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L’ombre royale plane sur Alger


Rédigé par le Lundi 19 Septembre 2022



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L’éventuelle participation du Roi Mohammed VI au 31ème sommet de la Ligue arabe, prévu les 1er et 2 octobre à Alger, donne des cauchemars au régime algérien.

Depuis que l’hebdomadaire français « Jeune Afrique » a fait part, le 12 septembre, d’un éventuel déplacement du Roi dans la capitale du pays voisin de l’Est pour prendre part aux travaux dudit sommet, la presse algérienne semble saisie d’une véritable crise d’hystérie.

Plusieurs raisons peuvent expliquer ce malaise chez les dirigeants du pays voisins et leurs médias aux ordres.

Ils ont d’abord fait croire aux Algériens que le sommet arabe aller se dérouler sans le Maroc, Alger ayant rompu ses relations avec Rabat, le 24 août 2021.

Les médias algériens paraissaient même se délecter de cette hypothétique absence, interprétée comme une sorte de succès de la diplomatie algérienne.

Suite aux pressions de nombre de pays arabes sur Alger, faisant comprendre à cette dernière que la tenue même du sommet arabe chez elle dépendait de la présence ou de l’absence du Maroc, les dirigeants algériens ont fini par plier et annoncer l’envoi d’un émissaire spécial porteur d’un message d’invitation adressé au Souverain.

De fait, Alger a avalé des couleuvres les unes après les autres, en ayant cumulé les concessions aux pays du Golf et à l’Égypte pour éviter l’échec, voir l’annulation pure et simple, dudit sommet.

De la tentative des dirigeants algériens d’inviter le président syrien Bachar Al Assad, dont le pays a été exclue de la Ligue arabe en 2011, il ne reste plus que des cendres. Moscou et Téhéran ne doivent pas être satisfaits de leurs valets en Afrique du Nord.

Les dirigeants algériens sont, effectivement, particulièrement doués pour s’attirer l’animosité des pays arabes.

Il faut être très stupide pour s’imaginer que le rapprochement entre Alger et Addis-Abeba, au moment ou l’Égypte et le Soudan sont en conflit avec l’Éthiopie à propos du grand barrage érigé par cette dernière sur le Nil, n’allait pas susciter l’ire du Caire et de Khartoum.

Pour les autres pays arabes qui ne sont pas directement concernés par cette mésentente entre l’Égypte et le Soudan d’un côté et l’Éthiopie de l’autre, la prise de position algérienne relève d’un manquement à la solidarité inter-arabe. Pour ne pas dire une trahison.

Les yeux doux que fait Alger à Téhéran n’ont pas, non plus, échappé à l’attention des pays du Golf, dont l’animosité envers l’Iran n’est pas à démontrer.

C'est-à-dire qu’au moment ou un certain nombre de pays arabes essayent de faire front commun contre les ambitions hégémoniques de l’Iran, cette autre prise de position douteuse d’Alger ne pouvait que lui attirer des inimitiés.

Aussi, quand les dirigeants algériens ont entonné l’hymne à l’unité arabe, leur hypocrisie a aussitôt été soulignée. Peut-on parler d’unité arabe quand on rompt, de manière unilatérale, les relations avec son plus proche voisin, qu’on lui ferme son espace aérien et que l’on se range dans le camp adverse des pays arabes ?

Placés face à la perspective de voir la représentation des pays arabes au 31ème sommet de la Ligue réduite à son plus bas niveau, si ce n’est son déplacement vers un autre pays, les dirigeants algériens sont passés de l’arrogance à la docilité.
 
Un pas en arrière après l’autre, Alger a ainsi déchargé Amar Belani de son ministère chargé d’insulter le Maroc, pour le renommer secrétaire général du département des affaires étrangères.

Comme le Roi Mohammed VI n’a pas assisté à un sommet arabe depuis 2005 à… Alger, les dirigeants du pays voisin de l’Est ont parié sur sa non-présence, ce qui leur aurait évité une grosse gêne.

Il est, en effet, très dérangeant d’avoir à accueillir officiellement le chef d’État d’un pays avec lequel on a rompu ses relations. Et, suprême déchéance, d’ouvrir son espace aérien à l’avion de la délégation officielle marocaine prenant part aux travaux du sommet arabe, après l’avoir interdit, le 22 septembre 2021, à tout aéroplane portant les couleurs du royaume.

Connaissant le président Abdelmajid Tebboun, placé au sommet de l’État par les généraux algériens véritables détenteurs du pouvoir, le simple fait de se tenir à côté du Roi du Maroc, à l’auguste stature monarchique, est un véritable calvaire. Se sentir minuscule est, en effet, fort désagréable.

Pour tous les dirigeants algériens, la diffusion télévisée auprès de leur peuple de la réunion des chefs d’État arabes avec la présence du Roi Mohammed VI est plus qu’une torture. C’est une véritable humiliation.

Les pays du Golf sont décidés à revitaliser la Ligue arabe et renforcer son action, une ambition partagée par le Maroc. Faire du sommet arabe d’Alger un succès serait une autre insulte faite aux dirigeants du pays voisin de l’Est.

Non pas que ces derniers ne veulent pas d’un pareil succès, mais qu’il soit étroitement lié à la présence du Maroc et, éventuellement de son Souverain, c’est là que le bât blesse.

Que le Roi Mohammed VI prenne part ou pas au 31ème sommet de la Ligue arabe à Alger, la simple probabilité de sa présence a ébranlé un régime algérien privé de légitimité par le Hirak.

Quand au président tunisien Kaïs Saed, se trouver une cachette pour éviter de se confronter au Roi du Maroc doit actuellement être son souci premier.

La « Baraka des Chorfas », c’est justement ce capital symbolique qui fait se sentir petits les dirigeants en mal de légitimité de quelques pays voisins.

Totalement inexistants sur la scène arabe, les rats du désert n’ont d’autre choix que de se terrer.

En attendant de connaître un sort similaire sur la scène africaine.





Ahmed Naji
Journaliste par passion, donner du relief à l'information est mon chemin de croix. En savoir plus sur cet auteur
Lundi 19 Septembre 2022

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