Par Abdeslam Seddiki
Oui, mais !
En revanche le déficit du compte courant est situé à un niveau raisonnable enregistrant un taux de -1,2% en 2024 contre -1% en 2023 et -3,5% en 2022, pour passer de nouveau à 2,2% en 2025. Cette amélioration est due essentiellement à l’amélioration des recettes touristiques et l’augmentation des transferts des RME (Résidents Marocains à l’étranger). Ensemble, ces deux postes couvrent à eux seuls 75 % du déficit commercial. D’ailleurs, ce dernier demeure à un niveau élevé nonobstant les discours lénifiants sur le « made in Morocco » traduisant une dépendance structurelle de notre économie notamment en matière de biens d’équipement, de demi-produits et, paradoxalement, de produits alimentaires de base comme les céréales, le sucre, l’huile végétale. La dette du trésor connait une légère baisse qui risque de nouveau de brondir suite aux chantiers ouverts en vue d’accueillir le mondial 2030.
Où sont les équilibres sociaux ?
Tout en enregistrant les progrès accomplis par le Maroc dans plusieurs domaines, le Roi a mis l’accent sur la répartition inégale des fruits de la croissance : « il est regrettable de voir que certaines zones, surtout en milieu rural, endurent encore des formes de pauvreté et de précarité, du fait du manque d’infrastructures et d’équipements de base.
Cette situation ne reflète en rien Notre vision de ce que devrait être le Maroc d’aujourd’hui. Elle ne donne pas non plus la pleine mesure des efforts que nous déployons pour renforcer le développement social et réaliser la justice spatiale. De fait, il n’y a de place, ni aujourd’hui, ni demain pour un Maroc avançant à deux vitesses. » Et SM le Roi de proposer l’alternative :
« Voici venu le temps d’amorcer un véritable sursaut dans la mise à niveau globale des espaces territoriaux et dans le rattrapage des disparités sociales et spatiales ». Un canevas de mesures est décliné par Le Roi portant sur la promotion de l’emploi, le renforcement des services sociaux de base, l’adoption d’un modèle de gestion proactive et durable des ressources en eau, le lancement des projets de mise à niveau territoriale intégrée.
Le gouvernement aura sûrement du pain sur la planche. D’abord, en travaillant sur l’implémentation des Orientations Royales en vue de les intégrer dans le prochain PLF dont les hypothèses et les priorités doivent être revues et corrigées à l’aune de ces orientations royales. Le cadre général de la programmation budgétaire triennale tel qu’il a été présenté par la Ministre de l’économie et des finances est devenu ainsi caduc. Il doit être en phase avec les nouvelles exigences exprimées par SM Le Roi.
2026, une année charnière
Nous avons la chance d’avoir un Roi citoyen, proche de Son peuple, visionnaire et respecté au niveau international. A nous tous d’être à la hauteur pour permettre à notre pays de gagner les multiples défis qu’il affronte dans un monde chargé de turbulences et d’incertitudes, un monde de plus en plus fragmenté, soumis aux variations climatiques sévères, un monde mû essentiellement par les intérêts économiques. Le Maroc a des ambitions légitimes. Celles-ci lui imposent de nouvelles responsabilités tant sur le plan régional que mondial. Plus sa situation est saine sur le front intérieur, mieux il y parviendra.












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