Le Maroc passe en mode vigilance. Depuis début avril, serpents et scorpions sont de plus en plus visibles, et pas seulement dans les vidéos qui envahissent les réseaux sociaux.

Cette année, la saison des piqûres commence plus tôt et s’annonce plus intense.

De Marrakech à Casablanca, jusqu’aux zones rurales du Sud, ces animaux venimeux sortent de leurs cachettes, réveillés par la chaleur et l’activité humaine qui s’intensifie.

Les données du Centre Antipoison et de Pharmacovigilance montrent une nette hausse des morsures et piqûres dès le printemps.

Les serpents, après leur période d’hibernation, redeviennent actifs pour chasser, se reproduire et réguler leur température.

Les scorpions, eux, sont particulièrement présents la nuit, attirés par les moustiques, qui abondent en été.

La montée des températures au Maroc crée un environnement favorable à ces espèces. Les régions les plus touchées par les morsures de serpents incluent Souss-Massa, Tanger-Tétouan-Al Hoceïma, Marrakech-Safi, Fès-Meknès et Béni Mellal-Khénifra.

Les piqûres de scorpions se concentrent surtout au centre du pays, avec Marrakech-Safi, Souss-Massa, Béni Mellal-Khénifra et Drâa-Tafilalet en tête, ainsi que des zones comme Settat, El Jadida et Sidi Bennour.

Chaque année, le pays recense environ 25 000 piqûres de scorpions et 200 morsures de serpents.

Si la majorité des cas restent bénins, une petite partie peut entraîner des complications graves, notamment chez les enfants, avec un risque accru d’hospitalisation.

Les experts de santé rappellent que face à une morsure ou piqûre, il faut éviter les traitements traditionnels (garrot, succion, plantes), qui peuvent aggraver la situation.

L’essentiel est de garder la victime calme, de l’allonger et d’immobiliser le membre touché, tout en retirant bijoux ou chaussures qui pourraient gêner en cas d’œdème.

Désinfecter la plaie avec un antiseptique sans alcool et calmer la douleur (sans anti-inflammatoires non stéroïdiens) sont aussi recommandés.

Le plus important reste de se rendre rapidement dans un centre hospitalier. Le Centre Antipoison reste joignable pour des conseils urgents.

Le Maroc dispose d’un protocole national pour prendre en charge ces urgences, incluant un sérum antivenimeux polyvalent pour les cas graves de morsures.

Concernant les piqûres de scorpions, la stratégie repose surtout sur la formation des professionnels de santé et la sensibilisation des populations, ce qui a permis de réduire fortement la mortalité.

Pour limiter les risques, il est crucial d’empêcher les scorpions d’entrer dans les maisons : maintenir les alentours propres, boucher fissures et ouvertures, éclairer les zones sombres et éloigner les déchets ménagers qui attirent les moustiques.

En milieu rural, l’élevage de prédateurs naturels comme les poules ou hérissons peut aussi aider à réguler leur présence.

À l’intérieur, secouer les vêtements, draps et chaussures avant usage, vérifier les recoins avec une lampe et éviter de dormir au sol sont des gestes simples mais efficaces.

Pour ceux qui travaillent dehors, le port de chaussures fermées et de gants est vivement conseillé.

Sur les réseaux sociaux, les internautes partagent leurs expériences, entre inquiétudes et conseils, tandis que les autorités sanitaires renforcent leur communication pour sensibiliser les populations.

Avec la chaleur qui s’installe durablement au Maroc, la vigilance reste de mise cet été. Des campagnes d’information sont prévues dans les zones à risque pour éviter le pire. Restez connectés, et surtout, restez prudents !