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Pour quand le prochain round Israël-Iran ?


Rédigé par le Lundi 30 Juin 2025



Le « match » Israël-Iran ne s’est pas terminé, c’est seulement la mi-temps. La première phase de la confrontation, qui a duré 12 jours, du 13 au 24 juin, a vu les deux adversaires s’épuiser, sans qu’aucune partie ne soit parvenue à remporter la décision.

Certains commentateurs affirment qu’Israël, appuyé par les Etats-Unis, a perdu faute d’avoir gagné. L’inverse n’est, toutefois, pas aussi vrai. L’Iran n’a pas gagné juste parce qu’elle ne s’est pas effondrée. 

Les pertes subies par ce dernier, en termes de cadres militaires et scientifiques assassinés, de batteries contre-aériennes et de lanceurs mobiles de missiles détruits et de sites nucléaires bombardés, ne sont pas minces. 

Le conflit Israël-Iran n’est pas un conflit asymétrique, comme l’est celui d’Israël face Hamas palestinien à Gaza, ou même celui, remporté, face au Hezbollah libanais. L’Iran est un Etat dotée d’une armée conventionnelle, dont les services de contre-espionnage et la défense aérienne ont lamentablement échoué.

Israël s’est révélée tout aussi défaillant en matière de défense aérienne, pourtant dotée du meilleur de ce que produisent Israël et les Etats-Unis en ce domaine.

Fierté mal placée

Le président russe, Vladimir Poutine a déclaré, le 19 juin, que l’Iran ne s’était pas montré intéressé par la conclusion d’un accord militaire lui permettant d’accéder aux systèmes de défense aérienne russes les plus évolués et n’a requis aucune assistance militaire lors de son affrontement face à Israël. 

Fierté mal placée ou excès de confiance en soi, toujours est-il que les responsables iraniens ont fini par le regretter et le 23 juin, le ministre des affaires étrangères de l’Iran, Abbas Araghchi, s’est envolé vers Moscou pour rencontrer le président russe, Vladimir Poutine.

Tenir tête seul face à Israël et aux Etats-Unis est téméraire, s’appuyer sur des alliés plus évolués technologiquement est sûrement plus efficient. 
  
En comparant, ainsi, les investissements de chacun des deux adversaires dans sa défense aérienne, le rapport coût/efficacité s’avère moins favorable à Israël.

Au cours de cette mi-temps, hauts responsables politiques et militaires israéliens et iraniens vont constater le bilan, succès accomplis et pertes enregistrées et affiner leurs stratégies. 
Mais le véritable effort sera porté sur la reconstitution des stocks de missiles, de frappe pour les Iraniens, et d’interception pour les Israéliens, et là, Tel-Aviv a l’avantage du soutien logistique rapide et massif des Américains.

Les Russes sont déjà pas mal occupés à combattre les Ukrainiens, l’essentiel de leurs ressources sont donc orientés vers leur propre effort de guerre.

La question des alliances

Les Chinois, pour leur part, peinent à accorder leur entière confiance aux Iraniens, qui ont préféré des entreprises européennes aux chinoises suite à la levée des sanctions consécutive à l’accord de Vienne sur le nucléaire iranien, en 2013. 

Pékin reproche également à Téhéran, sans le crier sur les toits, de donner refuge aux insurgés islamistes du Baloutchistan, qui s’attaquent aux Chinois travaillant sur des projets d’infrastructure, au Pakistan, rentrant dans le cadre de la Route de la soie. 

Les responsables iraniens devront se montrer plus pragmatiques dans leurs relations avec la Chine, même s’ils ont la réputation d’être particulièrement entêtés. 

Ni la Russie, ni la Chine ne laisseront vraiment tomber l’Iran, leur partenaire au sein des Brics et de l’Organisation de coopération de Shanghai (OCS), mais pas au point d’intervenir de manière directe dans le conflit l’opposant à Israël et les Etats-Unis.

Toujours est-il que l’Iran a besoin d’un soutien militaire urgent pour se préparer à la 2ème mi-temps de sa confrontation avec Israël, ce qui n’est pas forcément évident.

Pour les Israéliens, qui savent que leur capacité de dissuasion a été réduite presque à néant par les frappes de missiles iraniens sur son territoire, rétablir le rapport des forces en leur faveur est une question existentielle.

Les Américains n’en pensent pas moins, maintenant que leurs alliés au Moyen-Orient voient de moins en moins en eux l’hyperpuissance capable de les protéger.

D’ici là, c’est vers l’Afrique du Nord qu’il faudrait porter singulièrement l’attention, les Israéliens voient dans l’éclatement d’un conflit dans cette partie du monde arabe l’opportunité de relancer les accords d’Abraham.





Ahmed Naji
Journaliste par passion, donner du relief à l'information est mon chemin de croix. En savoir plus sur cet auteur
Lundi 30 Juin 2025


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