Les secteurs de la mode, du maquillage et des soins personnels sont historiquement associés aux femmes. Sur Instagram, TikTok ou YouTube, les influenceuses beauté représentent une part significative des contenus les plus suivis et commentés. Ces plateformes valorisent souvent l’esthétique, la créativité visuelle et l’expression personnelle – des critères où les femmes semblent mieux représentées, en partie à cause de normes culturelles et sociales qui leur attribuent depuis toujours ce rôle.

Mais cette visibilité a un coût : les influenceuses sont constamment jugées sur leur apparence et leur image corporelle. Les commentaires, souvent sexistes, et la pression pour rester “parfaites” peuvent générer stress et anxiété, démontrant que la notoriété ne signifie pas toujours pouvoir ou liberté totale.

À l’inverse, des secteurs comme le sport, le gaming ou la technologie restent largement masculins dans le monde de l’influence. Les influenceurs masculins bénéficient souvent d’une plus grande crédibilité dans ces domaines, parfois simplement parce que la société associe la performance, la force ou la technique aux hommes.

Par exemple, les vidéos de gaming, les tutoriels de programmation ou les critiques de gadgets technologiques sont majoritairement produits par des hommes. Les femmes qui s’aventurent dans ces niches font face à un double défi : se faire remarquer tout en luttant contre les préjugés et le sexisme implicite du public et des marques.

Plusieurs facteurs expliquent cette répartition genrée des contenus :
 

1. Stéréotypes de genre : La société a longtemps attribué certains rôles et compétences aux hommes et aux femmes, influençant ainsi leurs choix de contenu et leurs audiences.

2. Marketing et partenariats : Les marques ont tendance à sponsoriser des profils correspondant aux attentes du public, renforçant les niches déjà existantes.

3. Visibilité algorithmique : Les plateformes privilégient les contenus qui génèrent de l’engagement. Or, certains types de contenus, comme la beauté ou le fitness féminin, suscitent souvent plus d’interactions que d’autres.

Si ces tendances persistent, certaines voix émergent pour les remettre en question. Des femmes investissent des niches traditionnellement masculines et inversément. De plus en plus de marques et de communautés numériques commencent à valoriser la diversité, offrant des opportunités égales à tous les influenceurs, indépendamment de leur genre.

L’influence digitale reflète ainsi un miroir de nos stéréotypes sociaux : elle les reproduit souvent, mais elle a aussi le potentiel de les déconstruire. Comprendre ces inégalités de visibilité est la première étape pour créer un espace numérique plus inclusif, où chacun peut briller selon ses passions et compétences, sans être limité par son genre.