Au moins 43 morts et des milliers de tentatives non comptabilisées
Les franchissements se multiplient, principalement par la clôture métallique et la zone du brise-lames maritime, deux itinéraires parmi les plus dangereux de la Méditerranée. Rien que durant la seconde moitié du mois de novembre, 167 personnes ont atteint Sebta par ces passages.
Mais le bilan humain glace : depuis le début de l’année, au moins 43 migrants ont perdu la vie, noyés ou victimes de chutes mortelles lors des tentatives de franchissement. Les médias espagnols, notamment El Faro, rappellent que les chiffres officiels ne comptabilisent pas les milliers de tentatives avortées, souvent terminées dans la mer, loin des regards.
Sur un autre front, les arrivées par embarcations légères s’effondrent : seulement 5 migrants ont atteint Sebta par la mer en 2025, contre 28 l’an dernier, soit un recul de 82,1 %.
Le phénomène ne touche pas uniquement Sebta. À Melilla occupée, 291 migrants sont entrés par voie terrestre en 2025, contre 91 en 2024, une hausse de plus de 200 %. Ces variations contradictoires illustrent ce que les autorités appellent une “reconfiguration des routes migratoires”, influencée par les conditions en mer, le renforcement des contrôles et les tensions régionales. Au niveau national, l’Espagne enregistre depuis janvier 34.251 migrants arrivés par terre ou par mer, soit 29,9 % de moins que les 56.976 arrivées de 2024.
Mais cette baisse globale masque de profondes disparités :
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Les îles Baléares voient les arrivées grimper à 6.688 migrants (+28,3 %).
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Les Canaries, elles, enregistrent un effondrement des arrivées par kayuko : 16.807 migrants en 2025 contre 41.425 en 2024.
Sebta demeure toutefois l’un des points les plus critiques : géographiquement proche du Maroc, vulnérable, et devenu symbole de désespoir pour de nombreux jeunes, parfois mineurs, prêts à risquer leur vie pour quelques mètres de frontière.
Pour El Faro, les données officielles ne montrent que “la surface d’un problème profond”. Sebta occupée fait face à une crise migratoire exceptionnelle, nourrie par la précarité, les conflits africains, les réseaux de trafic et les tensions politiques régionales. Une situation où chaque jour apporte son lot de drames humains et où la pression sécuritaire ne cesse de s’intensifier.












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