L'ODJ Média



Motor Clubs : La fièvre des « Highways » trouve ses marques au Maroc

Un état d’esprit, un goût de l’aventure, un amour des paysages et du partage


Rédigé par La rédaction le Jeudi 14 Janvier 2021

Dans la pop culture, l’image du biker est toujours associée à la violence, voire à la criminalité. C’est un cliché hérité des «Motor Clubs» dits «1%ers», fiers de leur statut de hors-la-loi. Au Maroc, il n’en est rien. L’amour de la moto est du grand air semble être ce qui motive les adeptes des grosses cylindrées.
Ils sont médecins, avocats, magistrats, hommes d’affaires… Ils craquent tous pour le deux-roues. Une passion qui les habite, pour la plupart, depuis l’enfance où les images des héros des films américains, qu’ils dévoraient sans modération, ont nourri leur imaginaire.



Le gout de l’aventure à l’ère du coronavirus

Malgré la crise sanitaire, un groupe de motards ne s’est pas privé de faire une de leurs virées habituelles pour assouvir leur passion. Jeudi dernier, une quinzaine de personnes ont effectivement pris la route bien que, les autorités ne les aient pas autorisés vue la conjoncture sanitaire actuelle.

L’un des aventuriers de l’asphalte, préférant garder son anonymat, nous a confié qu’ils avaient « essayer d’avoir une autorisation mais en fin de compte nous ne l’avons pas obtenue. La vérité ce n’était pas si risqué non plus, puisque nous avons fait notre petite parade dans des villes ouvertes ». Il rajoute, « nous étions 15 personnes, dont 5 casablancais, le reste étaient rbatis ».  Le motard poursuit son récit, « nous nous sommes donnés rendez-vous à Berrechid de bonheur afin que nous puissions éviter les rassemblements» en souriant, le motard nous a confié qu’« au retour  et 10 km avant l’entrée de Casablanca nous nous sommes divisés, pour ne pas être ‘flashy’ devant les autorités» , en soulignant que, « par contre,  les autorités ne nous ont arrêté qu’une seule fois pour nous demander la destination et compter les participants ».

Cette passion est une aventure qui nécessite une certaine prise de risque a-t-il affirmé, mais le circuit était magique, partant de Marrakech, passant par Ouarzazate, Merzouga, pour finir à Imilchil. Un parcours de 1700km, en quatre jours, c’était une sensation magnifique, certes, les routes étaient quasi-vide mais nous en avons profité pour respecter les mesures préventives sanitaire, a-t-il commenté. S’agissant de l’action caritative, nous n’avons malheureusement pas pu en faire, puisque nous devons respecter les gestes barrière par contre nous sommes engagés individuellement à faire plaisir aux enfants des régions que nous avons visitées en distribuant des bonbons, puis chacun de nous a fait ce qu’il a pu à titre personnel, dans le strict respect des mesures sanitaires, en mettant nos masques, en respectant la distanciation et en désinfectant nos mains… » résume un autre motard.

Dans l’ensemble, le circuit s’est bien déroulé, certes sans avoir une autorisation des autorités, mais l’esprit motard reste discipliné, les mesures préventives sanitaires étaient respectées et ce pour montrer qu’être un motard c’est tout d’abord avoir de la responsabilité, en plus de la passion.

L’esprit motard !

La chaleur du moteur, le vent qui souffle dans le cou, les amis motards arrivant à contre sens qui vous saluent, la convivialité des rassemblements de mordus de la route… Vous l’aurez compris, la moto n’est pas un simple moyen de locomotion, c’est un mode de vie, l’essence d’un état d’esprit.
Les sensations fortes sont les maîtres mots de cette passion. Les virages en intérieur, les genoux qui se frottent au bitume, les pointes de vitesse à plus de 300 kilomètres/heure, que l’on soit pilote ou passager, ça secoue vraiment et ça transforme dans l’esprit la conception même de prise de risque. 
Le goût de l’aventure, de la liberté, l’impression que le casque vous colle au visage et la nécessité de rester constamment concentré, flirter avec la mort à chaque instant, tout cela remet les choses en perspective et fait de ce sport mécanique un amour qu’on ne peut que vivre à fond !
C’est dans une ambiance bon-enfant que nos bikers se rencontrent afin d’exprimer leur passion, conquérir leur liberté d’esprit à travers des parades ou des voyages en clan, et partager des dons humanitaires. Dans les années 70, les motards étaient marginalisés aussi bien par la société que par les autorités car ces derniers estimaient que leurs esprits révolutionnaires se limitaient dans le trafic de drogue, alcool, prostitution…mais, au fil du temps les mentalités ont changé et l’esprit biker s’est imposé.

