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Népal : quand la génération Z renverse l’ordre établi
Le mal est ancien : chômage endémique, élites enrichies au détriment du peuple, services publics défaillants. Les jeunes Népalais, pris au piège d’une société sans perspective, ont vu dans l’interdiction des plateformes sociales une provocation de trop.
En réduisant au silence leur espace d’expression, le gouvernement a transformé des frustrations diffuses en une explosion collective. Les réseaux sociaux, décriés pour leur superficialité, se sont mués en catalyseurs politiques. La génération Z, habituée à se mobiliser derrière un hashtag, a transposé sa réactivité numérique dans la rue.
Le contraste est saisissant : des étudiants échangeant sur Discord ou TikTok sont devenus en quelques jours des meneurs de foule. L’appel à manifester s’est transformé en assaut contre les bâtiments publics. Les images de ministres fuyant, de maisons incendiées et de jeunes exultant dans les couloirs du parlement traduisent une réalité implacable : une génération souvent décrite comme “distractible” et “égoïste” a montré sa capacité à renverser l’ordre établi. Le coût fut lourd – plus de 70 morts – mais l’impact est mondial : un signal que les pouvoirs ne peuvent plus ignorer.
De cette insurrection est née une rupture historique : la nomination de Sushila Karkhi, ancienne présidente de la Cour suprême, comme première femme Première ministre. Sa mission est claire : restaurer la confiance, engager la lutte contre la corruption et préparer des élections anticipées. Mais son mandat est fragile : comment transformer une victoire de rue en gouvernance stable, alors que près de 13 000 détenus politiques attendent toujours un sort incertain ?
En réduisant au silence leur espace d’expression, le gouvernement a transformé des frustrations diffuses en une explosion collective. Les réseaux sociaux, décriés pour leur superficialité, se sont mués en catalyseurs politiques. La génération Z, habituée à se mobiliser derrière un hashtag, a transposé sa réactivité numérique dans la rue.
Le contraste est saisissant : des étudiants échangeant sur Discord ou TikTok sont devenus en quelques jours des meneurs de foule. L’appel à manifester s’est transformé en assaut contre les bâtiments publics. Les images de ministres fuyant, de maisons incendiées et de jeunes exultant dans les couloirs du parlement traduisent une réalité implacable : une génération souvent décrite comme “distractible” et “égoïste” a montré sa capacité à renverser l’ordre établi. Le coût fut lourd – plus de 70 morts – mais l’impact est mondial : un signal que les pouvoirs ne peuvent plus ignorer.
De cette insurrection est née une rupture historique : la nomination de Sushila Karkhi, ancienne présidente de la Cour suprême, comme première femme Première ministre. Sa mission est claire : restaurer la confiance, engager la lutte contre la corruption et préparer des élections anticipées. Mais son mandat est fragile : comment transformer une victoire de rue en gouvernance stable, alors que près de 13 000 détenus politiques attendent toujours un sort incertain ?
De Discord aux urnes : la révolution numérique d’un peuple oublié
Ce qui s’est joué au Népal dépasse ses frontières. L’effet domino est un classique de l’histoire : du printemps arabe aux révolutions de couleur, des soulèvements en Amérique latine aux récentes mobilisations en Iran ou au Chili, les colères circulent et s’imitent.
Le Maroc n’est pas évidement comme beaucoup de pays immunisé. Ici aussi, chômage massif des jeunes, fuite des cerveaux, précarité et inégalité criantes (Maroc à deux vitesses!) alimentent une défiance croissante. Ici aussi, internet connecte et galvanise. Ici encore, la jeunesse ne s’éloigne pas de la politique par désintérêt, mais par défiance. Ce fossé entre citoyens et élites est une poudrière.
Les signaux sont visibles : marches douteux pour l’accès à l’eau, sit-ins devant des hôpitaux délabrés, indignations virales sur les réseaux. Attention, Ils pouraient ressembler étrangement aux prémices observées au Népal. L’histoire montre que les colères ignorées se transforment en crises.
La spécificité népalaise est dans la dimension numérique. Jamais une génération n’avait autant utilisé les réseaux pour organiser une révolution. Choix de leaders sur Discord, mobilisation via TikTok, diffusion mondiale des vidéos en direct… La contestation a été “digital native”. Cela confirme une évidence : dans un pays où 90 % de la population est connectée, la rue commence désormais en ligne. Les gouvernements qui persistent à sous-estimer cet espace risquent d’apprendre à leurs dépens que le virtuel peut vite devenir incendiaire.
Le Népal n’est pas une curiosité exotique. C’est un miroir. Là-bas, une génération décriée comme frivole a montré qu’elle pouvait devenir un acteur politique décisif. Ici, ailleurs, demain, la même équation pourrait se reproduire : pauvreté + corruption + censure + jeunesse connectée = explosion. Les élites devraient méditer cette formule avant qu’il ne soit trop tard. Car la vraie leçon du Népal n’est pas seulement que la génération Z sait se révolter, mais qu’elle sait aussi imposer une nouvelle manière de faire de la politique, connectée, rapide, et sans concession.
Le Maroc n’est pas évidement comme beaucoup de pays immunisé. Ici aussi, chômage massif des jeunes, fuite des cerveaux, précarité et inégalité criantes (Maroc à deux vitesses!) alimentent une défiance croissante. Ici aussi, internet connecte et galvanise. Ici encore, la jeunesse ne s’éloigne pas de la politique par désintérêt, mais par défiance. Ce fossé entre citoyens et élites est une poudrière.
Les signaux sont visibles : marches douteux pour l’accès à l’eau, sit-ins devant des hôpitaux délabrés, indignations virales sur les réseaux. Attention, Ils pouraient ressembler étrangement aux prémices observées au Népal. L’histoire montre que les colères ignorées se transforment en crises.
La spécificité népalaise est dans la dimension numérique. Jamais une génération n’avait autant utilisé les réseaux pour organiser une révolution. Choix de leaders sur Discord, mobilisation via TikTok, diffusion mondiale des vidéos en direct… La contestation a été “digital native”. Cela confirme une évidence : dans un pays où 90 % de la population est connectée, la rue commence désormais en ligne. Les gouvernements qui persistent à sous-estimer cet espace risquent d’apprendre à leurs dépens que le virtuel peut vite devenir incendiaire.
Le Népal n’est pas une curiosité exotique. C’est un miroir. Là-bas, une génération décriée comme frivole a montré qu’elle pouvait devenir un acteur politique décisif. Ici, ailleurs, demain, la même équation pourrait se reproduire : pauvreté + corruption + censure + jeunesse connectée = explosion. Les élites devraient méditer cette formule avant qu’il ne soit trop tard. Car la vraie leçon du Népal n’est pas seulement que la génération Z sait se révolter, mais qu’elle sait aussi imposer une nouvelle manière de faire de la politique, connectée, rapide, et sans concession.












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