Dr Anwar CHERKAOUI Expert en communication médicale et journalisme de santé
Prescrire un médicament n’est plus un geste suffisant en soi.
Dans la médecine contemporaine, une autre question s’impose avec la même acuité : à quel moment de la journée faut-il le prendre ?
C’est à cette interrogation, longtemps reléguée au second plan, que répond la chronopharmacologie.
Encore discrète dans le débat public, cette discipline s’impose progressivement comme un pilier de la pratique médicale moderne.
La Revue marocaine de médecine pratique lui consacre d’ailleurs un dossier spécial dans son numéro 160 de décembre 2025, soulignant son importance croissante dans l’optimisation des traitements.
Ce dossier Développé par le Pr Ilyass Baidada et le Pr Fadoua Berdi, du Service de Pharmacie et de Pharmacologie de l’Hôpital Militaire d’Instruction Mohammed V de Rabat, montre que la chronopharmacologie repose sur un principe fondamental : le corps humain fonctionne selon des rythmes.
Il n’est ni figé ni constant. Ses sécrétions hormonales, sa tension artérielle, sa fréquence cardiaque, son métabolisme et même sa sensibilité aux médicaments varient selon un cycle biologique précis, dominé par le rythme circadien de 24 heures.
La chronopharmacologie étudie précisément cette dimension temporelle du traitement.
Elle vise à ajuster l’administration des médicaments aux rythmes biologiques du patient afin d’en renforcer l’efficacité tout en limitant les effets indésirables.
Une même molécule peut ainsi produire des effets très différents selon l’heure à laquelle elle est administrée, parfois bénéfiques, parfois moins efficaces, voire délétères.
Deux axes structurent cette discipline.
Le premier analyse l’impact du moment de la prise sur l’action du médicament : absorption, distribution, efficacité et toxicité évoluent au fil de la journée.
Le second, appelé chronotolérance, s’intéresse à l’effet inverse, c’est-à-dire à la capacité d’un médicament à influencer, perturber ou modifier les rythmes biologiques de l’organisme.
Sur le plan clinique, les implications sont considérables.
Intégrer la chronopharmacologie dans la prescription permet de dépasser une approche standardisée pour aller vers une véritable médecine personnalisée dans le temps.
La décision thérapeutique ne repose plus uniquement sur la molécule et la dose, mais inclut désormais l’heure comme paramètre essentiel.
La corticothérapie illustre parfaitement cette logique. Les études montrent que l’administration des corticoïdes le matin, entre 7 h et 9 h, coïncidant avec le pic physiologique de sécrétion du cortisol, améliore à la fois l’efficacité et la tolérance du traitement.
Cette synchronisation est déterminante dans la prise en charge des insuffisances surrénaliennes, mais aussi dans l’asthme corticodépendant, où une prise matinale contribue à prévenir les exacerbations nocturnes, fréquentes en fin de nuit.
C’est cette « médecine du temps » que met en perspective le dossier spécial de la Revue marocaine de médecine pratique.
Trois contributions majeures en dessinent les contours.
La première pose les bases théoriques de la chronobiologie et de la chronopharmacologie, en expliquant le fonctionnement des horloges biologiques.
La deuxième applique ces principes à la cardiologie, discipline où les variations circadiennes de la tension artérielle et du rythme cardiaque sont particulièrement marquées. La troisième propose une méta-analyse consacrée aux antihypertenseurs, évaluant l’impact de la chronothérapie sur le contrôle tensionnel et le risque cardiovasculaire, avec une attention particulière portée aux populations africaines.
Au-delà de l’apport scientifique, ce dossier met en lumière le rôle structurant de deux acteurs clés de la formation médicale continue au Maroc.
L’Hôpital Militaire d’Instruction Mohammed V de Rabat s’affirme comme un centre de production de savoirs où la recherche pharmaco-clinique irrigue directement la pratique.
La Revue marocaine de médecine pratique, sous la direction du Dr Salima El Amrani Joutey, s’impose quant à elle comme un vecteur essentiel de diffusion des connaissances médicales actualisées.
Avec un tirage de 10 000 exemplaires distribués gratuitement aux médecins à travers tout le Royaume, la revue contribue activement à l’appropriation des innovations thérapeutiques et à l’ancrage d’une médecine marocaine fondée sur les données scientifiques les plus récentes.
À l’heure où la médecine revendique une personnalisation toujours plus fine, la chronopharmacologie rappelle une évidence trop souvent oubliée : le temps soigne aussi.
