Un faux coup d’État made in IA secoue la scène internationale
En pleine discussion sur les dangers de la désinformation, Emmanuel Macron a livré un épisode aussi révélateur qu’inquiétant. Un chef d’État africain l’a récemment contacté, convaincu qu’un coup d’État était en cours en France. À l’origine de cette confusion diplomatique : une vidéo truquée, générée par intelligence artificielle, publiée le 9 décembre sur Facebook, puis massivement relayée sur la plateforme.
Une vidéo IA plus vraie que nature, publiée le 9 décembre
Mise en ligne le 9 décembre, la séquence montre une journaliste fictive, micro siglé d’un média inconnu, annonçant un putsch imminent à Paris. Le décor est soigneusement construit : scène chaotique, militaire armé, hélicoptère, foule devant ce qui ressemble à l’Élysée, tour Eiffel illuminée en arrière-plan. Tous les codes visuels de l’alerte informationnelle sont réunis.
Mais tout est faux. La vidéo est un deepfake, produit par intelligence artificielle. Suffisamment crédible, pourtant, pour tromper un président étranger, qui s’est empressé d’écrire à Emmanuel Macron, inquiet pour la stabilité institutionnelle française.
Douze millions de vues et une impuissance assumée
Là où l’anecdote devient alarmante, c’est par son audience. La vidéo publiée le 9 décembre a dépassé les douze millions de vues en quelques jours. Malgré des signalements via Pharos et une intervention directe de l’Élysée, Meta a refusé de retirer le contenu, estimant qu’il ne contrevenait pas à ses règles internes.
Pour Emmanuel Macron, le problème est clair : une fausse information générée par IA peut aujourd’hui créer du chaos politique et diplomatique à grande échelle, sans réponse rapide ni efficace des plateformes.
L’IA, accélérateur du faux et casse-tête réglementaire
Cet épisode agit comme une démonstration grandeur nature de la puissance de l’intelligence artificielle. Images, voix, scénarios : tout peut être fabriqué, diffusé et cru. Face à cette capacité technologique, les États peinent à imposer des garde-fous à des géants numériques qui fixent seuls leurs standards.
Quand une vidéo publiée sur Facebook le 9 décembre suffit à inquiéter un chef d’État étranger, le message est limpide. L’IA a changé d’échelle. La vraie question n’est plus celle de son potentiel de nuisance, mais celle de la capacité des démocraties à réguler des plateformes devenues plus rapides, plus puissantes et parfois hors de portée.












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