Le ministre de l’Industrie et du Commerce, Ryad Mezzour, a annoncé devant la Chambre des conseillers que le Maroc allait booster sa production annuelle de voitures électriques à 107.000 unités d’ici fin 2025. Actuellement plafonnée à 70.000, cette production connaîtra donc une hausse de 53 %, malgré la crise qui secoue le marché européen. Le ministre a aussi confirmé que le royaume s’activait pour créer une filière locale de batteries électriques, avec un démarrage prévu pour juin 2026.
Dans son intervention, Mezzour a insisté : le succès industriel marocain repose sur l’innovation technologique, pas sur les bas salaires. Cette précision vise à valoriser la montée en gamme du Made in Morocco, notamment dans un secteur aussi compétitif que l’électromobilité. Le pays veut aussi atteindre un taux d’intégration local de 70 % dans la production de batteries, ambitionnant ainsi de devenir l’un des cinq seuls pays au monde à posséder une chaîne complète dans ce domaine.
Malgré une baisse de 27 % des exportations de véhicules en ce début 2025, Mezzour relativise. Le coup de frein viendrait surtout du marché européen — la France notamment, où la demande a chuté de 25 %. Mais côté marocain, l’industrie reste solide : 15 % du PIB national, un CA de 862 milliards de dirhams, et plus d’un million d’emplois directs. De plus, 63 % des projets approuvés en 2025 concernent l’industrie, preuve que le secteur reste le moteur du développement.
Le Maroc veut jouer dans la cour des grands, et il se donne les moyens. Mais entre course technologique mondiale et marché sous tension, le royaume doit encore prouver qu’il peut transformer l’essai sans surchauffe. Affaire à suivre…