C’est une idée qui séduit autant qu’elle divise : l’ostéopathie, thérapie manuelle réputée pour soulager les douleurs, pourrait aussi stimuler le système immunitaire. Lors du Morocco Medical Expo 2025, des experts internationaux ont présenté des études et pratiques cliniques autour de cette hypothèse encore mal connue. Mythe, piste prometteuse ou mirage scientifique ? Décryptage.
L’ostéopathie au-delà du squelette
Dans l’imaginaire collectif, l’ostéopathie évoque souvent le dos, les cervicales, le bassin. Pourtant, la discipline, dans sa forme viscérale ou crânienne, s’intéresse aussi au système lymphatique, aux organes internes, et aux flux corporels. Selon certains praticiens, ces manipulations permettraient de relancer certaines fonctions physiologiques, notamment liées à l’immunité.
Le postulat : en libérant des tensions mécaniques profondes, on favoriserait une meilleure circulation lymphatique et donc une meilleure défense de l’organisme. Mais le corps médical reste prudent.
L’étude qui fait débat
Lors de la session du 17 mai, le professeur Ahmed Abdelfattah (Université du Caire) va présenté une étude clinique sur l’effet des techniques de pompe splénique sur la production de lymphocytes T, ces soldats de l’immunité. Les résultats suggèrent une modulation positive de la réponse immunitaire chez certains patients, notamment en période post-infectieuse ou en suivi de cancer.
Si ces travaux méritent d’être approfondis, ils offrent un angle nouveau à une discipline souvent accusée de manquer de rigueur scientifique.
Immunité, stress et système nerveux : une boucle vertueuse ?
La plupart des mécanismes supposés s’appuient sur une réduction du stress : les soins ostéopathiques activent le système parasympathique, ce qui pourrait indirectement renforcer la fonction immunitaire. Moins de cortisol, plus de régulation hormonale, meilleure qualité de sommeil… Autant de facteurs favorables à un bon terrain immunitaire.
Dès lors, l’ostéopathie n’agirait pas directement comme un vaccin ou un médicament, mais comme un facilitateur d’équilibre intérieur, utile en prévention.
Limites et controverses
Le problème majeur reste l’absence de consensus scientifique fort. Les protocoles sont encore hétérogènes, les échantillons souvent trop faibles, et la reproductibilité des effets difficile à établir. En l’absence de recommandation officielle, le risque est grand de voir proliférer des promesses sans fondement, parfois vendues à prix d’or à des patients vulnérables.
Pour les praticiens sérieux, l’objectif est au contraire de poser des bases cliniques solides et de collaborer avec les médecins conventionnels.
Vers un dialogue entre médecine manuelle et médecine moléculaire ?
Le débat posé à Casablanca était clair : peut-on, en 2025, intégrer l’ostéopathie dans une stratégie globale de renforcement immunitaire, au même titre que l’alimentation, le sport ou la gestion du stress ? Pour cela, il faudrait former les professionnels, créer des passerelles avec l’université, et soutenir la recherche translationnelle.
La bonne nouvelle ? Ce dialogue commence enfin à exister. Et le patient pourrait en être le principal bénéficiaire.
L’ostéopathie au-delà du squelette
Dans l’imaginaire collectif, l’ostéopathie évoque souvent le dos, les cervicales, le bassin. Pourtant, la discipline, dans sa forme viscérale ou crânienne, s’intéresse aussi au système lymphatique, aux organes internes, et aux flux corporels. Selon certains praticiens, ces manipulations permettraient de relancer certaines fonctions physiologiques, notamment liées à l’immunité.
Le postulat : en libérant des tensions mécaniques profondes, on favoriserait une meilleure circulation lymphatique et donc une meilleure défense de l’organisme. Mais le corps médical reste prudent.
L’étude qui fait débat
Lors de la session du 17 mai, le professeur Ahmed Abdelfattah (Université du Caire) va présenté une étude clinique sur l’effet des techniques de pompe splénique sur la production de lymphocytes T, ces soldats de l’immunité. Les résultats suggèrent une modulation positive de la réponse immunitaire chez certains patients, notamment en période post-infectieuse ou en suivi de cancer.
Si ces travaux méritent d’être approfondis, ils offrent un angle nouveau à une discipline souvent accusée de manquer de rigueur scientifique.
Immunité, stress et système nerveux : une boucle vertueuse ?
La plupart des mécanismes supposés s’appuient sur une réduction du stress : les soins ostéopathiques activent le système parasympathique, ce qui pourrait indirectement renforcer la fonction immunitaire. Moins de cortisol, plus de régulation hormonale, meilleure qualité de sommeil… Autant de facteurs favorables à un bon terrain immunitaire.
Dès lors, l’ostéopathie n’agirait pas directement comme un vaccin ou un médicament, mais comme un facilitateur d’équilibre intérieur, utile en prévention.
Limites et controverses
Le problème majeur reste l’absence de consensus scientifique fort. Les protocoles sont encore hétérogènes, les échantillons souvent trop faibles, et la reproductibilité des effets difficile à établir. En l’absence de recommandation officielle, le risque est grand de voir proliférer des promesses sans fondement, parfois vendues à prix d’or à des patients vulnérables.
Pour les praticiens sérieux, l’objectif est au contraire de poser des bases cliniques solides et de collaborer avec les médecins conventionnels.
Vers un dialogue entre médecine manuelle et médecine moléculaire ?
Le débat posé à Casablanca était clair : peut-on, en 2025, intégrer l’ostéopathie dans une stratégie globale de renforcement immunitaire, au même titre que l’alimentation, le sport ou la gestion du stress ? Pour cela, il faudrait former les professionnels, créer des passerelles avec l’université, et soutenir la recherche translationnelle.
La bonne nouvelle ? Ce dialogue commence enfin à exister. Et le patient pourrait en être le principal bénéficiaire.
FOCUS : Ce que dit la science (et ce qu’elle ne dit pas encore)
Effets démontrés : amélioration du confort, du sommeil, de la mobilité, réduction du stress.
Effets en débat : stimulation immunitaire, régulation hormonale, modulation inflammatoire.
À éviter : promesses de guérison miracle, absence de bilan médical préalable.
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