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​Qui sont les 230 000 porteurs de titres en Bourse au Maroc ?


Rédigé par La Rédaction le Mercredi 7 Mai 2025



Radiographie d’une épargne en mutation : Une épargne encore âgée… et masculine

Le rapport 2024 de l’AMMC dresse un panorama inédit du profil des investisseurs en Bourse au Maroc. On y apprend que 230 000 personnes physiques détiennent des titres cotés, un chiffre en légère hausse. Derrière ce nombre encore modeste, c’est toute une mutation sociologique de l’épargne financière marocaine qui se dessine, entre tradition de prudence et nouvelles aspirations de rendement.

La majorité des porteurs de titres restent des hommes âgés de plus de 45 ans, souvent issus des classes moyennes urbaines ou des professions libérales. L’investissement boursier demeure fortement genré et intergénérationnel : les femmes représentent moins de 20 % des investisseurs particuliers, et les jeunes de moins de 35 ans à peine 10 %.

Ce déséquilibre s’explique par un faible niveau de vulgarisation des marchés financiers, un accès restreint aux produits via des circuits bancaires classiques, et une culture de l’épargne dominée par l’immobilier ou les produits bancaires à capital garanti.

Une nouvelle génération connectée et curieuse
Mais 2024 a vu l’émergence de profils plus jeunes, plus connectés, souvent initiés via les réseaux sociaux, les plateformes de courtage en ligne ou les canaux YouTube éducatifs. Ce sont eux qui ont le plus profité de la hausse de l’indice MASI, avec une approche plus opportuniste que patrimoniale.

Les sociétés de Bourse les courtisent désormais avec des offres digitales, des applications mobiles et des frais réduits, dans l’objectif de capter une génération avide d’autonomie et de rendement, mais peu fidèle et très sensible à la volatilité.

Les institutionnels toujours dominants
En dépit de ces évolutions, les investisseurs institutionnels détiennent encore plus de 80 % des actifs cotés. Compagnies d’assurance, banques, caisses de retraite sont les véritables piliers du marché. Leur stratégie de placement est souvent peu risquée, orientée vers des dividendes stables et des titres de premier rang.

Les particuliers, malgré leur nombre croissant, pèsent peu en valeur. Leur poids réel dans les arbitrages stratégiques du marché reste donc très limité.

À quoi bon parler de « démocratisation » de la Bourse si les règles du jeu restent écrites pour les gros joueurs ? Le profil type de l’investisseur marocain reste un homme mûr, urbain, déjà nanti. La « Bourse pour tous » n’est encore qu’un slogan.

Quant aux jeunes investisseurs numériques, leur montée en puissance pourrait être fragile et illusoire : souvent attirés par des effets de mode ou des vidéos de “success stories”, ils risquent de quitter brutalement le marché dès la première chute brutale, faute de formation solide ou de régulation protectrice.

Tant que la Bourse ne proposera pas des produits simples, sûrs, et pédagogiques adaptés aux ménages modestes, elle restera l’apanage d’une minorité… et ratera sa mue inclusive.






Mercredi 7 Mai 2025

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Avertissement : Ces analyses sont fournies à titre purement informatif et ne constitue en aucun cas un conseil en investissement. Elle a été réalisée par la rédaction de L'ODJ Média, sur la base des données publiées par la société et des tendances du marché. Les investisseurs sont invités à effectuer leurs propres recherches et à consulter des experts financiers avant toute prise de décision.


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Ce numéro de l'Eco Business du 01-12-2025 fournit un diagnostic approfondi du tissu des Entreprises Privées Marocaines (EPMA) en 2023, révélant une économie qui excelle dans la création de structures mais peine à les faire grandir. Le défi structurel principal est la « tyrannie de la petite taille », où près de 99% des nouvelles immatriculations formelles sont des micro-entreprises, ce qui entrave la formation d’un Mittelstand stable. Le financement bancaire accentue cette asymétrie en favorisant massivement les grandes entreprises et en concentrant plus de 60% de l’encours de crédit dans l’axe de Casablanca-Settat, isolant les jeunes structures et celles situées en région. L'analyse met également en lumière des secteurs dynamiques comme le transport et l’entreposage, ainsi qu’un besoin urgent de réorienter le financement massif de l’énergie vers l’efficacité énergétique et le renforcement du réseau. De plus, les entreprises dirigées par des femmes sont confrontées à un biais de genre et de localisation, capturant seulement 11,3% de l’encours total qui leur est attribué. En conclusion, l’article propose une feuille de route pour transformer cette dynamique, notamment en finançant les contrats plutôt que les bilans et en exigeant des délais de paiement rapides pour stabiliser la trésorerie des PME.


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