Le Maroc fait un pas de géant dans la modernisation de son parc urbain : 215 000 nouveaux logements par an
Selon les résultats du RGPH 2024, le Maroc connaît une expansion significative de son parc de logements urbains. 8,34 millions de logements sont désormais recensés dans les zones urbaines du pays, avec une moyenne de 215 000 nouvelles unités par an depuis 2014. Toutefois, cette évolution s’accompagne de déséquilibres importants, notamment en termes de logements vacants et de résidences secondaires. En effet, 1,1 million de logements sont vacants, tandis que 15,5% du parc urbain est constitué de résidences secondaires ou saisonnières.
Une urbanisation plus moderne et plus sécurisée
Le parc de logements urbains marocain se distingue par une modernisation notable, avec près de 60% des logements urbains désormais composés de maisons modernes, suivis des appartements (31,7%), des villas (3,2%) et des maisons traditionnelles (2,5%). La réduction des logements précaires est également significative : en 2024, seulement 3,4% du parc urbain est constitué de logements précaires, contre 6,3% en 2014, soit une réduction de 284 000 unités.
Ce renouvellement vers des habitats modernisés se reflète également dans le vieillissement progressif du parc : 60% des logements ont moins de 20 ans, et seulement 6,2% ont 50 ans ou plus. De plus, la qualité des constructions s'est nettement améliorée, avec 99,4% des murs en maçonnerie et 96,7% des toits en dalle. Le raccordement aux infrastructures est également un point fort, avec 96,3% des logements raccordés à l’électricité, 95,2% à l’eau et 92,6% aux égouts.
Un déficit de logement en nette amélioration
La situation du déficit quantitatif en logements s’est nettement améliorée : il est désormais de 4,9% en 2024, contre 9,9% en 2014 et 19,6% en 2004. Ce recul est le signe d’une amélioration de l’accès au logement salubre pour les ménages marocains. Le nombre de personnes par logement a également diminué, passant de 1,6 personne par logement en 2014 à 1,3 en 2024, ce qui traduit un élargissement de l’espace de vie.
Cependant, des disparités régionales persistent. Les zones les plus touchées par le déficit de logements de qualité restent Casablanca-Settat, avec 5% de logements de type bidonville, et Drâa-Tafilalet, où 6% des logements sont de type rural. À l’inverse, des régions comme Guelmim-Oued Noun, Souss-Massa et Tanger-Tétouan-Al Hoceïma enregistrent les déficits les plus faibles.
Vers un parc urbain plus adapté et diversifié
Les résultats du Recensement 2024 montrent une véritable transition vers un parc urbain plus moderne, sécurisé et diversifié. Le Maroc a réussi à réduire son stock de logements précaires tout en rajeunissant ses habitats. Toutefois, des efforts doivent être faits pour améliorer l’adéquation entre l’offre et la demande, particulièrement dans les grandes métropoles et les zones rurales ou marginalisées, où le besoin de logements adaptés reste crucial.
L’inscription de cette dynamique de croissance des logements urbains est encourageante pour le Maroc, mais le défi majeur reste de parvenir à une adéquation parfaite entre l’offre et la demande, en particulier dans les zones urbaines denses et les territoires les plus reculés. Le déficit en logements étant encore une réalité dans certaines régions, des mesures ciblées et une meilleure planification seront nécessaires pour continuer à réduire les inégalités d'accès au logement et garantir un cadre de vie digne pour tous.












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