Et savoir en tenir compte fait désormais pleinement partie de l’acte médical.
Dans la médecine contemporaine, une autre question s’impose avec la même acuité : à quel moment de la journée faut-il le prendre ?
C’est à cette interrogation, longtemps reléguée au second plan, que répond la chronopharmacologie.
Encore discrète dans le débat public, cette discipline s’impose progressivement comme un pilier de la pratique médicale moderne.
La Revue marocaine de médecine pratique lui consacre d’ailleurs un dossier spécial dans son numéro 160 de décembre 2025, soulignant son importance croissante dans l’optimisation des traitements.
Ce dossier Développé par le Pr Ilyass Baidada et le Pr Fadoua Berdi, du Service de Pharmacie et de Pharmacologie de l’Hôpital Militaire d’Instruction Mohammed V de Rabat, montre que la chronopharmacologie repose sur un principe fondamental : le corps humain fonctionne selon des rythmes.
Il n’est ni figé ni constant. Ses sécrétions hormonales, sa tension artérielle, sa fréquence cardiaque, son métabolisme et même sa sensibilité aux médicaments varient selon un cycle biologique précis, dominé par le rythme circadien de 24 heures.
La chronopharmacologie étudie précisément cette dimension temporelle du traitement.
Elle vise à ajuster l’administration des médicaments aux rythmes biologiques du patient afin d’en renforcer l’efficacité tout en limitant les effets indésirables.
Une même molécule peut ainsi produire des effets très différents selon l’heure à laquelle elle est administrée, parfois bénéfiques, parfois moins efficaces, voire délétères.
Deux axes structurent cette discipline.
Le premier analyse l’impact du moment de la prise sur l’action du médicament : absorption, distribution, efficacité et toxicité évoluent au fil de la journée.
Le second, appelé chronotolérance, s’intéresse à l’effet inverse, c’est-à-dire à la capacité d’un médicament à influencer, perturber ou modifier les rythmes biologiques de l’organisme.
Sur le plan clinique, les implications sont considérables.
Intégrer la chronopharmacologie dans la prescription permet de dépasser une approche standardisée pour aller vers une véritable médecine personnalisée dans le temps.
La décision thérapeutique ne repose plus uniquement sur la molécule et la dose, mais inclut désormais l’heure comme paramètre essentiel.
La corticothérapie illustre parfaitement cette logique. Les études montrent que l’administration des corticoïdes le matin, entre 7 h et 9 h, coïncidant avec le pic physiologique de sécrétion du cortisol, améliore à la fois l’efficacité et la tolérance du traitement.
Cette synchronisation est déterminante dans la prise en charge des insuffisances surrénaliennes, mais aussi dans l’asthme corticodépendant, où une prise matinale contribue à prévenir les exacerbations nocturnes, fréquentes en fin de nuit.
C’est cette « médecine du temps » que met en perspective le dossier spécial de la Revue marocaine de médecine pratique.
Trois contributions majeures en dessinent les contours.
La première pose les bases théoriques de la chronobiologie et de la chronopharmacologie, en expliquant le fonctionnement des horloges biologiques.
La deuxième applique ces principes à la cardiologie, discipline où les variations circadiennes de la tension artérielle et du rythme cardiaque sont particulièrement marquées. La troisième propose une méta-analyse consacrée aux antihypertenseurs, évaluant l’impact de la chronothérapie sur le contrôle tensionnel et le risque cardiovasculaire, avec une attention particulière portée aux populations africaines.
Au-delà de l’apport scientifique, ce dossier met en lumière le rôle structurant de deux acteurs clés de la formation médicale continue au Maroc.
L’Hôpital Militaire d’Instruction Mohammed V de Rabat s’affirme comme un centre de production de savoirs où la recherche pharmaco-clinique irrigue directement la pratique.
La Revue marocaine de médecine pratique, sous la direction du Dr Salima El Amrani Joutey, s’impose quant à elle comme un vecteur essentiel de diffusion des connaissances médicales actualisées.
Avec un tirage de 10 000 exemplaires distribués gratuitement aux médecins à travers tout le Royaume, la revue contribue activement à l’appropriation des innovations thérapeutiques et à l’ancrage d’une médecine marocaine fondée sur les données scientifiques les plus récentes.
À l’heure où la médecine revendique une personnalisation toujours plus fine, la chronopharmacologie rappelle une évidence trop souvent oubliée : le temps soigne aussi.
Et savoir en tenir compte fait désormais pleinement partie de l’acte médical.












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