Une scène créative en pleine effervescence
Tout a commencé avec une poignée de pionniers. Le plus emblématique reste sans doute Artsi Ifrach, alias Maison ARTC. Ce créateur marocain installé à Marrakech a su imposer un univers unique : un mélange d’art, de couture et d’upcycling, sublimé par une mise en scène très visuelle sur les réseaux sociaux. Chaque pièce qu’il imagine raconte une histoire, souvent marocaine, mais toujours pensée pour circuler sur Instagram et dans les galeries du monde entier.
Autre exemple : Salima Abdel-Wahab, designer casablancaise qui a fait le pari du digital total. Ses collections sont d’abord créées en 3D sur CLO3D, puis diffusées sous forme de lookbooks virtuels. Elle conçoit ses silhouettes comme des sculptures numériques. « Le digital, ce n’est pas un gadget, c’est une nouvelle matière », confie-t-elle. « Et paradoxalement, c’est ce qui me permet de préserver la richesse de l’artisanat marocain, sans gaspillage ni production de masse. »
Autre exemple : Salima Abdel-Wahab, designer casablancaise qui a fait le pari du digital total. Ses collections sont d’abord créées en 3D sur CLO3D, puis diffusées sous forme de lookbooks virtuels. Elle conçoit ses silhouettes comme des sculptures numériques. « Le digital, ce n’est pas un gadget, c’est une nouvelle matière », confie-t-elle. « Et paradoxalement, c’est ce qui me permet de préserver la richesse de l’artisanat marocain, sans gaspillage ni production de masse. »
Quand la mode marocaine passe en version numérique
Le Maroc n’est pas une exception isolée. Partout dans le monde, le luxe explore le virtuel : Balenciaga dans Fortnite, Dior dans Roblox, ou encore Gucci avec ses sacs NFT. Mais ici, cette mutation prend une tournure particulière. Parce qu’elle se nourrit d’une double réalité : l’ancrage artisanal et la jeunesse ultra-connectée.
Les jeunes créateurs marocains comprennent instinctivement les codes visuels des plateformes. Ils savent que sur Instagram ou TikTok, la mode n’est plus seulement une question de coupe, mais d’expérience visuelle.
Un vêtement devient un objet narratif : il doit raconter quelque chose, vibrer à l’écran, capter une émotion en trois secondes. C’est ce que l’on retrouve chez les nouveaux labels marocains indépendants, souvent lancés depuis les réseaux, à l’image de Norya Ayron ou Marrakshi Life, qui utilisent la vidéo et l’immersion digitale pour créer une communauté avant même d’ouvrir une boutique.
Les jeunes créateurs marocains comprennent instinctivement les codes visuels des plateformes. Ils savent que sur Instagram ou TikTok, la mode n’est plus seulement une question de coupe, mais d’expérience visuelle.
Un vêtement devient un objet narratif : il doit raconter quelque chose, vibrer à l’écran, capter une émotion en trois secondes. C’est ce que l’on retrouve chez les nouveaux labels marocains indépendants, souvent lancés depuis les réseaux, à l’image de Norya Ayron ou Marrakshi Life, qui utilisent la vidéo et l’immersion digitale pour créer une communauté avant même d’ouvrir une boutique.
Des défilés augmentés et inclusifs
Cette fusion entre réel et virtuel se voit aussi sur les podiums. Lors de la Casablanca Fashion Week, plusieurs jeunes stylistes ont présenté des défilés hybrides mêlant projection 3D, avatars et mannequins réels. Une première dans le monde arabe. Ces défilés “augmentés” ont permis de diffuser les créations à un public global sans frontières ni visas. Le digital est aussi un moyen d’inclusion.
Les mannequins virtuels permettent de diversifier les morphologies, les âges, les identités. Certains créateurs marocains imaginent même des avatars inspirés des visages marocains, pour contrer l’hégémonie des modèles occidentaux dans le métavers. Le résultat ? Une esthétique à la fois futuriste et profondément locale.
Les mannequins virtuels permettent de diversifier les morphologies, les âges, les identités. Certains créateurs marocains imaginent même des avatars inspirés des visages marocains, pour contrer l’hégémonie des modèles occidentaux dans le métavers. Le résultat ? Une esthétique à la fois futuriste et profondément locale.
