Aïn Aouda, El Jadida, Ifrane : des affaires sordides qui révèlent notre faillite civique
Un rapport du Centre marocain pour la citoyenneté vient de dresser un constat inquiétant : l’incivisme est partout. Propreté inexistante dans l’espace public, non-respect des files d’attente, insouciance vis-à-vis du code de la route, harcèlement persistant des femmes… Autant de comportements qui, mis bout à bout, forment une mosaïque dégradée de notre vivre-ensemble.
Le chiffre le plus marquant reste ce sentiment d’abandon : plus d’un Marocain sur deux estime que les autorités ne font « aucun effort » pour améliorer la situation. La société se sent livrée à elle-même, et dans cet entre-deux, c’est la loi du plus fort, du plus pressé, du plus bruyant qui triomphe.
Au moment même où l’on s’interroge sur le civisme, deux affaires sordides rappellent une vérité glaçante : le problème n’est pas seulement celui de la propreté des rues ou de la discipline dans les files d’attente, mais aussi celui de la barbarie tapie dans l’ombre.
À Aïn Aouda, un cas d’inceste sur plusieurs décennies, révélant des enfants nés d’un père et de sa propre fille, secoue l’opinion. À El Jadida, un mineur handicapé de 13 ans est victime d’un viol collectif au cœur d’un moussem censé incarner tolérance et spiritualité. Deux affaires différentes, mais un même fil rouge : l’absence de garde-fous sociaux, éducatifs et judiciaires efficaces.
Quand le civisme recule, c’est un terreau fertile pour ce que l’on pourrait appeler un « cannibalisme social » : cette capacité d’une société à se dévorer elle-même, à laisser ses membres les plus vulnérables – enfants, femmes, pauvres – devenir les proies d’instincts primaires non contenus par des règles partagées.
Le Maroc sait accueillir. Son hospitalité légendaire est réelle, son sourire sincère. Mais face aux foules venues du monde entier, l’image ne pourra pas être seulement celle des monuments rénovés et des infrastructures modernes. Elle sera aussi celle de l’espace public au quotidien : les taxis, les files d’attente, les marchés, la sécurité des femmes dans la rue.
Le chiffre le plus marquant reste ce sentiment d’abandon : plus d’un Marocain sur deux estime que les autorités ne font « aucun effort » pour améliorer la situation. La société se sent livrée à elle-même, et dans cet entre-deux, c’est la loi du plus fort, du plus pressé, du plus bruyant qui triomphe.
Au moment même où l’on s’interroge sur le civisme, deux affaires sordides rappellent une vérité glaçante : le problème n’est pas seulement celui de la propreté des rues ou de la discipline dans les files d’attente, mais aussi celui de la barbarie tapie dans l’ombre.
À Aïn Aouda, un cas d’inceste sur plusieurs décennies, révélant des enfants nés d’un père et de sa propre fille, secoue l’opinion. À El Jadida, un mineur handicapé de 13 ans est victime d’un viol collectif au cœur d’un moussem censé incarner tolérance et spiritualité. Deux affaires différentes, mais un même fil rouge : l’absence de garde-fous sociaux, éducatifs et judiciaires efficaces.
Quand le civisme recule, c’est un terreau fertile pour ce que l’on pourrait appeler un « cannibalisme social » : cette capacité d’une société à se dévorer elle-même, à laisser ses membres les plus vulnérables – enfants, femmes, pauvres – devenir les proies d’instincts primaires non contenus par des règles partagées.
Le Maroc sait accueillir. Son hospitalité légendaire est réelle, son sourire sincère. Mais face aux foules venues du monde entier, l’image ne pourra pas être seulement celle des monuments rénovés et des infrastructures modernes. Elle sera aussi celle de l’espace public au quotidien : les taxis, les files d’attente, les marchés, la sécurité des femmes dans la rue.
Entre hospitalité légendaire et incivisme quotidien : quelle image pour 2030 ?
À cinq ans de l’événement, la question est simple : serons-nous prêts à présenter au monde un pays qui conjugue modernité et civisme, ou bien laisserons-nous les comportements inciviques ternir une opportunité historique ?
Le civisme ne s’improvise pas. Il se construit dès l’école, dans la famille, à travers les médias. Il suppose un effort collectif, porté autant par l’État que par la société civile. Mais il exige aussi une réponse judiciaire ferme. Les affaires d’inceste, de viols collectifs, de harcèlement généralisé ne peuvent plus être traitées comme de simples « drames isolés ». Elles doivent devenir des cas d’école pour une justice exemplaire, dissuasive, sans compromis.
Car sans justice ferme, la perception d’impunité alimente le cycle : pourquoi respecter la règle si celui qui la viole n’est jamais sanctionné ?
En vérité, la question dépasse le Maroc. Elle interroge le type de société que nous voulons devenir. Le civisme, c’est accepter de vivre ensemble sans se nuire mutuellement. Le cannibalisme social, c’est au contraire considérer l’autre comme une proie, un obstacle, un objet.
Le choix est devant nous. Soit nous faisons du rendez-vous de 2030 une vitrine de modernité civique, où chaque Marocain devient ambassadeur d’un vivre-ensemble respectueux. Soit nous laissons la fracture entre image officielle et réalité quotidienne s’élargir, jusqu’à compromettre ce qui aurait pu être une fierté nationale.
À cinq ans de l’échéance, il ne s’agit pas seulement d’organiser une Coupe du Monde. Il s’agit de prouver que le Maroc peut être un pays où l’on ne cède pas à la loi du plus fort, où le respect n’est pas une option, et où les crimes les plus abjects ne trouvent plus refuge dans les silences de la société.
Le civisme ne s’improvise pas. Il se construit dès l’école, dans la famille, à travers les médias. Il suppose un effort collectif, porté autant par l’État que par la société civile. Mais il exige aussi une réponse judiciaire ferme. Les affaires d’inceste, de viols collectifs, de harcèlement généralisé ne peuvent plus être traitées comme de simples « drames isolés ». Elles doivent devenir des cas d’école pour une justice exemplaire, dissuasive, sans compromis.
Car sans justice ferme, la perception d’impunité alimente le cycle : pourquoi respecter la règle si celui qui la viole n’est jamais sanctionné ?
En vérité, la question dépasse le Maroc. Elle interroge le type de société que nous voulons devenir. Le civisme, c’est accepter de vivre ensemble sans se nuire mutuellement. Le cannibalisme social, c’est au contraire considérer l’autre comme une proie, un obstacle, un objet.
Le choix est devant nous. Soit nous faisons du rendez-vous de 2030 une vitrine de modernité civique, où chaque Marocain devient ambassadeur d’un vivre-ensemble respectueux. Soit nous laissons la fracture entre image officielle et réalité quotidienne s’élargir, jusqu’à compromettre ce qui aurait pu être une fierté nationale.
À cinq ans de l’échéance, il ne s’agit pas seulement d’organiser une Coupe du Monde. Il s’agit de prouver que le Maroc peut être un pays où l’on ne cède pas à la loi du plus fort, où le respect n’est pas une option, et où les crimes les plus abjects ne trouvent plus refuge dans les silences de la société.












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