthanol, e-fuels) sont réellement compétitives à moyen terme.
3. Un calendrier réaliste : arrêter les annonces et prioriser 2 à 3 projets phares capables d’entrer en production. Le royaume n’est pas en retard ; il est en suspens.
Pour rester dans le peloton de tête, il doit maintenant transformer sa vision en chantiers industriels.
2026 sera probablement l’année où il se jouera son rang dans la future carte énergétique mondiale.












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