Hygiène : du geste barrière à la norme professionnelle
Avant 2020, l’usage systématique de surblouses, de visières, de purificateurs d’air ou de protocoles de désinfection renforcés n’était pas automatique. Désormais, il s’agit de pratiques standardisées, intégrées dans la routine des cabinets et souvent exigées par les patients eux-mêmes.
Beaucoup de dentistes marocains ont investi dans des systèmes d’aspiration extra-orale, des stérilisateurs UV, des capteurs de CO₂ ou des salles d’attente réorganisées pour limiter les croisements. Ce surcoût matériel a été lourd, mais il a aussi contribué à professionnaliser l’accueil et à renforcer la confiance.
Une digitalisation accélérée
Le Covid a été un accélérateur brutal de la télédentisterie et des outils numériques : prise de rendez-vous en ligne, questionnaire santé préconsultation, téléexpertise, consultations de suivi à distance. Ces pratiques, autrefois marginales, sont devenues des compléments logiques, surtout dans les zones rurales ou pour les patients âgés.
Même dans les cabinets modestes, la gestion des flux et la traçabilité sont désormais pensées numériquement, avec des dossiers médicaux dématérialisés, des paiements sans contact, des plateformes de consentement en ligne.
Une nouvelle culture du soin
Au-delà de l’hygiène et du digital, la pandémie a transformé le rapport au soin. Les patients ont redécouvert l’importance de la santé bucco-dentaire, souvent négligée durant les confinements. Ils sont plus à l’écoute, plus demandeurs de transparence, mais aussi plus anxieux, parfois traumatisés par l’isolement médical vécu.
Les praticiens, eux, ont appris à écouter autrement, à rassurer, à expliquer les choix thérapeutiques. Une relation plus humaine, paradoxalement, est née d’une situation de crise.
Mais tout cela a un coût : matériel, psychologique, organisationnel. Et les aides de l’État ont été inégales. Beaucoup de jeunes cabinets peinent encore à retrouver leur équilibre économique. La résilience dentaire est bien là, mais elle demande maintenant une reconnaissance structurelle.
Les aérosols dentaires, nouveau champ de recherche ?
L’un des grands enseignements de la pandémie est la prise de conscience des risques liés aux aérosols générés lors des soins dentaires. Plusieurs laboratoires au Maroc, en collaboration avec des universités, travaillent actuellement sur des instruments de soin à faible émission d’aérosols, des embouts modulaires, et des méthodes d’aspiration ultrafocalisée. Objectif : limiter l’exposition aux pathogènes tout en conservant la performance du soin. Ces innovations pourraient non seulement prévenir d’éventuelles futures pandémies, mais aussi réduire les risques infectieux ordinaires (grippe, tuberculose, etc.) dans les cabinets.












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