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Scènes de chaos à Fnideq, malaise dans le pays


Rédigé par le Mardi 17 Septembre 2024



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La journée du 15 septembre 2024 à Fnideq va demeurer parmi les évènements les plus tristes dans l’histoire récente du pays, révélatrice du profond malaise social d’une jeunesse qui ne se voit aucun avenir chez elle.

Quelques semaines avant la vague massive de candidats à l’immigration clandestine qui a failli déferler, le 15 septembre, sur le préside occupé de Sebta, des appels à une migration collective ont été diffusés sur les réseaux sociaux, Tik-Tok en particulier.

On peut toujours ergoter sur la responsabilité pénale des auteurs desdits appels, sur les 164 immigrés clandestins algériens parmi les individus arrêtés, ce jour-là, par les forces de l’ordre (la vague migratoire comprenait également des Tunisiens, des Syriens et des Subsahariens), la question qui se pose aux Marocains est plutôt celle des centaines de mineurs qui ont fuis leurs familles pour tenter l’aventure migratoire, des milliers de jeunes sans scolarité achevée, ni formation professionnelle, qui ne voient de chances de s’en sortir qu’au-delà du détroit de Gibraltar.

Des gamins mal éduqués qui s’imaginent que l’herbe pourrait être plus verte ailleurs pour des sans-compétences, qui  ternissent par de tels agissements l’image de marque du pays et devraient être traités par les forces de l’ordre et l’appareil judiciaire en conséquences, se sont insurgés certains Marocains sur les réseaux sociaux.

Des jeunes désespérés qui ne voient aucune perspective d’avenir pour eux dans leur propre pays et sont prêts à tout risquer, même leurs vies, pour tenter leur chance sous d’autres cieux, ont estimé, pour leur part, d’autres commentateurs de l’évènement.

Constats d'échec, d'incompétence et de silence

Quel que soit le point de vue sur ces jeunes candidats marocains à la migration clandestine, le point commun est le constat d’échec. Le Maroc a échoué à donner à ses jeunes ressortissants une instruction et un apprentissage qui puisse leur donner une opportunité de s’intégrer dans la vie active, que ce soit chez eux ou à l’étranger.

Il ne faut pas se faire d’illusions. Ces jeunes marocains sans le moindre savoir-faire, aucun pays n’en veut. Seul leur pays, dont les pouvoirs publics ont failli à la mission de leur assurer une instruction suffisante ou de leur inculquer un métier leur permettant de gagner leur vie, est en devoir d’assumer leur responsabilité.

Inutile de souligner que ces jeunes, sans encadrement politique, constituent des proies faciles pour les provocateurs de toute sorte qui sévissent sur les réseaux sociaux.

Les forces marocaines de l’ordre sont bien parvenues à stopper cette vague migratoire, ce qui a suscité la satisfaction du voisin espagnol, qui a littéralement fermé, le 15 septembre, le poste frontière de Sebta, de crainte de voir les milliers de migrants regroupés aux environs de Fnideq déferler sur le préside occupé.

Ce genre d’opérations de maintien de l’ordre, aussi nécessaires et légitimes soit-elles, entraîne-il toujours, toutefois, un impact sociopolitique des plus négatifs. 

L’image de ces milliers de jeunes marocains qui cherchent à fuir leur pays et celles des forces de l’ordre ; mobilisés en masse, pour les contraindre à rebrousser chemin et capturer les meneurs et les plus récalcitrants, et ce afin de respecter les accords conclus avec l’Espagne et l’Union européenne, est franchement catastrophique.

Les médias de la voisine Algérie, adversaire géopolitique déclaré du Maroc, ne se sont, d’ailleurs, pas gênés pour amplifier l’écho des évènements du 15 septembre à Fnideq. 

Peu importe au régime failli du pays voisin de l’Est que de nombreux jeunes algériens se trouvaient en nombre parmi les candidats à l’opération de migration clandestine collective vers Sebta, l’essentiel pour la junte algérienne est de dénigrer le Maroc.

Les défaillances socioéconomiques non corrigées par les indispensables réformes finiront toujours par générer des éruptions sociales aux formes imprévisibles. 

Le pire, actuellement, est l’assourdissant silence des décideurs.





Ahmed Naji
Journaliste par passion, donner du relief à l'information est mon chemin de croix. En savoir plus sur cet auteur
Mardi 17 Septembre 2024

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