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Virements instantanés vs cash : Le grand écart marocain


Rédigé par le Lundi 1 Décembre 2025



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En 2024, le Maroc vit un paradoxe économique : tandis que les virements instantanés explosent, symboles d’une numérisation accélérée, l’usage du cash augmente de 131% en dix ans. Cette dualité révèle les profondes inégalités sociales et territoriales du pays, ainsi que les défis persistants du chômage et des NEETs.

Le cash, une préférence tenace malgré la digitalisation

Le Maroc vit une transformation numérique sans précédent, avec une explosion des virements instantanés en 2024. Ces transactions, rapides et sécurisées, sont adoptées massivement par les usagers et les institutions, marquant un tournant dans la digitalisation des services bancaires. Cependant, cette avancée cache une réalité plus complexe : l’usage du cash a augmenté de 131% en dix ans, témoignant d’une préférence persistante pour l’argent liquide.

Cette dualité reflète les profondes inégalités sociales et territoriales qui traversent le pays. Dans les zones rurales et les quartiers défavorisés, l’accès aux services bancaires et aux technologies numériques reste limité. L’économie informelle, qui représente une part importante de l’activité économique, repose encore largement sur le cash. Par ailleurs, le chômage et le phénomène des NEETs (jeunes ni en emploi, ni en études, ni en formation) exacerbent cette fracture. Ces jeunes, souvent exclus du système bancaire, continuent de privilégier les transactions en espèces.

La persistance du cash soulève également des questions sur l’inclusion financière. Malgré les efforts de digitalisation, une partie de la population reste marginalisée, faute d’éducation financière ou d’accès aux outils technologiques. Pour réussir sa transition numérique, le Maroc doit donc combler ces lacunes en investissant dans l’éducation et les politiques publiques visant à réduire les inégalités.

Les avantages de la digitalisation, comme les virements instantanés, profitent principalement aux classes urbaines, tandis que les populations rurales et défavorisées restent en marge. L’économie informelle, qui emploie une grande partie de la population, ne bénéficie pas des retombées de cette modernisation. De même, les NEETs, souvent issus de milieux défavorisés, sont exclus des circuits économiques formels et continuent de dépendre du cash.

En conclusion, le boom des virements instantanés et la résilience du cash illustrent à la fois le paradoxe et la complexité d'un Maroc à deux vitesses que nous ne voulons plus, et les défis du Royaume face à la modernisation de son économie. Cette dualité met en lumière la nécessité d’une approche inclusive pour garantir que les bénéfices de la numérisation profitent à tous.





Mamoune ACHARKI
Journaliste junior passionné par l'écriture, la communication, les relations internationales et la... En savoir plus sur cet auteur
Lundi 1 Décembre 2025


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