Un modèle éducatif d’excellence, mais au profit de qui ? Al Akhawayn, creuset de l’internationalisation ou machine à exporter les talents ?
L’Université Al Akhawayn d’Ifrane (AUI), qui célèbre cette année son trentième anniversaire, affiche des chiffres impressionnants : près de 8 000 diplômés actifs dans 20 pays, avec un taux d’intégration professionnelle de 84 % avant même la fin du cursus. Si ces statistiques peuvent faire rêver, elles soulèvent néanmoins une question cruciale : dans quelle mesure ces talents profitent-ils au Maroc ?
Avec 70 % des lauréats travaillant pour des multinationales et une mobilité académique exceptionnelle, AUI s’impose comme une université résolument tournée vers l’international. Un positionnement stratégique qui interpelle : l’élite formée à Ifrane contribue-t-elle réellement au développement socio-économique du pays ou participe-t-elle à une fuite des cerveaux masquée par des indicateurs flatteurs ?
Depuis sa création en 1995 par Dahir Royal, Al Akhawayn s’est distinguée par son approche inspirée des universités américaines : enseignement en anglais, modèle liberal arts and sciences, gouvernance autonome et accréditations prestigieuses. Elle est notamment la seule université du Maroc et du monde arabe à bénéficier de la NECHE (New England Commission for Higher Education), au même titre que des institutions de renom comme Harvard, Yale et MIT.
Mais au-delà du prestige, quel impact réel cette formation a-t-elle sur l’économie nationale ? L’université revendique un fort engagement en faveur de l’ascension sociale, avec 48 % des étudiants étant les premiers de leur famille à accéder à l’université et 55 % bénéficiant d’une bourse. Pourtant, la concentration des diplômés dans des entreprises étrangères suggère une orientation privilégiant la mobilité internationale au détriment du marché marocain.
L’internationalisation est au cœur du modèle d’AUI, avec 30 % à 40 % de professeurs étrangers, un réseau d’échanges académiques couvrant les meilleures universités du monde, et une orientation vers des masters et Ph.D. à Harvard, Columbia, Oxford ou encore HEC Paris. Un atout indéniable pour les étudiants, mais une opportunité manquée pour le Maroc ?
Dans un marché du travail marocain en quête de compétences de haut niveau, la faible intégration des diplômés dans les entreprises locales interroge. La formation d’excellence d’Al Akhawayn pourrait-elle être mieux exploitée pour répondre aux besoins des entreprises marocaines et accompagner la transformation économique du pays ?
L’université affiche des ambitions stratégiques pour la décennie à venir, visant à renforcer son engagement pour le développement national, intégrer davantage de nouvelles technologies et former des leaders citoyens engagés. Mais ces objectifs resteront-ils théoriques si les cerveaux qu’elle forme continuent de s’exporter ?
Avec 70 % des lauréats travaillant pour des multinationales et une mobilité académique exceptionnelle, AUI s’impose comme une université résolument tournée vers l’international. Un positionnement stratégique qui interpelle : l’élite formée à Ifrane contribue-t-elle réellement au développement socio-économique du pays ou participe-t-elle à une fuite des cerveaux masquée par des indicateurs flatteurs ?
Depuis sa création en 1995 par Dahir Royal, Al Akhawayn s’est distinguée par son approche inspirée des universités américaines : enseignement en anglais, modèle liberal arts and sciences, gouvernance autonome et accréditations prestigieuses. Elle est notamment la seule université du Maroc et du monde arabe à bénéficier de la NECHE (New England Commission for Higher Education), au même titre que des institutions de renom comme Harvard, Yale et MIT.
Mais au-delà du prestige, quel impact réel cette formation a-t-elle sur l’économie nationale ? L’université revendique un fort engagement en faveur de l’ascension sociale, avec 48 % des étudiants étant les premiers de leur famille à accéder à l’université et 55 % bénéficiant d’une bourse. Pourtant, la concentration des diplômés dans des entreprises étrangères suggère une orientation privilégiant la mobilité internationale au détriment du marché marocain.
L’internationalisation est au cœur du modèle d’AUI, avec 30 % à 40 % de professeurs étrangers, un réseau d’échanges académiques couvrant les meilleures universités du monde, et une orientation vers des masters et Ph.D. à Harvard, Columbia, Oxford ou encore HEC Paris. Un atout indéniable pour les étudiants, mais une opportunité manquée pour le Maroc ?
Dans un marché du travail marocain en quête de compétences de haut niveau, la faible intégration des diplômés dans les entreprises locales interroge. La formation d’excellence d’Al Akhawayn pourrait-elle être mieux exploitée pour répondre aux besoins des entreprises marocaines et accompagner la transformation économique du pays ?
L’université affiche des ambitions stratégiques pour la décennie à venir, visant à renforcer son engagement pour le développement national, intégrer davantage de nouvelles technologies et former des leaders citoyens engagés. Mais ces objectifs resteront-ils théoriques si les cerveaux qu’elle forme continuent de s’exporter ?