Organiser durant un mois la compétition reine, la plus grande du monde , dans les meilleures conditions possibles, ne devrait absolument poser aucun problème pour notre pays.

Que ce soit en termes d'infrastructures, d'organisation, d'hospitalité et de qualité le Maroc sera au rendez-vous quel qu'en soit le prix.

Et ce prix justement, parions -en , pourrait aller du double au triple vu l'inflation qui plane , l'incertitude qui menace les marchés internationaux avec le spectre d'un choc pétrolier et les turbulences de la géopolitique du chaos avec la guerre d'Ukraine et l'agression d'Israël sur la Bande de Gaza.

Vu les turpitudes et les vicissitudes de la conjoncture mondiale qui pourraient également avoir un impact sur la monnaie avec le risque de récession mondiale, notre pays doit absolument faire en sorte
d' engranger le maximum de bénéfices de cette organisation du Mondial 2030 .

Et à ce sujet, la Coupe du Monde du développement humain est un challenge vital et primordial pour le Maroc. Il n'est pas question ici de jouer les prophètes du malheur ou faire les oiseaux de mauvais augure, sauf qu'il y a certainement des paramètres à prendre en considération car gouverner c'est avant tout prévoir ! 

A cet effet, il y a le coût de la reconstruction des régions sinistrées par le séisme du Haouz , il y a le budget de l'État social avec le nouveau système de couverture sociale et les aides directes et les 20 milliards de dirhams consacrés à la mise à niveau des stades et la construction du Grand stade de Casablanca.

Sans avoir la prétention d'avoir la science infuse d'un économiste ,  il y a certainement un savant dosage à faire entre certaines politiques néolibérales adoptées par le gouvernement et les exigences d'un État social. Un savant et nécessaire arbitrage pour maintenir l`équilibre entre construire une économie forte sans laisser derrière une société en ruines. 

A ce sujet, il n'est absolument pas question de laisser derrière nous le Nouveau modèle de développement, car il serait même opportun de le réactualiser et le mettre à jour sans cesse suivant les exigences des nouveaux paradigmes qui s'imposent à nous !

Actuellement, le Maroc n'est pas le champion du PIB en Afrique du Nord et dans le Maghreb vu les lourds fardeaux budgétaires et une classe moyenne, ou du moins ce qu'il en reste , de plus en plus surendettée et dont le pouvoir d'achat ne cesse de diminuer.

Et puis, en matière d'éducation et d'accès aux soins de santé les déficits sont flagrants et dans les classements du développement humain dans le monde arabe, des pays ravagés par la guerre comme l'Irak et le Yémen sont bizarrement devant nous !

N'oublions personne sur le chemin  !

Et à propos du NMD , cela soit dit en passant, il n'est pas acceptable du point de vue politique comme celui de l'honnêteté intellectuelle que le chef d'orchestre de la Symphonie Royale puisse oublier la philosophie ou carrément ignorer les recommandations du NMD maintenant qu'il a changé de casquette et qu'il est ministre de L' Education Nationale !

Vu le caractère stratégique de la question de l'enseignement pour notre pays, il est urgent justement de mettre en place un modèle de développement de l'éducation sans exclure ni les instituteurs ni les enseignants. 

La nouvelle marche verte du Royaume sera celle de la transition énergétique et écologique avec le plan solaire marocain qui scrute de nouveaux horizons, un plein développement des énergies renouvelables dans toutes les régions sans oublier le développement de l'éolien, dont celui offshore, dans les deux façades atlantiques et méditerranéenne avec plus de 2500 km de littoral.

Cette nouvelle transition ne doit oublier personne sur le chemin car si six villes seront remises à neuf et à niveau pour la Coupe du Monde, toutes les villes ont droit à leur part de développement et toutes les régions doivent être dotées de plans de développement locaux intégrés avec des objectifs chiffrés et des responsables qui rendent des comptes sur les chantiers réalisés ou non !

Pour cela, réunir les conditions et le climat favorables est nécessaire, à commencer par une nouvelle impulsion en direction des départements entre qui la coopération transversale ne se passe pas toujours comme il le faudrait ! 

Il n'est plus question d'accentuer les inégalités et les disparités avec une croissance à plusieurs vitesses qui ne profiterait qu'aux plus riches, et cela devrait faire l'objet d'un débat démocratique et citoyen ! 

En un mot comme en mille, il est vital pour que le bateau arrive à bon port que tous les responsables et les décideurs , gouvernementaux et territoriaux , jouent la même partition, sans fausse note aucune, dans le cadre d'une stratégie globale pilotée et chapeautée par le chef du gouvernement sous la conduite éclairée du Souverain ! 

Le Maroc a des potentialités humaines incroyables et des ressources que beaucoup nous envient , alors pourquoi ne pas lever les freins qui nous empêchent de jouer dans la cour des grands !?

Nous avons Zaki Moussaoui à Apple, Kamal Ouardighi à la NASA, Youssef Squalli Husseini l'un des meilleurs analyses financiers à Wall Street et 42 étudiants admis à L'Ecole polytechnique de France cette année, le plus gros contingent d'élèves étrangers admis.

Nous avons une vision Royale, un gouvernement qui fait ce qu'il peut et à ce propos, le prochain exécutif aura la lourde tâche de redoubler d'efforts et d'assurer la meilleure gouvernance possible avec les moyens dont dispose le pays .

Sur le plan politique, ce sera cela le principal enjeu des élections de 2026 .

Par Hafid Fassi Fihri