Le marché immobilier marocain a fait preuve d'une remarquable stabilité en 2024, selon les données conjointes de Bank Al-Maghrib (BAM) et de l'Agence Nationale de la Conservation Foncière, du Cadastre et de la Cartographie (ANCFCC). L'indice des prix des actifs immobiliers (IPAI) est resté quasiment inchangé par rapport à 2023, témoignant d'une dynamique de consolidation après plusieurs années de fluctuations marquées.

L'analyse des segments du marché révèle des variations marginales : les prix des biens résidentiels sont restés stables, tandis que ceux des terrains ont légèrement progressé de 0,1%. En revanche, les actifs à usage professionnel ont enregistré une baisse symbolique de 0,1%. Cette tendance illustre un équilibre entre l'offre et la demande, dans un contexte de stabilisation économique.

En dépit de cette stabilité des prix, le volume des transactions a connu une hausse significative de 5% sur l'année. Le segment résidentiel affiche une progression des ventes de 5,2%, suivi de celui des terrains avec une augmentation de 5,8%, tandis que les biens à usage professionnel enregistrent une hausse plus modérée de 1,9%.

Sur le dernier trimestre 2024, l'IPAI a enregistré une hausse annuelle de 0,8%, portée par une augmentation de 1,1% des prix du résidentiel, de 1% des terrains et de 0,1% des biens professionnels. Cette tendance haussière s'est accompagnée d'une augmentation notable des transactions (+17,7%), traduisant un regain d'activité immobilière en fin d'année.

Dans le détail, le segment résidentiel a vu ses prix progresser de 1,1% en glissement annuel, soutenus par une hausse de 1,1% pour les appartements et de 1,3% pour les maisons, tandis que les villas sont restées stables. Parallèlement, les transactions résidentielles ont bondi de 18,9%, avec une forte dynamique pour les appartements (+19,5%), les maisons (+6,8%) et les villas (+16,9%).

Le segment foncier a enregistré une croissance des prix de 1%, accompagnée d'une augmentation des transactions de 16,5%. Quant aux actifs à usage professionnel, les prix sont restés quasi stables (+0,1%), mais le volume des transactions a grimpé de 10,8%, porté notamment par une explosion des ventes de bureaux (+61%).

L'IPAI présente des variations différenciées selon les villes. Rabat affiche une hausse modérée de 0,3%, tandis que Marrakech enregistre la plus forte progression, avec +1%. À l'inverse, Casablanca et Tanger ont connu de légères baisses, respectivement de 0,2% et 0,1%. Ces écarts reflètent des dynamiques locales distinctes, influencées par la demande et l'activité économique propre à chaque région.

L'IPAI, fruit d'une collaboration entre BAM et l'ANCFCC, repose sur la méthode des ventes répétées, garantissant une mesure fiable des tendances du marché immobilier. Cette approche exclut les biens n'ayant fait l'objet que d'une seule transaction, permettant ainsi de mieux appréhender les évolutions réelles des prix.

Avec une stabilité des prix et une activité transactionnelle en hausse, le marché immobilier marocain semble entrer dans une phase de maturité. Les investisseurs peuvent ainsi envisager 2025 avec prudence, mais aussi avec une certaine confiance dans la solidité des fondamentaux du secteur.