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Santé mentale et Génération Z au Maroc : entre malaise et quête de solutions


La Génération Z marocaine, née entre la fin des années 1990 et le début des années 2010, vit une période charnière. Elle est ultra-connectée, consciente des bouleversements mondiaux (crise climatique, instabilité économique, numérique omniprésent), mais elle fait face à un quotidien marqué par l’incertitude, la pression sociale et un profond malaise psychologique.
Ces derniers mois, la question de la santé mentale, longtemps taboue, s’impose au cœur du débat public, à travers des mobilisations inédites et des initiatives émergentes.



La Gen Z : une génération sous tension

Le quotidien des jeunes Marocains est marqué par plusieurs sources de stress. Le chômage reste élevé et l’accès à un emploi stable est souvent perçu comme un parcours semé d’embûches. Beaucoup dénoncent une école qui prépare mal au marché du travail. Le coût de la vie, l’accès au logement, l’autonomie financière sont d’autres obstacles qui nourrissent l’angoisse.
 

À ces réalités socio-économiques s’ajoute la pression numérique. Près de la moitié des jeunes passent entre trois et cinq heures par jour sur les réseaux sociaux. Si ces plateformes offrent des espaces d’expression et de créativité, elles alimentent aussi la comparaison sociale, le sentiment d’échec ou l’anxiété face à des modèles de réussite souvent inatteignables.
 

Enfin, le souvenir encore vif de la pandémie de COVID-19 a laissé des traces : isolement, interruption d’études, perte de repères. Autant de facteurs qui continuent de peser sur le moral d’une génération en quête de sens.


Mobilisations récentes : le réveil de la Gen Z.

Depuis fin septembre 2025, le mouvement GenZ 212 a donné une voix à ce malaise collectif. Né sur les réseaux sociaux, ce mouvement citoyen, apolitique et décentralisé, rassemble des milliers de jeunes autour de revendications claires : une meilleure qualité des services publics, notamment en santé et en éducation, des opportunités d’emploi, et une réorientation des priorités budgétaires de l’État.
 

Les manifestations, parfois marquées par des affrontements avec les forces de l’ordre, traduisent l’urgence de la situation. Pour beaucoup, ce mouvement incarne la volonté de la jeunesse de ne plus subir, mais de s’affirmer comme acteur du changement.
 

Ces mobilisations dépassent la simple protestation sociale : elles reflètent aussi un besoin profond de reconnaissance, d’écoute, et d’accompagnement psychologique. Derrière les slogans, il y a l’aspiration à un avenir où le bien-être mental serait autant une priorité que l’emploi ou l’éducation.


Initiatives et signaux positifs

Malgré les défis, certains signaux montrent que le sujet progresse. En décembre 2024, TikTok a organisé à Casablanca son premier Sommet sur la santé mentale, réunissant experts, médecins et créateurs de contenu. L’objectif : briser les tabous, sensibiliser aux dangers d’un usage excessif des réseaux, et promouvoir des pratiques numériques plus saines.
 

Dans la société civile, plusieurs associations et collectifs travaillent à créer des espaces de parole, notamment pour les étudiants et les jeunes en difficulté. Sur les campus, des groupes de soutien se mettent en place, souvent de manière informelle, pour partager expériences et conseils.
 

Ces initiatives, bien que limitées, ouvrent la voie à une nouvelle approche : considérer la santé mentale comme un enjeu collectif et non comme un problème individuel à cacher.


Les besoins exprimés par la jeunesse.

À travers les mobilisations, les études et les témoignages, plusieurs attentes reviennent avec insistance :
 

  • Reconnaissance du problème : la santé mentale doit être prise au sérieux par les institutions, sans stigmatisation.

  • Accès aux soins : davantage de psychologues et de structures spécialisées, accessibles à tous, y compris en zones rurales.

  • Espaces d’écoute : lieux physiques et numériques où les jeunes peuvent parler librement, sans peur du jugement.

  • Sensibilisation : informer les familles, enseignants et employeurs sur les signes de détresse psychologique.

  • Perspectives d’avenir : emploi décent, formation adaptée, soutien aux projets des jeunes, afin de réduire l’incertitude qui nourrit le malaise.
     

Ces besoins ne sont pas des caprices d’une génération connectée : ils sont le socle d’une santé sociale durable.


Quelles pistes pour demain ?

Répondre à ces attentes suppose une action concertée. Dans les écoles et universités, des services de conseil psychologique devraient être intégrés et normalisés. Dans le système de santé, il est urgent d’augmenter le nombre de professionnels spécialisés et d’intégrer la santé mentale aux soins primaires.
 

Au niveau sociétal, des campagnes de sensibilisation pourraient contribuer à briser le tabou, encourager le dialogue intergénérationnel et valoriser la recherche d’aide. Les plateformes numériques, enfin, ont un rôle clé à jouer : en promouvant des usages responsables, en limitant les contenus nocifs, et en soutenant des initiatives positives pour les jeunes.
 

Le défi est immense, mais il correspond à une exigence vitale : permettre à la Génération Z d’imaginer un avenir sans que l’anxiété et le stress ne deviennent la norme.


La Génération Z marocaine traverse une période où son malaise est à la fois personnel et collectif.

L’essor du mouvement GenZ 212, les débats autour de l’impact des réseaux sociaux, les premières initiatives de sensibilisation : tout cela montre que la question de la santé mentale n’est plus marginale.

Reste à transformer cette prise de conscience en politiques concrètes, financées et accessibles. Pour que la jeunesse marocaine ne soit pas seulement la génération de la colère ou de l’anxiété, mais aussi celle de la résilience, de l’innovation et de l’espoir.


Gen Z, santé mentale, Maroc, réseaux sociaux, GenZ 212, jeunesse, bien-être, éducation, emploi, mobilisation.


Vendredi 3 Octobre 2025



Rédigé par Salma Chmanti Houari le Vendredi 3 Octobre 2025


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