L'ODJ Média

Portail L'ODJ Média



​Investisseurs étrangers : toujours 24 % de la capitalisation… mais aux abonnés absents ?


Rédigé par La Rédaction le Dimanche 11 Mai 2025



Les chiffres de 2024 confirment une réalité paradoxale du marché boursier marocain : les investisseurs étrangers détiennent près d’un quart de la capitalisation boursière (24 %), mais leur niveau d’activité reste très limité. Cette dualité soulève des questions majeures sur l’attractivité réelle de la place casablancaise pour les capitaux internationaux.

Une présence dans le capital, pas dans les échanges
En termes de valorisation, les investisseurs non résidents disposent encore de 169,9 milliards de dirhams d’actions cotées, dont près de 95 % sont détenus par des investisseurs stratégiques de long terme (notamment dans les banques et les télécoms). Cette présence reste largement passive.

Du côté des flux, le constat est plus préoccupant : en 2024, les étrangers n’ont participé qu’à 4,4 % du volume global des achats d’actions, contre 6,2 % en 2023. C’est l’un des niveaux les plus bas de la décennie. L’écart entre détention et participation s’élargit, au point de faire des étrangers des actionnaires « dormants ».

Pourquoi ce désengagement des flux ?
Plusieurs facteurs peuvent expliquer cette tendance :

Un environnement mondial encore incertain : hausse des taux dans les pays développés, guerre commerciale, tensions régionales.
Des arbitrages vers des marchés plus liquides et mieux classés : Casablanca reste marginale dans les indices MSCI ou FTSE.
Des contraintes réglementaires locales perçues comme dissuasives par certains fonds.

Il faut également mentionner la baisse relative des IPOs et la faible profondeur sectorielle du marché marocain, qui limite les opportunités de diversification pour les gérants internationaux.

Une stratégie nationale à réinterroger
Ce recul interpelle dans un contexte où le Maroc cherche à faire de Casablanca Finance City une véritable place financière régionale. Sans flux significatifs de capitaux étrangers sur le marché actions, cette ambition pourrait perdre en crédibilité.

Certains observateurs suggèrent de réviser les incitations fiscales, les exigences de reporting, ou encore d’accélérer la numérisation du processus d’investissement pour les étrangers.

Et si cette faible participation étrangère était, au fond, un mal pour un bien ? Dans un monde financiarisé où les marchés émergents peuvent être victimes de flux spéculatifs soudains et dévastateurs, le Maroc évite — volontairement ou non — l’hypervolatilité que connaissent d’autres places. Cette « invisibilité » sur les radars internationaux protège peut-être l’économie marocaine de chocs systémiques.

Mais il y a un risque : en continuant à miser sur des investisseurs institutionnels locaux trop prudents, le marché marocain pourrait stagner, se replier sur lui-même, et manquer les grandes vagues d’investissement vert, digital ou technologique mondiales. Entre stabilité protectrice et isolement stérile, le débat reste ouvert.






Dimanche 11 Mai 2025

Breaking news | Analyses & Finance & Bourse | Communiqué de presse | Gaming | Eco Business | Digital & Tech | Santé & Bien être | Lifestyle | Culture & Musique & Loisir | Sport | Auto-moto | Room | L'ODJ Podcasts - 8éme jour | Les dernières émissions de L'ODJ TV | Last Conférences & Reportages | Bookcase | LODJ Média | Avatar IA Live


Avertissement : Ces analyses sont fournies à titre purement informatif et ne constitue en aucun cas un conseil en investissement. Elle a été réalisée par la rédaction de L'ODJ Média, sur la base des données publiées par la société et des tendances du marché. Les investisseurs sont invités à effectuer leurs propres recherches et à consulter des experts financiers avant toute prise de décision.


Bannière Lodj DJ

Bannière Réseaux Sociaux




News Finance & Bourse

Inscription à la newsletter

Plus d'informations sur cette page : https://www.lodj.ma/CGU_a46.html

Last publication

Parution du I-Débats N°18 du 15 décembre 2025

Le Grand Réalignement : Comment les États-Unis, la Chine, la Russie et l’Inde redessinent le XXIᵉ siècle

Ce numéro de l'I-Débats N° 18 - 15 Décembre 2025 présente une analyse multidimensionnelle des enjeux marocains et internationaux, allant de la politique intérieure à l'économie numérique. Plusieurs articles critiquent la tendance du Maroc à rechercher une validation extérieure pour ses succès stratégiques, notamment en réaction à un rapport de l'étranger. Le journal aborde également les tensions politiques internes, notamment les altercations entre le Ministre de la Justice et une députée, et une série d'articles cinglants détaillant l'isolement diplomatique de l'Algérie concernant la question du Sahara. En outre, le magazine examine le passage de l'indice "Doing Business" de la Banque mondiale au nouveau "Business-Ready", et soulève des préoccupations concernant l'impact potentiel du "dynamic pricing" américain sur l'accessibilité des billets pour la Coupe du Monde. Enfin, plusieurs articles discutent de la nécessité pour le Maroc de mettre en place une IA frugale et souveraine et d'adopter une législation pour protéger l'identité numérique des citoyens.


À feuilleter en ligne sans modération, la version PDF à télécharger et le podcasts des chroniques de cette semaine sont ci-dessous







Vos contributions
LODJ Vidéo