Barnier face au mur
Comme le soulignent de nombreux observateurs et acteurs politiques de droite comme de gauche, cette situation est la conséquence de la dissolution hasardeuse actée par M. Macron en juin 2024. Les législatives anticipées, dominées au premier tour par le Rassemblement national, ont donné au deuxième tour un résultat beaucoup plus nuancé, privant ainsi l’assemblée d’une majorité impérative au bon fonctionnement de la République.
Malgré la difficulté de la situation, le président réussit à dénicher une personnalité qu'il pensait fédératrice pour conduire son nouveau gouvernement. M. Barnier, fort de son expérience de négociateur lors du Brexit, a pu éviter la motion de censure initiale, que ce soit de la part du NFP (Nouveau Front populaire) ou du RN et de ses alliés.
Cependant, cette stabilité qui s’apparente plus à un mirage, et donc qui n’existe pas réellement, ne tarde pas à se dissiper. Les différentes sensibilités de l’assemblée n'arrivent pas à se mettre d’accord sur le projet de loi de financement de la sécurité sociale (PLFSS).
C’est le ministre du Budget, Laurent Saint-Martin, qui assène au gouvernement Barnier le coup de grâce dimanche matin, lorsqu'il déclare qu’il n'y aura pas de compromis sur les “lignes rouges” fixées par le RN. Une déclaration, lue et approuvée par Matignon, qui ne passe pas chez Le Pen, qui déclare donc ce lundi que son groupe votera toutes les motions de censure, et en déposera une.
Bien que Barnier se soit engagé à ne pas toucher au déremboursement de médicaments en 2025 le lundi, contredisant ainsi son ministre du Budget, ce n’était pas suffisant pour le RN qui exige également une revalorisation des pensions des retraités à 100 % de l’inflation.
Le NFP n’est également pas satisfait du PLFSS, il dépose donc une motion de censure ce lundi, qui sera votée 48 heures plus tard, soit le mercredi. Et vu que le RN a déclaré son soutien à cette motion, ce n’est plus qu’une question de temps. Le PLF qui sera mis en place est celui de l’année dernière, qui est évidemment inadéquat aux besoins du pays en 2025. Les milieux économiques et financiers affichent déjà leur inquiétude avec des taux d’intérêt qui s’envolent.
Mais dans la situation actuelle de l’Assemblée nationale, l’équation de l’équilibre entre les différentes composantes demeure difficile, voire impossible. Rares sont ceux qui échapperaient à la censure immédiate, et encore plus rares sont ceux qui pourront durer dans de telles conditions.
Devant l’impossibilité de dissoudre le parlement jusqu’en juillet 2025, le président se trouvera probablement face à un blocage similaire à celui de la quatrième République, avec des gouvernements qui tombent les uns après les autres. Macron, le monarchiste républicain, aura-t-il le courage de démissionner et de revenir au vote populaire pour résoudre ce blocage ? Ou essaiera-t-il de survivre jusqu’en juillet pour dissoudre l’assemblée ?
Si Macron était de la race de De Gaule, il aurait déjà annoncé sa démission effective en Juillet, puisqu'elle ne servirait à rien avant, assurant ainsi une résolution simple et efficace de cette situation désastreuse.
Rédigé par Mamoune ACHARKI
Malgré la difficulté de la situation, le président réussit à dénicher une personnalité qu'il pensait fédératrice pour conduire son nouveau gouvernement. M. Barnier, fort de son expérience de négociateur lors du Brexit, a pu éviter la motion de censure initiale, que ce soit de la part du NFP (Nouveau Front populaire) ou du RN et de ses alliés.
Cependant, cette stabilité qui s’apparente plus à un mirage, et donc qui n’existe pas réellement, ne tarde pas à se dissiper. Les différentes sensibilités de l’assemblée n'arrivent pas à se mettre d’accord sur le projet de loi de financement de la sécurité sociale (PLFSS).
C’est le ministre du Budget, Laurent Saint-Martin, qui assène au gouvernement Barnier le coup de grâce dimanche matin, lorsqu'il déclare qu’il n'y aura pas de compromis sur les “lignes rouges” fixées par le RN. Une déclaration, lue et approuvée par Matignon, qui ne passe pas chez Le Pen, qui déclare donc ce lundi que son groupe votera toutes les motions de censure, et en déposera une.
Bien que Barnier se soit engagé à ne pas toucher au déremboursement de médicaments en 2025 le lundi, contredisant ainsi son ministre du Budget, ce n’était pas suffisant pour le RN qui exige également une revalorisation des pensions des retraités à 100 % de l’inflation.
Le NFP n’est également pas satisfait du PLFSS, il dépose donc une motion de censure ce lundi, qui sera votée 48 heures plus tard, soit le mercredi. Et vu que le RN a déclaré son soutien à cette motion, ce n’est plus qu’une question de temps. Le PLF qui sera mis en place est celui de l’année dernière, qui est évidemment inadéquat aux besoins du pays en 2025. Les milieux économiques et financiers affichent déjà leur inquiétude avec des taux d’intérêt qui s’envolent.
Mais dans la situation actuelle de l’Assemblée nationale, l’équation de l’équilibre entre les différentes composantes demeure difficile, voire impossible. Rares sont ceux qui échapperaient à la censure immédiate, et encore plus rares sont ceux qui pourront durer dans de telles conditions.
Devant l’impossibilité de dissoudre le parlement jusqu’en juillet 2025, le président se trouvera probablement face à un blocage similaire à celui de la quatrième République, avec des gouvernements qui tombent les uns après les autres. Macron, le monarchiste républicain, aura-t-il le courage de démissionner et de revenir au vote populaire pour résoudre ce blocage ? Ou essaiera-t-il de survivre jusqu’en juillet pour dissoudre l’assemblée ?
Si Macron était de la race de De Gaule, il aurait déjà annoncé sa démission effective en Juillet, puisqu'elle ne servirait à rien avant, assurant ainsi une résolution simple et efficace de cette situation désastreuse.
Rédigé par Mamoune ACHARKI