Bikers à la marocaine

Désormais au Maroc on remarque que la tendance des motards est bien présente depuis belle lurette. Nos bikers troquent volontier leurs costumes cravates, contre des blousons en cuir, des gants, des casques, et de la musique plein-les-oreilles sur des Harley Davidson ou des bolides japonais, italiens… femmes et hommes, couples  parfois accompagnés de leurs enfants dans des parades à l’américaine afin de partager leurs esprits libres…ces derniers sont effectivement des cadres ingénieurs, avocats, entrepreneurs qui sont aujourd’hui de plus en plus dans des associations caritatives appartenant à des jeunes motards.
L’association de « big brother » est un Motor Club (MC) fondé le 16 avril 2016 par 4 jeunes marocains qui ont pensé à promouvoir l’esprit de motard, et le lier à l’action humanitaire. « Durant ces cinq dernières années la moto s'est plutôt démocratisée, et ce, grâce aux réseaux sociaux, les concessionnaires et importateurs diversifient leurs offres avec des facilités de financement, nous notons aussi l’émergence de nouveaux clubs qui séduisent de plus en plus les futurs motards, sans oublier le côté pratique des deux roues dans une métropole comme Casablanca ce qui rend la vie plus facile pour nos cher amis motards », explique Ahmed el Oualidi l’un des fondateurs de l’association, il ajoute que « L’esprit motard, ça s’acquiert. Tout dépend de la personne et de ses intentions »,dans le sens ou « ça peut être dans un objectif de networking, comme ça peut être une magnifique source de plaisir, et chez BIG Borthers, on essaie d’allier ces deux cotés», sous le slogan « ride for help » conclut Ahmed el Oualidi.

Motards philanthropes  “Ride to Help, ride to live “

« Ride for live, Ride for help » est la devise de l’association de Big Brothers, d’ailleurs, ces derniers ont effectué des aides humanitaires dans plusieurs régions du Maroc lors de leur magnifique voyage en tournée dans diverses belles régions du Royaume. De Nador à El Hoceima et en allant jusqu’à Dakhla, Ils distribuent des fournitures scolaires à la rentrée, des vêtements…et ce, dans le but de dessiner un sourire sur le visage des enfants et des familles habitant dans des zones rurales souvent exclues de tout.
Même son de cloche, pour un adhérent du MC, qui nous explique «être biker est un esprit communautaire qui se base sur la générosité, le partage et la liberté d’esprit », « notre but phare est non seulement rendre cette passion accessible à toutes les catégories sociales, mais aussi de rendre nos voyages instructifs dans le sens où on essaye de propager notre culture à travers le monde entier », a-t-il poursuivi. « On a même traversé toute l’Europe en commençant par l’Espagne en passant par le Portugal, les Pays-Bas et la France… », fanfaronne-t-il.
Les femmes d’ailleurs ne sont pas en reste. L’épouse de l’un des riders nous a assuré en souriant que « ce hobby est certes celui de mon mari, mais il est devenu le mien maintenant, car il me procure une sensation inexplicable émotionnellement ! » en poursuivant que, plusieurs femmes de nos jours se convertissent à cette passion car c’est une manière, pour la gente féminine, de briser les clichés sociaux et une façon de prouver que cette passion n’a pas de genre. Elle a rajouté que souvent elle voyage avec son mari en groupe et c’est d’ailleurs le charme qui enjolive de plus en plus les motards.
Pour ce qui est de la distribution des dons, l’un des quatre fondateurs de l’association nous a indiqué qu’avec « la crise sanitaire et le lockdown des villes, les procédures sont plus difficiles ». De ce fait, ils organisent des visioconférences pour qu’ils puissent se concertés sur la manière dont ils vont procéder pour la distribution des dons dans plusieurs régions, « suite à la décision des autorités du bouclage des villes, ils se sont rendus aux villes non-concernées par la recrudescence de la pandémie » a-t-il poursuivi.

Communauté soudée

« Ce qui est sûr c’est que notre communauté ne cesse de s’élargir et cela ne peut que nous réjouir davantage » a confirmé l’un des fondateurs de l’association « Big Brothers ». Par ailleurs, la crise sanitaire n’a épargné aucun des champs même celui de la passion. Bien que la pandémie soit toujours présente, les clans de bikers se retrouvaient virtuellement afin d’organiser leurs prochaines parades et l’avancement de leurs actions caritatives. « Grâce aux réseaux sociaux, nous avons pu amplifier notre réseau » conclut l’un des fondateurs du MC.

Salima Hafid 
 





Jeudi 14 Janvier 2021

Chroniqueurs invités | Lifestyle | Breaking news | Portfolio | Room | L'ODJ Podcasts - 8éme jour | Les dernières émissions de L'ODJ TV | Communiqué de presse | Santé & Bien être | Sport | Culture & Loisir | Conso & Environnement | Digital & Tech | Eco Business | Auto-moto | Formation & Emploi | Musiczone | Chroniques Vidéo | Les Chroniques Radio | Bookcase | L'ODJ Média




A mag created with Madmagz.







Recherche






















Le bouquet L'ODJ : Web Radio    , Portail Web   , Application Mobile   , Magazine connecté   , e-Kiosque PDF  , Régies Arrissala
Menu collant à droite de la page