Accord oublié : les syndicats sortent le scalpel
La coordination syndicale nationale, qui regroupe cinq organisations majeures (FDT, UNTM, UGTM, ODT et CDT), affirme que rien n’a réellement bougé depuis des mois. Pas de calendrier de réunions. Pas d’avancées sur les textes réglementaires. Pas de concrétisation sur les réformes promises. Pour les infirmiers, techniciens, paramédicaux et médecins concernés, le contrat de confiance a été rompu.
L’accord de juillet dernier n’était pourtant pas un simple document symbolique. Il prévoyait la mise en œuvre d’une série de mesures très attendues : réforme du statut des infirmiers et techniciens datant de 2017, publication des nouveaux décrets statutaires pour les médecins, pharmaciens et assistants médicaux, système d’incitation destiné à motiver les soignants, révision des indemnités de garde et d’astreinte, correction de l’indemnité GST… Une liste longue comme le bras, décrite à l’époque comme un tournant pour stabiliser un système de santé sous pression depuis des années.
Sauf que sur le terrain, rien ou presque n’a avancé. Les syndicats expliquent que le ministère s’est contenté d’annonces floues, de promesses sans échéances, et de réunions “qui n’aboutissent à rien”. Ils parlent même de contradictions dans les déclarations officielles, ce qui alimente un sentiment d’incertitude et de doute chez les professionnels. Résultat : la coordination estime que le dialogue sectoriel est “rompu”. Chacun campe sur ses positions, et les soignants ne veulent plus “attendre encore une année”.
Dès le 9 décembre, la riposte prendra donc forme. Les syndicats prévoient des mobilisations locales et régionales dans tous les établissements de santé. L’objectif est d’envoyer un signal clair : l’accord de juillet doit être appliqué, point final. Un mémorandum listant les retards et engagements non respectés sera également publié pour rendre publique la situation. Si rien ne bouge, des actions nationales suivront, notamment devant le siège du ministère de la Santé à Rabat.
Ce mouvement intervient dans un contexte déjà tendu où la question des ressources humaines, du déficit de personnel et du gel des recrutements revient sans cesse dans le débat public. Les organisations rappellent que la réforme du système de santé promise par l’État ne pourra avancer que si les conditions de travail sont améliorées et si les salariés sont pleinement associés aux décisions, notamment dans les nouveaux groupements sanitaires territoriaux.
L’affaire ne fait que commencer. Tout dépendra désormais de la réaction du ministère. Les prochains jours diront si le dialogue reprend… ou si le bras de fer s’installe durablement.












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