Une réforme en deux temps, un calendrier qui s’accélère
C’est un sujet qui revient régulièrement sur la table, et qui suscite autant d’espoir que de crainte : la libéralisation du dirham. Après plusieurs années de prudence, le Maroc entre officiellement dans la deuxième phase de la réforme de son régime de change. Une étape décisive annoncée par le gouverneur de Bank Al-Maghrib, Abdellatif Jouahri, devant les membres de la commission des Finances au Parlement. Mais que signifie ce virage pour l’économie marocaine ? Et pourquoi en parle-t-on tant aujourd’hui ?
En 2018, le Maroc avait timidement amorcé la première phase de la réforme de son régime de change en élargissant la bande de fluctuation du dirham. Depuis, peu de signaux avaient été envoyés, hormis des annonces prudentes. Mais cette fois, la deuxième phase est enclenchée. Jouahri l’a confirmé devant les conseillers parlementaires le 30 juin dernier.
Qu’est-ce qui change concrètement ?
Le Maroc bascule ainsi vers une approche plus moderne de sa politique monétaire, où la stabilité des prix devient l’objectif principal de la banque centrale, au lieu du simple maintien d’un taux de change fixe.
Si le moment a été jugé opportun pour avancer, c’est aussi en raison de la conjoncture économique mondiale et des engagements pris auprès d’institutions internationales, notamment le FMI. Depuis plusieurs mois, des rapports appellent le Maroc à accélérer cette transition, en soulignant les bénéfices attendus :
Plus de compétitivité pour les exportations,
Moins de vulnérabilité aux chocs externes,
Attirance accrue des investisseurs étrangers grâce à une politique de change plus transparente et libérée.
La stabilité relative du dirham face aux devises étrangères ces dernières années, conjuguée à une reprise agricole et à une croissance du PIB estimée à 4,8 % au premier trimestre 2025, fournit un contexte économique jugé propice par Bank Al-Maghrib.
Ce qu’a dit le gouverneur Jouahri
Lors de son intervention du 30 juin 2025, Abdellatif Jouahri a précisé les contours techniques de la réforme :
Un discours qui se veut rassurant, soulignant que la libéralisation du dirham ne signifie pas un flottement total, du moins pas pour l’instant. Le processus est graduel et vise à éviter tout choc brutal sur l’économie nationale.
Mais si certains saluent cette évolution comme une étape vers une souveraineté monétaire plus mature, d’autres y voient un risque potentiel pour le pouvoir d’achat des Marocains. En effet, dans un régime de change plus flexible, le dirham pourrait perdre de sa valeur face aux devises étrangères, entraînant une hausse des prix à l’importation, notamment pour les produits de première nécessité ou l’énergie.
Les ménages et les entreprises restent donc partagés entre espoirs de compétitivité accrue et craintes inflationnistes.
En 2018, le Maroc avait timidement amorcé la première phase de la réforme de son régime de change en élargissant la bande de fluctuation du dirham. Depuis, peu de signaux avaient été envoyés, hormis des annonces prudentes. Mais cette fois, la deuxième phase est enclenchée. Jouahri l’a confirmé devant les conseillers parlementaires le 30 juin dernier.
Qu’est-ce qui change concrètement ?
Suppression du panier de devises (euro/dollar) qui servait de référence pour fixer le cours central du dirham.
Maintien d’une bande de fluctuation, élargie mais toujours encadrée, pour éviter un flottement brutal.
Introduction progressive d’un ciblage d’inflation, à la manière des grandes banques centrales.
Le Maroc bascule ainsi vers une approche plus moderne de sa politique monétaire, où la stabilité des prix devient l’objectif principal de la banque centrale, au lieu du simple maintien d’un taux de change fixe.
Si le moment a été jugé opportun pour avancer, c’est aussi en raison de la conjoncture économique mondiale et des engagements pris auprès d’institutions internationales, notamment le FMI. Depuis plusieurs mois, des rapports appellent le Maroc à accélérer cette transition, en soulignant les bénéfices attendus :
Plus de compétitivité pour les exportations,
Moins de vulnérabilité aux chocs externes,
Attirance accrue des investisseurs étrangers grâce à une politique de change plus transparente et libérée.
La stabilité relative du dirham face aux devises étrangères ces dernières années, conjuguée à une reprise agricole et à une croissance du PIB estimée à 4,8 % au premier trimestre 2025, fournit un contexte économique jugé propice par Bank Al-Maghrib.
Ce qu’a dit le gouverneur Jouahri
Lors de son intervention du 30 juin 2025, Abdellatif Jouahri a précisé les contours techniques de la réforme :
« Nous supprimons le panier de devises et avançons vers une plus grande flexibilité, mais dans un cadre rigoureux. Le ciblage d’inflation, la supervision macroprudentielle et la modernisation du marché des changes sont les trois piliers qui doivent accompagner cette transition. »
Un discours qui se veut rassurant, soulignant que la libéralisation du dirham ne signifie pas un flottement total, du moins pas pour l’instant. Le processus est graduel et vise à éviter tout choc brutal sur l’économie nationale.
Mais si certains saluent cette évolution comme une étape vers une souveraineté monétaire plus mature, d’autres y voient un risque potentiel pour le pouvoir d’achat des Marocains. En effet, dans un régime de change plus flexible, le dirham pourrait perdre de sa valeur face aux devises étrangères, entraînant une hausse des prix à l’importation, notamment pour les produits de première nécessité ou l’énergie.
Les ménages et les entreprises restent donc partagés entre espoirs de compétitivité accrue et craintes inflationnistes.
Et après ? Le cap 2026
Le calendrier semble se préciser : 2026 devrait marquer une nouvelle étape, possiblement vers une libéralisation complète ou un flottement administré du dirham, si les conditions sont réunies.
Mais cette évolution dépendra de plusieurs facteurs :
La capacité de Bank Al-Maghrib à maîtriser l’inflation dans un contexte de fluctuations accrues,
La modernisation des outils de couverture contre les risques de change,
Et surtout, la résilience des entreprises exportatrices et importatrices marocaines face aux nouveaux défis du marché.
La libéralisation du dirham n’est plus un simple projet technique réservé aux experts. Elle devient une réalité politique, économique et sociale. Le Maroc fait le choix d’une ouverture maîtrisée, avec la promesse d’un alignement sur les standards internationaux. Mais comme toute réforme structurelle, elle nécessite pédagogie, vigilance et accompagnement.
L’année 2026 pourrait ainsi entrer dans l’histoire économique du Royaume comme celle du grand tournant monétaire. Reste à savoir si ce virage sera réussi… ou glissant.
Mais cette évolution dépendra de plusieurs facteurs :
La capacité de Bank Al-Maghrib à maîtriser l’inflation dans un contexte de fluctuations accrues,
La modernisation des outils de couverture contre les risques de change,
Et surtout, la résilience des entreprises exportatrices et importatrices marocaines face aux nouveaux défis du marché.
La libéralisation du dirham n’est plus un simple projet technique réservé aux experts. Elle devient une réalité politique, économique et sociale. Le Maroc fait le choix d’une ouverture maîtrisée, avec la promesse d’un alignement sur les standards internationaux. Mais comme toute réforme structurelle, elle nécessite pédagogie, vigilance et accompagnement.
L’année 2026 pourrait ainsi entrer dans l’histoire économique du Royaume comme celle du grand tournant monétaire. Reste à savoir si ce virage sera réussi… ou glissant.