Investir mieux
Dans son discours d’ouverture, Mohamed Benamour, président du CDS, après avoir traité de l’environnement international tel qu’il se présente aujourd’hui, n’a pas manqué de rappeler ce qu'avait entrepris le Royaume pour justement en atténuer l’impact immédiat et ce qu’il entreprend pour réduire les inégalités sociales et rehausser le potentiel de la croissance économique.
Sachant que l’enjeu est de taille et consiste à opérer un bond qualitatif pour que l’investissement privé atteigne les 2/3 de l’investissement total, à l’horizon 2035, M. Benamour met aussi l’accent sur le fait que l’investissement futur se doit d’être davantage orienté vers les secteurs productifs les plus créateurs d’emplois et de croissance.
Aussi, note-t-il que pour plus d’efficience et de performance, il faut bien sûr investir plus, mais surtout investir mieux.
Ce qui, nécessairement, renvoie à la nouvelle chartre d’investissement en tant que cadre incitatif et au Fonds Med VI en tant que catalyseur des investissements privés vers les secteurs économiques les plus prometteurs.
Une annonce
Intervenant lors de ce symposium, Mohamed Benchaâboun, Directeur général du Fonds Mohammed VI pour l’investissement, a fait une annonce : La stratégie du fonds sera dévoilée lors du Conseil d’administration prévu fin février, le deuxième du genre depuis le début de l’opérationnalisation du fonds.
Une Charte dédiée à l’investisseur structuré
Intervenant dans le cadre de ce symposium, Mohcine Jazouli, ministre délégué chargé de l’investissement, de la convergence et de l’évaluation des politiques publiques, a rappelé à l’audience les tenants et les aboutissants de la nouvelle Charte de l’investissement en mettant l’accent sur le fait qu’elle offre un cadre « transparent et lisible » à l’investisseur structuré.
Aussi, a-t-il indiqué que cette Charte offre plusieurs dispositifs et instruments, notamment après l'adoption de la loi-cadre 03-22, et du premier décret d'application de cette nouvelle loi.
Dans ce sens, le ministre a souligné que cette loi-cadre s'articule autour de 3 axes, à savoir : des dispositifs de soutien à l'investissement ; l'amélioration du climat des affaires ; ainsi qu'une gouvernance unifiée et territorialisée de l'investissement.
Évoquant les mesures transverses d'amélioration du climat des affaires, le ministre a passé en revue la simplification des procédures et la déconcentration administrative, la facilitation de l'accès au foncier, le renforcement de la compétitivité logistique, la facilitation de l'accès à l'énergie verte, la mise en place d'offres de formation adaptées, la promotion des activités de recherche et développement et d'accès aux nouvelles technologies, ainsi que la diversification des modes de financement.
Mobilisation harmonieuse dans un cadre fédérateur
"Certes, l’environnement international n’a pas toujours été favorable, surtout ces dernières années, mais c’est sur les facteurs internes qu’on peut et qu’il faudrait agir pour redresser la situation", précise Abdellatif Jouahri en ajoutant que "compte tenu de la décélération de la croissance et dans un contexte de pression sur les ressources publiques, avec les nombreux chantiers sociaux budgétivores en cours, le secteur privé est appelé plus que jamais à assumer son rôle principal d’investisseur, de créateur de richesses et d’emplois".
Aussi, soutient-il sur le plan opérationnel, qu’avec le plan de relance post-Covid de 120 milliards de dirhams, la création du fonds Mohammed VI pour l’investissement désormais opérationnel, la réforme en cours des établissements et entreprises publics, la nouvelle charte d’investissement la mise en œuvre de réformes structurelles touchant les secteurs essentiels (enseignement, justice, protection sociale, santé, …), le Maroc dispose ainsi d’atouts solides qui de plus sont garantis par sa stabilité politique, sa crédibilité auprès des investisseurs et des partenaires internationaux, ses infrastructures de qualité, son système bancaire solide et résilient...
En somme conclut le Wali de BAM : "avec une mobilisation harmonieuse de toutes les parties prenantes dans un cadre fédérateur, en l’occurrence le "Pacte National de l'Investissement", l’objectif de 550 milliards de dirhams d’investissements et de 500 mille emplois à l’horizon 2026 ne serait plus hors de portée, pavant le chemin vers la concrétisation à terme de l’ambition de l’émergence économique et sociale de notre pays "
Amélioration de l’environnement des affaires
De son côté, le président de la Confédération générale des entreprises du Maroc (CGEM), Chakib Alj, a indiqué que les partenariats publics-privés représentent, aujourd'hui, un outil de financement incontournable et innovant et une solution pour limiter le recours à l’endettement, mais aussi, pour que les collectivités territoriales puissent compter sur l’expertise des opérateurs privés.
De même, il a relevé que le projet Royal de la Charte d’Investissement, en cours d’opérationnalisation, apportera sans aucun doute une forte impulsion à l'entrepreneuriat pour atteindre 65 % d’investissement privé à horizon 2035, notant qu'en marge de ces initiatives louables et encourageantes pour les chefs d’entreprise, l’accent doit aussi être mis sur l’amélioration de l’environnement des affaires.
Telle qu’énumérée par M. Chakib Alj, cette amélioration passe par l’accès au financement à travers la mise en place de mécanismes d’accompagnement intégrés pour les TPME, tout en dotant le Maroc d’un Small Business Act,