Le rapport souligne une hausse inquiétante des troubles dépressifs dans la région du Maghreb, où les crises économiques, les inégalités et la précarité aggravent la détresse psychologique.
Au Maroc, les jeunes sont particulièrement exposés : chômage, pressions sociales, migration interne, éclatement familial et manque d’accès à des soins adaptés forment un cocktail explosif. La santé mentale reste un sujet tabou dans une société encore conservatrice, où beaucoup préfèrent le recours spirituel ou communautaire à la thérapie professionnelle.
La Tunisie, en tête du classement, subit encore les secousses sociales et politiques post-révolutionnaires. Le Lesotho, lui, combine chômage massif et crise sanitaire chronique. Le Maroc partage avec ses voisins un même paradoxe : des villes en pleine modernisation côtoient des zones rurales où le désespoir économique s’installe.
Le rapport établit une corrélation nette entre fracture territoriale et risque dépressif : les zones rurales, délaissées, voient croître la détresse psychologique liée à la pauvreté, l’isolement et la migration forcée. Le Maroc mise désormais sur le numérique : applications de soutien psychologique, lignes d’écoute et programmes en ligne destinés à démocratiser l’accès à l’aide.
Mais malgré les avancées, le défi reste immense. La stigmatisation freine encore la demande de soins, et les moyens humains sont limités : le pays ne compte qu’une poignée de psychiatres pour des millions d’habitants.
Le rapport conclut néanmoins sur une note d’espoir : la santé mentale est désormais considérée comme un pilier du développement social, au même titre que l’éducation et l’emploi. Si la tendance se confirme, le Maroc pourrait devenir un modèle régional de lutte contre la dépression – à condition de traduire l’intention en action durable.












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