Des chiffres qui grimpent en flèche
Il y a encore vingt ans, les allergies étaient considérées comme des affections marginales au Maroc. Aujourd’hui, près d’un Marocain sur quatre souffrirait d’une forme d’allergie respiratoire selon les estimations des pneumologues.
Dans les grandes métropoles, la proportion est encore plus élevée, notamment chez les enfants. Les médecins notent une hausse spectaculaire des cas d’asthme, de rhinite allergique et de dermatite atopique.
Dans les grandes métropoles, la proportion est encore plus élevée, notamment chez les enfants. Les médecins notent une hausse spectaculaire des cas d’asthme, de rhinite allergique et de dermatite atopique.
« Ce n’est pas seulement une impression, c’est une réalité clinique. Nous voyons des patients plus jeunes, plus nombreux, et souvent plus sévèrement atteints », confie le Dr. Salma Idrissi, allergologue à Casablanca.
Le réchauffement climatique, un catalyseur invisible
L’un des facteurs majeurs de cette explosion allergique, c’est le changement climatique. Les hivers plus doux, les printemps précoces et la hausse générale des températures prolongent la saison pollinique : période pendant laquelle les plantes libèrent leurs pollens dans l’air. Résultat : le nombre de jours “à risque” double dans certaines régions du Maroc.
Les graminées, les oliviers ou encore les cyprès pollinisent plus longtemps et plus intensément. Et lorsque la chaleur s’ajoute à un air déjà chargé en particules fines, le pollen devient plus agressif : ses grains éclatent, libérant des protéines hautement allergènes.
Les graminées, les oliviers ou encore les cyprès pollinisent plus longtemps et plus intensément. Et lorsque la chaleur s’ajoute à un air déjà chargé en particules fines, le pollen devient plus agressif : ses grains éclatent, libérant des protéines hautement allergènes.
« Le réchauffement climatique transforme la nature en usine à pollens. Ce n’est plus seulement une gêne saisonnière, c’est un vrai problème de santé publique. »; Dr. Karim El Maâroufi, pneumologue à Rabat.
Pollution urbaine : un double effet délétère
La pollution de l’air agit comme un amplificateur silencieux. Les gaz d’échappement, les particules fines et l’ozone irritent les voies respiratoires et favorisent la pénétration des allergènes dans les muqueuses. En outre, certains polluants se fixent sur les grains de pollen, les rendant encore plus réactifs. Casablanca, Kénitra et Tanger figurent désormais parmi les villes les plus polluées du pays, selon les données du ministère de la Transition énergétique.
Et les habitants le ressentent : toux chronique, fatigue, irritation des yeux ou du nez deviennent des symptômes du quotidien. Les enfants et les personnes âgées sont particulièrement vulnérables. Chez les plus jeunes, l’exposition précoce à la pollution peut altérer le développement pulmonaire et favoriser l’apparition de l’asthme.
Et les habitants le ressentent : toux chronique, fatigue, irritation des yeux ou du nez deviennent des symptômes du quotidien. Les enfants et les personnes âgées sont particulièrement vulnérables. Chez les plus jeunes, l’exposition précoce à la pollution peut altérer le développement pulmonaire et favoriser l’apparition de l’asthme.
Les modes de vie modernes n’arrangent rien
Climatisation omniprésente, alimentation industrialisée, stress, manque d’activité physique : tout concourt à fragiliser notre système immunitaire. Dans les foyers urbains, la tendance à l’hygiène excessive prive les enfants du contact naturel avec certains microbes, perturbant l’équilibre de leur flore intestinale; un facteur de protection bien connu contre les allergies. Les intérieurs fermés, peu aérés, et souvent pollués par les produits ménagers ou les bougies parfumées, saturent l’air domestique de substances irritantes.
Comment se protéger ?
Si l’on ne peut pas contrôler le climat, on peut réduire son exposition :
- Aérer son logement tôt le matin ou après la pluie, lorsque le taux de pollen est bas.
- Éviter de faire sécher le linge dehors pendant la saison pollinique.
- Se laver les cheveux et changer de vêtements en rentrant chez soi.
- Préférer la climatisation avec filtres anti-pollens bien entretenus.
Et, bien sûr, consulter un allergologue pour un diagnostic précis et un traitement adapté. Certaines applications mobiles permettent désormais de suivre les pics de pollen en temps réel. Et de plus en plus de médecins marocains plaident pour la création d’un réseau national de surveillance aérobiologique, indispensable pour anticiper les crises.
- Aérer son logement tôt le matin ou après la pluie, lorsque le taux de pollen est bas.
- Éviter de faire sécher le linge dehors pendant la saison pollinique.
- Se laver les cheveux et changer de vêtements en rentrant chez soi.
- Préférer la climatisation avec filtres anti-pollens bien entretenus.
Et, bien sûr, consulter un allergologue pour un diagnostic précis et un traitement adapté. Certaines applications mobiles permettent désormais de suivre les pics de pollen en temps réel. Et de plus en plus de médecins marocains plaident pour la création d’un réseau national de surveillance aérobiologique, indispensable pour anticiper les crises.
Un enjeu de santé publique
L’explosion des allergies n’est pas une fatalité, mais elle exige une politique de santé environnementale ambitieuse. Réduire les émissions polluantes, protéger les espaces verts, développer le transport propre, informer les citoyens : autant d’actions nécessaires pour freiner cette épidémie silencieuse.
Car derrière chaque crise d’éternuement se cache un enjeu de société : celui d’un pays qui respire de plus en plus difficilement.
Car derrière chaque crise d’éternuement se cache un enjeu de société : celui d’un pays qui respire de plus en plus difficilement.












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