Par Dr Anwar CHERKAOUI
Football amateur dans les plages ou football professionnel, un risque de traumatisme, qualifié de gentil par les traumatologues orthopédistes : L’entorse de la cheville.
Il y a des blessures qui effraient plus par leur nom que par leur gravité.
Un matin, mon épouse glissa, sa cheville, surprise par un faux mouvement, se déroba comme un enfant qui boude.
Un craquement, une douleur vive, et ce fut l'entorse.
Le mot fit l'effet d’un orage passager dans le ciel paisible de notre quotidien : entorse.
Mais, fort heureusement, le destin nous plaça sous la vigilance experte du Dr Farid Ismail, ce magicien du squelette et du tendon, ce chirurgien orthopédiste que je considère comme un frère.
Il posa un diagnostic sans trembler, fixa la cheville dans une attelle plâtrée, et surtout, glissa une phrase qui a le pouvoir des sérums invisibles :
"Ce sont des lésions gentilles. Regarde les footballeurs : ils tombent, se tordent la cheville, et deux mois plus tard, ils dribblent de nouveau la gloire."
Ces mots, dits avec compassion et certitude, furent plus puissants que n’importe quelle prescription.
Car oui, scientifiquement, il avait raison.
Une articulation qui sait se réparer
La cheville, ce fragile carrefour entre la jambe et le pied, est une œuvre d’ingénierie admirable.
Trois os, le tibia, la fibula (péroné) et le talus, s’unissent par un jeu subtil de ligaments et de tendons.
Ces ligaments, justement, sont les gardiens de la stabilité.
Lorsqu’ils sont étirés au-delà de leurs capacités, l’entorse survient.
Il existe plusieurs grades :
Grade I : simple élongation, comme un murmure d’alerte.
Grade II : déchirure partielle, douloureuse, mais réversible.
Grade III : rupture complète, appelant parfois le bistouri.
Mais chez la majorité des patients et c’est le cas de mon épouse, l’entorse est bénigne.
Avec une bonne immobilisation, un repos adéquat, quelques séances de rééducation, et surtout… un moral ensoleillé, la nature reprend ses droits.
Les fibres ligamentaires se réparent, les œdèmes se résorbent, et la douleur s’éloigne.
Les champions aussi tombent… puis se relèvent
Que dire des sportifs de haut niveau ?
Combien de fois a-t-on vu Lionel Messi, Kylian Mbappé ou Cristiano Ronaldo grimacer de douleur après un tacle ?
La cheville plie, enfle, gémit… mais guérit.
Avec des soins rigoureux et un protocole de rééducation millimétré, ils retrouvent leur vivacité.
Preuve que cette articulation, bien que sollicitée, est dotée d’une étonnante capacité de résilience.
Dr Ismail a vraiment raison : les traumatismes de la cheville sont souvent des blessures bienveillantes, pour peu qu’on les respecte.
Et pour toi, mon épouse
Ces vingt jours d’attelle ont été un passage obligé, un temps d’immobilité, certes, mais aussi un temps d’écoute.
Tu as appris à ralentir, à t’appuyer sur les autres, à déléguer.
Et moi, j’ai vu que même avec une béquille, tu avais une élégance dans la fragilité.
Le plâtre viens de tomber.
Tu marches de nouveau.
Oui, la cheville sait se relever.
Elle plie, mais ne rompt pas.
Et comme dans les plus belles histoires d’amour, la douleur d’un instant s’efface devant la promesse d’un avenir solide… sur ses deux pieds.












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