Quand Macron réveille les fantômes du colonialisme
Le président français, lors d'une conférence sur la sécurité internationale à Paris, a notamment déploré que les dirigeants africains aient "oublié de dire merci" pour l'intervention française au Sahel, déclenchant une tempête médiatique et politique à travers le continent.
Ces propos interviennent dans un moment particulièrement délicat, alors que la France redéfinit sa présence en Afrique. Le Dr. Mamadou Diouf, historien à l'Université Columbia, analyse : "Ces déclarations révèlent une incompréhension profonde des dynamiques contemporaines africaines et un attachement problématique à une vision dépassée des relations internationales."
La controverse s'inscrit dans un contexte plus large de transformation des relations franco-africaines :
- Retrait militaire français du Mali, du Burkina Faso et du Niger
- Montée en puissance de nouveaux acteurs comme la Russie et la Chine
- Émergence d'une nouvelle génération de leaders africains revendiquant une rupture avec l'ancien ordre colonial
Les réactions n'ont pas tardé. Douze présidents africains ont publié un communiqué commun dénonçant "une rhétorique paternaliste inadaptée au XXIe siècle". L'Union Africaine, par la voix de son président, a appelé à "une refondation urgente du dialogue franco-africain sur des bases d'égalité et de respect mutuel."