Le béton moderne dépend massivement de sables spécifiques pas ceux du désert, souvent trop fins et la pression sur les plages et les rivières provoque une crise d’approvisionnement. Des études internationales rappellent que le sable de dune n’est pas directement adapté au béton sans traitement, d’où la nécessité d’innovations techniques.

Ces travaux (tests de modification, traitements silica-based) ouvrent la voie à l’utilisation de sables alternatifs après transformation. (voir études récentes sur l’utilisation et le traitement du desert sand).

Au Maroc, la question est d’autant plus sensible que le pays consomme des volumes importants de matériaux pour l’urbanisation. Outre la recherche sur le traitement du sable désertique au niveau académique et international, des études locales et régionales explorent la valorisation des déchets de démolition et des sables alternatifs pour créer des mélanges de ciment plus durables, approches qui pourraient réduire la dépendance aux extractions côtières parfois illégales.

Ces travaux montrent que, par modification ou mélange, on peut obtenir des bétons aux performances acceptables pour certaines applications. (articles et revues techniques récentes proposent des formules de mélange et des tests de résistance).

Transformer une piste de laboratoire en solution industrielle suppose de régler trois verrous : la normalisation des matériaux, la traçabilité et le coût (traitements, additifs). Au Maroc, les risques liés à l’exploitation illégale du sable sur les côtes ont déjà poussé les autorités à agir et rendent l’idée d’alternatives locales d’autant plus pressante.

Des projets pilotes souvent universitaires ou conduits par des PME innovantes testent des mélanges pour des usages non porteurs (aménagements urbains, mobilier, éléments préfabriqués), étape logique avant d’envisager des usages structurels. (rapports sur la surveillance et les problèmes de l’extraction de sable au Maroc).

L’approche la plus prometteuse combine recyclage du béton et utilisation de sous-produits (cendres, fumées de silice) avec des techniques de traitement du sable pour améliorer la granulométrie et la cohésion.

Des revues scientifiques publiées récemment montrent que, avec des adjuvants appropriés, le desert sand modifié peut entrer dans des formulations pour mortiers ou bétons spécifiques (pavés, éléments non porteurs). Pour le Maroc, où la durabilité et la résilience face aux tempêtes de sable et à la salinité sont cruciales, ce sont ces innovations qui peuvent réduire l’empreinte carbone du BTP.

Concrètement, l’adoption progressive de ces matériaux signifiera moins d’extraction côtière illégale, une meilleure gestion des déchets de chantier, et potentiellement des coûts moindres si la filière se structure localement.

Mais il faudra aussi des normes, des certifications et des incitations publiques comme des marchés publics réservant des parts aux matériaux recyclés pour accélérer la transition. Le succès dépendra enfin d’un dialogue entre universités, industriels et décision publique, et de tests terrain à grande échelle.