L’IA comme nouvelle muse
Et puis, il y a l’intelligence artificielle. Ce qui semblait encore de la science-fiction il y a deux ans fait désormais partie du processus créatif. Certains designers marocains utilisent Midjourney ou DALL·E pour esquisser leurs premières idées.
L’IA devient un assistant visuel, un générateur d’inspiration. Mais là encore, la sensibilité humaine reste au cœur. « Je me sers de l’IA comme d’un miroir : elle reflète mes intuitions », raconte un jeune styliste de Rabat. « Mais la touche marocaine, les textures, les symboles, la couleur du tissu, ça, aucune machine ne peut le reproduire. »
Le défi pour ces créateurs est clair : trouver l’équilibre entre innovation et authenticité. Utiliser la technologie pour amplifier la créativité, sans perdre la chaleur du geste artisanal. Et c’est peut-être là que le Maroc a une longueur d’avance : il possède une culture du “fait-main” que le monde redécouvre.
L’IA devient un assistant visuel, un générateur d’inspiration. Mais là encore, la sensibilité humaine reste au cœur. « Je me sers de l’IA comme d’un miroir : elle reflète mes intuitions », raconte un jeune styliste de Rabat. « Mais la touche marocaine, les textures, les symboles, la couleur du tissu, ça, aucune machine ne peut le reproduire. »
Le défi pour ces créateurs est clair : trouver l’équilibre entre innovation et authenticité. Utiliser la technologie pour amplifier la créativité, sans perdre la chaleur du geste artisanal. Et c’est peut-être là que le Maroc a une longueur d’avance : il possède une culture du “fait-main” que le monde redécouvre.
Une industrie en quête de reconnaissance
Pour que cette scène digitale prospère, il lui faut un écosystème. Et c’est précisément ce qui commence à se construire. Des incubateurs comme Moroccan Fashion Academy ou Technopark Casablanca soutiennent les jeunes talents qui souhaitent fusionner mode et tech.
Les écoles de design s’adaptent aussi, intégrant des modules de modélisation 3D, de réalité augmentée ou de marketing digital. Mais le véritable moteur reste les réseaux sociaux. C’est là que les stylistes marocains trouvent leur public, leurs collaborations, leurs contrats. Instagram et TikTok deviennent des vitrines mondiales où les hashtags #MoroccanDesign et #DigitalFashion s’imposent doucement.
Les écoles de design s’adaptent aussi, intégrant des modules de modélisation 3D, de réalité augmentée ou de marketing digital. Mais le véritable moteur reste les réseaux sociaux. C’est là que les stylistes marocains trouvent leur public, leurs collaborations, leurs contrats. Instagram et TikTok deviennent des vitrines mondiales où les hashtags #MoroccanDesign et #DigitalFashion s’imposent doucement.
Un style global, une âme locale
Au fond, ce que ces créateurs réinventent, ce n’est pas seulement la mode, c’est la narration du Maroc contemporain. Ils montrent un pays jeune, audacieux, tourné vers l’avenir, mais fidèle à ses racines. Ils prouvent qu’il est possible de porter un caftan holographique sans trahir la tradition, de coder un motif berbère, ou de transformer un burnous en NFT.
Cette esthétique nouvelle, mi-digitale mi-artisanale, commence à s’exporter. Les médias internationaux s’y intéressent, les marques étrangères s’en inspirent. Et pour une fois, l’Afrique du Nord ne copie pas : elle inspire.
Cette esthétique nouvelle, mi-digitale mi-artisanale, commence à s’exporter. Les médias internationaux s’y intéressent, les marques étrangères s’en inspirent. Et pour une fois, l’Afrique du Nord ne copie pas : elle inspire.
Vers une mode augmentée marocaine
Le futur de la mode marocaine sera sans doute hybride : mi-physique, mi-numérique. Des vêtements qui existent à la fois dans nos armoires et dans nos clouds. Des créateurs qui défilent à Marrakech, mais vendent dans le métavers.
Et des stylistes qui pensent la couture comme une interface; un dialogue entre pixels et soie. Le Maroc entre dans une nouvelle ère : celle où le design et la technologie s’entrelacent, pour donner naissance à une élégance augmentée, aussi fière de ses racines que de sa modernité.
Et des stylistes qui pensent la couture comme une interface; un dialogue entre pixels et soie. Le Maroc entre dans une nouvelle ère : celle où le design et la technologie s’entrelacent, pour donner naissance à une élégance augmentée, aussi fière de ses racines que de sa modernité.












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