Cette avancée n’est pas le fruit du hasard. Le CSPJ rappelle que l’égalité des chances entre les sexes fait partie des priorités de son plan stratégique, dans la continuité de l’article 19 de la Constitution qui consacre le principe de parité hommes-femmes. L’objectif est clair : permettre aux femmes magistrates d’assumer pleinement leur rôle dans la gouvernance judiciaire et d’accéder davantage aux postes décisionnels, présidences de tribunaux, cours d’appel, ou postes d’inspection. Le Conseil évoque une progression régulière : six nominations féminines à des postes de responsabilité en 2021, sept en 2022, puis trois en 2023 et 2024 respectivement. En tout, 19 juges femmes ont exercé de telles fonctions depuis 2021.
Mais la route vers la parité reste semée d’obstacles. Le CSPJ reconnaît que les femmes participent encore peu aux concours internes pour les postes à responsabilité. Plusieurs raisons sont évoquées : contraintes familiales, manque de confiance en soi, ou environnement institutionnel parfois peu favorable.
Pour y remédier, le Conseil a lancé une étude nationale confiée à une commission mixte composée de magistrats, de responsables administratifs et d’experts. Cette enquête vise à dresser un état des lieux complet de la situation des femmes juges, à identifier les freins pratiques et juridiques, et à proposer des mesures concrètes pour favoriser leur promotion. Des questionnaires anonymes ont d’ailleurs été diffusés auprès des juges, hommes et femmes, pour recueillir leurs opinions et établir une base de données réaliste sur les conditions de travail et les perceptions d’équité dans la magistrature.
Pour soutenir cette dynamique, le CSPJ prévoit, à partir de 2025, un nouveau parcours de formation en administration judiciaire à l’Institut supérieur de la magistrature. Objectif : renforcer les compétences en leadership et en gestion des tribunaux chez les femmes magistrates afin de les préparer à occuper les plus hautes fonctions. Cette initiative s’inscrit dans la vision royale qui place la femme marocaine au cœur du développement du pays, notamment dans les domaines de la justice, de l’éducation et de la gouvernance publique.
Le CSPJ ne veut pas se limiter aux chiffres. Il souhaite créer un environnement institutionnel motivant, fondé sur la compétence, la transparence et la reconnaissance du mérite. Les magistrates marocaines ne veulent plus être l’exception. Elles aspirent à être des actrices à part entière du système judiciaire, contribuant à bâtir une justice moderne, inclusive et crédible.
Avec une proportion de 27 % de femmes juges, le Maroc affiche un progrès notable, mais la parité reste un horizon à atteindre.
Les prochains défis ? Accroître les candidatures féminines, consolider les formations, et mesurer l’impact réel de ces politiques d’équité. Un chantier long, mais essentiel pour une justice marocaine à l’image de la société qu’elle sert : équilibrée, compétente et engagée.












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