Par Dr Az-Eddine Bennani
Selon l’Agence internationale de l’énergie, les data centers, dopés par l’IA, pourraient consommer d’ici 2030 près de 945 térawattheures par an, soit l’équivalent de la production de 110 centrales nucléaires. Aux États-Unis, cette demande rivalisera bientôt avec celle de la Californie. Au Maroc, un grand data center pourrait absorber autant d’énergie que la centrale solaire Noor de 500 MW.
De la ville intelligente à la région intelligente
Et surtout, une ville n’est jamais isolée. Elle est reliée à son territoire et à ses flux. Le Maroc a une chance unique : ses 12 régions géographiques et une 13ᵉ région, celle de la diaspora, forment un écosystème interdépendant. Régions côtières et intérieures, Marrakech-Safi comme laboratoire culturel, et la diaspora comme réservoir de talents et de capitaux : ensemble, elles dessinent les contours d’un Maroc des régions intelligentes et résilientes.
Le paradoxe énergétique des smart cities
La solution est connue : coupler l’essor de l’IA à un mix énergétique bas-carbone - solaire, éolien, hydraulique, nucléaire, stockage et hydrogène vert. Rabat ne sera pas intelligente si son tramway, ses hôpitaux connectés et ses data centers fonctionnent avec de l’énergie fossile.
Gouvernance et souveraineté énergétique
- Souveraineté numérique et énergétique : cloud marocain, cybersécurité, data centers alimentés par renouvelables.
- Sobriété numérique : optimiser les algorithmes IA et limiter le gaspillage de ressources.
- Gouvernance citoyenne et territoriale : impliquer les habitants et relier les villes en réseau au service des régions.
L’intelligence artificielle est une promesse de puissance et de compétitivité. Mais elle ne doit pas devenir un gouffre énergétique. En reliant Rabat, Casablanca et ses 13 régions dans une vision systémique, le Maroc peut inventer un modèle afro-méditerranéen où intelligence rime avec durabilité.
La smart city n’est pas une vitrine numérique : c’est un pacte écologique et citoyen. À condition de l’ancrer dans la transition énergétique, elle peut transformer le Maroc en pionnier d’une intelligence territoriale bas-carbone, capable de répondre à la double exigence de prospérité et de survie planétaire.












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