Désormais, les bureaux de change agréés ne sont plus limités aux liquidités ou chèques : ils peuvent traiter des transactions par carte et, pour aller plus loin, remettre à leurs clients des cartes de paiement chargées en dirhams après l’opération de change.
Les motivations avancées par l’Office sont multiples : adaptation aux standards internationaux, simplification et sécurisation des transactions, mais aussi renforcement de la conformité aux normes de la lutte contre le blanchiment d’argent et le financement du terrorisme (notamment en lien avec la recommandation 17 du Groupe d'Action Financière — GAFI).
Un pas vers la modernisation mais avec prudence
Pour un Marocain résidant, ou un MRE de passage, l’avantage saute aux yeux : plus besoin d’emporter des milliers de dirhams en espèces pour obtenir des devises, ou de se rendre dans un bureau avec un chèque. Il suffit aujourd’hui d’une carte Visa, Mastercard ou équivalente associée à un opérateur agréé pour effectuer un change. C’est plus rapide, plus discret, et potentiellement plus sûr.
Mais attention : cet assouplissement ne concerne que les opérateurs agréés. Tous les bureaux de change ne sont pas automatiquement habilités à accepter les cartes via TPE. Il faudra souvent s’assurer, avant la transaction, que l’établissement dispose d’un agrément, et de la convention nécessaire avec une banque ou un établissement de paiement pour émettre des cartes en dirhams.
Par ailleurs, le cadre réglementaire reste strict. L’Office insiste sur la traçabilité des opérations, et le respect des obligations liées à la LBC/FT. Ce n’est donc pas un simple changement de mode de paiement : c’est une réforme visant à encadrer et sécuriser le marché du change, tout en l’ouvrant à des pratiques modernes.
Ce que cela change pour les Marocains - et ce à surveiller
Pour le citoyen ordinaire, le gain est réel : fini les files d’attente, les risques liés au transport d’espèces, et l’incertitude sur les liquidités disponibles. Cette réforme pourrait faciliter les voyages, les achats à l’étranger, les acomptes, ou simplement le rapatriement de devises.
Pour autant, il faudra un peu de temps pour que le dispositif se généralise sur tout le territoire, et que les citoyens adoptent le réflexe du paiement électronique chez les bureaux de change. L’autre enjeu, à long terme, reste la transparence et la conformité deux impératifs pour garantir que cette modernisation ne soit pas synonyme de dérives.
Avec la circulaire n° 3/2025, l’Office des Changes tourne une page importante de l’histoire du change au Maroc. En autorisant le recours aux TPE et aux cartes bancaires internationales, il modernise un secteur longtemps marqué par le tout‑espèces. Pour le Maroc, c’est une petite révolution discrète mais pleine de promesses : plus de commodité, plus de sécurité, davantage d’ouverture. Si le cadre réglementaire est respecté, cette mesure pourrait transformer durablement la façon dont les Marocains gèrent leurs devises, rapprochant le Royaume des standards internationaux, et renforçant la confiance dans le système monétaire national.
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