Un choix stratégique aux multiples interrogations
Aujourd’hui, alors que Bank Al-Maghrib prévoit de relancer cette réforme en 2026, le débat continue de diviser les experts. Entre espoirs d’intégration mondiale et craintes de déstabilisation, le Maroc se trouve à un tournant crucial.
Une réforme suspendue, entre ambitions et incertitudes
Le gouverneur de Bank Al-Maghrib, Abdellatif Jouahri, a récemment affirmé que les conditions semblent désormais plus favorables pour reprendre ce chantier. Un marché des changes qui s’est développé, une inflation maîtrisée, et une meilleure compréhension des dynamiques de l’offre et de la demande constituent autant de signaux encourageants.
Pourtant, Jouahri reste prudent. Selon lui, 88 % des entreprises marocaines ne seraient pas encore prêtes à affronter les turbulences d’un régime flottant.Si les banques paraissent mieux préparées, leur capacité à absorber les chocs économiques pourrait rester limitée face aux défis qui s’annoncent.
Les origines d’une réforme stratégique
Le Fonds monétaire international (FMI), depuis cette époque, n’a cessé de recommander un régime de change plus flexible. Cependant, le Maroc choisit de suivre une approche graduelle, conscient des risques que cette transition pourrait engendrer.
Cette prudence, motivée par la volonté de préserver la stabilité macroéconomique, protège le pays des chocs brutaux qui pourraient nuire autant à la population qu’au tissu économique.
Les risques d’une dépréciation brutale
Dans un pays où les importations surpassent largement les exportations, une telle situation entraînerait une hausse significative des prix des biens importés. Cela affaiblirait le pouvoir d’achat des ménages, déjà mis à mal par des pressions inflationnistes croissantes.
De plus, bien que la compétitivité extérieure du Maroc ait montré des progrès dans certains secteurs, elle demeure fragile. Une volatilité accrue des taux de change exposerait ces faiblesses, rendant encore plus difficile le positionnement des entreprises marocaines sur les marchés internationaux.
Une transition progressive comme solution réaliste
Cette approche permettrait de tester la résilience du marché tout en limitant les impacts négatifs. En parallèle, le Maroc mise sur plusieurs leviers pour renforcer son économie. Le commerce extérieur, notamment, reste au cœur des stratégies.
La révision des accords de libre-échange et le développement de secteurs exportateurs figurent parmi les priorités pour réduire les déséquilibres. Bank Al-Maghrib prévoit également une politique monétaire plus stricte, axée sur le ciblage de l’inflation, afin de mieux encadrer les fluctuations du dirham.
Les leçons à tirer pour une gestion réussie
Le succès de cette transition dépend de plusieurs facteurs. Les entreprises devront être préparées à affronter un environnement plus volatile. Les institutions financières joueront un rôle clé dans la stabilisation du marché.
Enfin, les décideurs politiques adopteront une vision claire et cohérente pour guider le pays à travers cette période de changements. Comme le souligne Abdellatif Jouahri, « l’essentiel n’est pas d’aller vite, mais d’avancer juste. » Cette phrase résume parfaitement le défi auquel le Maroc est confronté : trouver un équilibre entre ambition et prudence.
Conclusion : Une réforme entre espoir et désillusion
Pour les ménages, cette réforme pourrait avoir des conséquences directes sur leur quotidien, notamment en termes de pouvoir d’achat. Pour les entreprises, elle constituera un test de leur compétitivité et de leur capacité à s’adapter à un environnement plus imprévisible.
Enfin, pour les décideurs, elle exigera une stratégie claire et une gestion minutieuse. Le Maroc, face à cette transition, devra choisir entre audace et prudence. L’avenir de cette réforme dépendra de la capacité du pays à transformer ses fragilités en forces et à faire de ce changement un levier de progrès, plutôt qu’une source de désillusion.












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