Palais de l’Élysée. 6h47. Salle de bain présidentielle.
La lumière blanche du néon fait trembler l’ombre sur les murs de marbre. Le silence est d’or, sauf le bourdonnement familier d’un vieux rasoir électrique qu’on devine fidèle compagnon depuis les campagnes d’antan. Devant le miroir, Emmanuel Macron, torse nu, serviette immaculée autour de la taille, entame sa bataille quotidienne contre les poils de la veille.
Mais ce matin-là, quelque chose pèse. Ce n’est pas la mousse à raser, ni l’actualité – elle est catastrophique comme toujours. Non. C’est plus profond. C’est cette impression d’immobilisme, cette fatigue du pouvoir, ce sentiment d’avoir traversé la tempête pour découvrir… le vide.
Il regarde son reflet longuement, le raseur suspendu au milieu d’un geste. Et soudain, il parle. À voix haute. À lui-même. Ou peut-être à Dieu. Ou à l’Histoire.
— « Que puis-je faire ? »
Il répète, en accentuant chaque mot, comme s’il tentait de convaincre son propre miroir.
— « Que puis-je faire ? J’ai… la droite la plus bête du monde. »
Il laisse tomber le bras qui tient le rasoir. Un mince filet de mousse coule sur sa joue.
— « La gauche la plus stupide du monde. »
Il secoue la tête, incrédule devant ses propres mots. On croirait un acteur répétant une scène absurde dans une tragédie grecque réécrite par Ionesco.
— « Et un centre… » Il lève les yeux au ciel. « Plus mou, tu meurs. Même une flaque de camomille aurait plus de colonne vertébrale. »
Silence.
Le miroir ne renvoie rien d’autre que son reflet – un homme de 47 ans, président de la République, l’air las, les tempes grisonnantes, le front plissé, les yeux hagards. Il n’y a pas de conseillers ici, pas de téléprompteur, pas d’estrade. Juste lui. Et l’écho d’une solitude de plus en plus palpable.
— « Je dirige un pays qui ne veut plus être dirigé. Je suis au centre d’un théâtre d’ombres, où chacun attend sa chute pour pouvoir dire ‘je vous l’avais bien dit’. »
Il passe une serviette humide sur son visage, puis reprend :
— « Ils se croient tous plus fins, plus purs, plus légitimes. Mais aucun n’a le courage d’agir. Ni la vision. Ni même un plan. Moi… j’ai voulu transformer. J’ai cru qu’on voulait changer. Et pourtant, à chaque réforme, une grève. À chaque projet, une barricade. À chaque mot, un procès. »
Il pose le rasoir, essuie ses mains. Puis se rapproche du miroir, le regard pénétrant.
— « Est-ce moi le problème ? Ou est-ce ce pays que même De Gaulle appelait ingouvernable ? »
Il se redresse, plus grave encore.
— « La droite s’entredéchire entre nostalgie pétainiste et start-up nation. La gauche rêve encore de 1936 en croyant faire la révolution sur TikTok. Et le centre… c’est moi. Mais le centre ne tient que s’il a du nerf. Et là… je fatigue. »
Un long silence. Puis un sourire amer, presque cynique.
— « Que puis-je faire, mon Dieu ? Dissoudre ? Démissionner ? M’en remettre à Jupiter ? À toi ?... »
Il rit, mais sans joie.
— « Si seulement j’avais un adversaire digne. Mais non. J’ai des extrêmes qui hurlent, des alliés qui fuient, et un peuple qui regarde Netflix. »
Il attrape sa montre sur l’étagère. La regarde fixement.
— « 7h02. Je dois être au Conseil dans une heure. »
Il inspire profondément, essuie la buée sur le miroir d’un revers de main.
— « Allez Emmanuel. Tu as choisi cette folie. Tu es le capitaine du Titanic. Même s’il n’y a plus d’orchestre, continue à faire semblant. »
Il tourne les talons. La serviette vole presque en marchant.
Dans le miroir, reste l’image d’un homme seul. Pas un président. Un homme.
Un homme face à son propre vide.
Mais ce matin-là, quelque chose pèse. Ce n’est pas la mousse à raser, ni l’actualité – elle est catastrophique comme toujours. Non. C’est plus profond. C’est cette impression d’immobilisme, cette fatigue du pouvoir, ce sentiment d’avoir traversé la tempête pour découvrir… le vide.
Il regarde son reflet longuement, le raseur suspendu au milieu d’un geste. Et soudain, il parle. À voix haute. À lui-même. Ou peut-être à Dieu. Ou à l’Histoire.
— « Que puis-je faire ? »
Il répète, en accentuant chaque mot, comme s’il tentait de convaincre son propre miroir.
— « Que puis-je faire ? J’ai… la droite la plus bête du monde. »
Il laisse tomber le bras qui tient le rasoir. Un mince filet de mousse coule sur sa joue.
— « La gauche la plus stupide du monde. »
Il secoue la tête, incrédule devant ses propres mots. On croirait un acteur répétant une scène absurde dans une tragédie grecque réécrite par Ionesco.
— « Et un centre… » Il lève les yeux au ciel. « Plus mou, tu meurs. Même une flaque de camomille aurait plus de colonne vertébrale. »
Silence.
Le miroir ne renvoie rien d’autre que son reflet – un homme de 47 ans, président de la République, l’air las, les tempes grisonnantes, le front plissé, les yeux hagards. Il n’y a pas de conseillers ici, pas de téléprompteur, pas d’estrade. Juste lui. Et l’écho d’une solitude de plus en plus palpable.
— « Je dirige un pays qui ne veut plus être dirigé. Je suis au centre d’un théâtre d’ombres, où chacun attend sa chute pour pouvoir dire ‘je vous l’avais bien dit’. »
Il passe une serviette humide sur son visage, puis reprend :
— « Ils se croient tous plus fins, plus purs, plus légitimes. Mais aucun n’a le courage d’agir. Ni la vision. Ni même un plan. Moi… j’ai voulu transformer. J’ai cru qu’on voulait changer. Et pourtant, à chaque réforme, une grève. À chaque projet, une barricade. À chaque mot, un procès. »
Il pose le rasoir, essuie ses mains. Puis se rapproche du miroir, le regard pénétrant.
— « Est-ce moi le problème ? Ou est-ce ce pays que même De Gaulle appelait ingouvernable ? »
Il se redresse, plus grave encore.
— « La droite s’entredéchire entre nostalgie pétainiste et start-up nation. La gauche rêve encore de 1936 en croyant faire la révolution sur TikTok. Et le centre… c’est moi. Mais le centre ne tient que s’il a du nerf. Et là… je fatigue. »
Un long silence. Puis un sourire amer, presque cynique.
— « Que puis-je faire, mon Dieu ? Dissoudre ? Démissionner ? M’en remettre à Jupiter ? À toi ?... »
Il rit, mais sans joie.
— « Si seulement j’avais un adversaire digne. Mais non. J’ai des extrêmes qui hurlent, des alliés qui fuient, et un peuple qui regarde Netflix. »
Il attrape sa montre sur l’étagère. La regarde fixement.
— « 7h02. Je dois être au Conseil dans une heure. »
Il inspire profondément, essuie la buée sur le miroir d’un revers de main.
— « Allez Emmanuel. Tu as choisi cette folie. Tu es le capitaine du Titanic. Même s’il n’y a plus d’orchestre, continue à faire semblant. »
Il tourne les talons. La serviette vole presque en marchant.
Dans le miroir, reste l’image d’un homme seul. Pas un président. Un homme.
Un homme face à son propre vide.