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L’Algérie ne veut plus « bricser »


Rédigé par le Vendredi 6 Octobre 2023

« Le dossier est clos et la page est tournée » ! C’est ainsi que le président Abdelmajid Tebboune a répondu à une question portant sur le vœu, maintenant écarté, de l’Algérie d’adhérer aux Brics.



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La pilule de l’échec de l’adhésion de l’Algérie au groupe des pays émergents baptisé Brics semble tellement amère pour les dirigeants algériens qu’ils ont encore de la peine à l’avaler.

Le 22 août dernier, les cinq membres du Brics, Russie, Chine, Inde, Brésil et Afrique du Sud ont annoncé la liste des six pays qui devront rejoindre leur club à partir du 1er janvier 2024. Il s’agit de l’Arabie Saoudite, l’Iran les Emirats arabes unies, l’Egypte, l’Ethiopie, et l’Argentine.

17 autres pays sont candidats à l’adhésion, parmi lesquels l’Algérie.

Le président Abdelmajid Tebboune et les médias algériens étaient tellement convaincus que la demande d’adhésion de leur pays aux Brics allait être acceptée, que la frustration de l’échec a été proportionnellement égale à l’espoir qu’ils y avaient placé.

Lors d’une rencontre avec des journalistes algériens, le 3 octobre, dont des bribes ont commencé à filtrer dans la presse, le président Tebboune a laissé paraître son dépit. « Le dossier est clos et la page est tournée » leur a-t-il annoncé.

1,5 milliards de dollars pour rien

Après avoir versé 1,5 milliards de dollars à la banque des Brics, le président algérien n’est toutefois pas prêt à reculer à ce sujet. D’après les médias algériens qui ont eu l’opportunité d’en débattre avec le président Tebboune, l’Algérie tient à sa participation à ce nouvel organisme financier.

Cette participation « permettra à l'Algérie d'éviter de tomber sous la contrainte de la Banque mondiale (BM) et du Fond monétaire international (FMI) qui compromettent la souveraineté des pays qui se trouvent dans l’obligation de les solliciter ».

Il n’est, cependant, pas certain que la Nouvelle banque de développement, dite banque des Brics, se montre laxiste envers un pays si mal gouverné que les institutions du Bretton Woods sont légitimement motivés de se méfier.

La réaction épidermique du président algérien à la fin de non-recevoir récoltée par la demande d’adhésion de son pays aux Brics s’inscrit, étrangement, en porte-à-faux par rapport à la volonté du président russe, Vladimir Poutine, de trouver une autre issue pour rapprocher l’Algérie au groupe des pays émergents.

Partenariat cache-misère

Ce dernier a, en effet, déclaré, le 5 octobre à Sotchi, lors de la 20ème réunion du forum du club international de discussion Valdaï, que « L'Algérie est notre amie, bien sûr, une amie traditionnelle dans le monde arabe, en Afrique du Nord ».

« Nous pensons que cela profiterait à l'organisation, mais nous devons certainement travailler ces questions avec tous nos amis au sein des BRICS, en contact avec les dirigeants algériens », a déclaré le président Poutine.

Avant de préciser : « Il faut faire cela dans le calme, sans créer de problèmes à l'organisation, mais en créant des voies supplémentaires pour un développement mutuel ».

Le président russe entendait par là le nouveau statut de « pays partenaire » des Brics, sur lequel les responsables de ce groupe de pays émergents sont en train de travailler.

Il serait « aussi proche que possible que celui d’un membre à part entière », d’après les propos du vice-ministre russe des affaires étrangères, Sergueï Riabkov, tenus le 4 octobre à Saint-Pétersbourg, lors du sommet Russie-Amérique latine.

Plus Algériens que Tebboune&co

De toute évidence, les dirigeants russes, au pragmatisme assumé, sont beaucoup plus soucieux des intérêts de l’Algérie que ses propres dirigeants, aux réactions puériles.

En fait, les dirigeants algériens ont toujours au travers de la gorge les mots du chef de la diplomatie russe, Serguei Lavrov, relatifs aux critères d’intégration des pays candidats au groupe des Brics.

Sont pris, en premier, en considération, a souligné Serguei Lavrov, « le poids, l'autorité et la position du pays candidat sur la scène internationale ».

Ce qui revient à dire, par simple déduction, que l’Algérie ne remplit pas ses critères, alors que ses dirigeants passent leur temps à répéter inlassablement à leur peuple exactement le contraire.

Apparemment, si Vladimir Poutine ou Serguei Lavrov, ou même Maria Zakharova, aussi slaves et chrétiens orthodoxes qu’ils sont, devaient se présenter aux élections présidentielles algériennes, ils l’emporteraient haut la main face à n’importe lequel des dirigeants algériens actuels.

Adieu les Brics, donc, et bonjour l’isolement de l’Algérie sur la scène internationale, au grand dam d’un peuple victime de la médiocrité abyssale de son élite politique.





Ahmed Naji
Journaliste par passion, donner du relief à l'information est mon chemin de croix. En savoir plus sur cet auteur
Vendredi 6 Octobre 2023

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