C’est un chiffre qui interpelle. D’après le Digital News Report 2025 publié par le Reuters Institute, seuls 28 % des Marocains interrogés affirment faire confiance aux informations qu’ils consomment. Un niveau de défiance parmi les plus élevés à l’échelle mondiale. Pourtant, l’info continue de circuler à toute vitesse, surtout en ligne. Le rapport révèle que 82 % des Marocains s’informent via Internet au moins une fois par semaine, et 60 % passent par les réseaux sociaux pour suivre l’actualité.
Le paysage médiatique marocain vit donc un paradoxe : plus connecté que jamais, le public semble moins confiant que jamais. Si la télévision reste encore suivie (42 % de portée hebdomadaire), la presse écrite continue de décliner avec seulement 12 % de lecteurs réguliers. Les applications de messagerie comme WhatsApp (30 %) et Telegram gagnent du terrain, tout comme les réseaux sociaux à forte portée comme YouTube (49 %), Facebook (47 %), Instagram (32 %) ou TikTok (24 %).
Dans cet environnement saturé, la capacité à distinguer le vrai du faux devient un enjeu crucial. Plus de 54 % des Marocains interrogés avouent ne pas être sûrs de pouvoir reconnaître une fausse information. Parmi les principales sources identifiées comme vecteurs de désinformation, les influenceurs et les personnalités en ligne arrivent en tête (52 %), devant les responsables politiques (30 %) et les médias eux-mêmes (28 %).
Malgré cette crise de confiance, certains médias parviennent à maintenir un certain crédit auprès du public. C’est le cas de Medi 1 (66 % de taux de confiance), de la chaîne Al Aoula (64 %), ou encore du site d’information numérique Hespress (62 %). Ce dernier s’impose d’ailleurs comme la plateforme d’information la plus consultée au Maroc, avec 45 % d’audience hebdomadaire, dont 34 % de visites fréquentes. Il devance les versions en ligne de 2M (28 %) et d’Al Jazeera (25 %).
Dans ce contexte, le Maroc se retrouve face à un défi de taille : redonner confiance dans l’information sans freiner l’accès à la diversité des contenus. Cela passe par une meilleure éducation aux médias, une éthique renforcée dans le traitement de l’actualité, et des efforts constants de la part des plateformes pour lutter contre les fake news. Le rapport 2025 ne fait que confirmer une tendance mondiale : l’accès à l’information n’a jamais été aussi facile… ni aussi fragile.












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