Sous Gibraltar, le tunnel Maroc–Espagne sort du domaine du rêve
La société espagnole SECEGSA, en charge des études préliminaires, a annoncé que les conclusions d’une étude menée par l’entreprise allemande Herrenknecht sont positives. Considérée comme une référence mondiale dans la construction de tunnels, cette société estime que les tunneliers actuels sont capables de traverser le détroit de Gibraltar, long d’environ quatorze kilomètres. Selon les responsables du projet, les avancées technologiques réalisées ces quinze dernières années rendent aujourd’hui possible ce qui ne l’était pas auparavant.
Lors d’une conférence de presse, le chef du département d’ingénierie de SECEGSA a affirmé que le projet ne dépasse plus les limites techniques connues et qu’il peut entrer dans une phase plus concrète.
Prochaine étape : un tunnel exploratoire
Avant de lancer la construction du tunnel ferroviaire définitif, les ingénieurs prévoient de forer un tunnel exploratoire sous-marin. Cette infrastructure de reconnaissance permettra de confirmer définitivement la viabilité du tracé. Sa construction pourrait durer entre six et huit ans pour un coût estimé à 1,2 milliard d’euros. Ce tunnel pourrait également être utilisé, à terme, pour des télécommunications ou le transport d’énergie.
Si cette phase est concluante, le projet global, dont le coût est évalué à environ 8,7 milliards d’euros pour la partie espagnole, entrera dans sa phase finale.
Un projet à portée géostratégique
Au-delà de l’enjeu économique, les responsables espagnols insistent sur la dimension stratégique du tunnel. Le projet est présenté comme un lien structurant entre l’Europe et l’Afrique, reposant sur un partenariat bilatéral solide entre Madrid et Rabat. L’Union européenne pourrait jouer un rôle clé dans son financement, tandis qu’une décision politique conjointe est attendue d’ici 2026.
Les études techniques se poursuivront jusqu’en 2026. Si les feux politiques passent au vert, la construction du tunnel exploratoire pourrait débuter avant 2030, ouvrant la voie à un projet ferroviaire unique au monde entre 2030 et 2040.












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