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Pour Dr Bounhir BOUMEHDI, Radiologue à Salé, ces attaques peuvent ne s’accompagner d'aucune manifestation clinique, notamment la douleur dans la poitrine. Par contre, l’imagerie médicale peut être d’un apport précieux pour la détection précoce d’une attaque cardiaque
Intérêt de l’IRM dans la détection précoce d’une attaque cardiaque
Aujourd’hui, grâce à l'imagerie par résonance magnétique (IRM), précise Dr Boumehdi, il est techniquement possible de déceler les infarctus "silencieux" du cœur. D’autant plus que ces derniers ne présentent pas d'anomalie à l'électrocardiogramme (ECG). Et pourtant, ils constituent un risque de mortalité important.
Pour corroborer ce constat scientifique, Dr Boumehdi évoque une étude parue dans la revue en ligne PLoS Medicine, Han Kim (Duke University, Durham, Caroline du Nord) et ses collègues démontrent que ces "infarctus silencieux" sont trois fois plus fréquents que ceux visibles à l'ECG ( tracé électrique du cœur) pour des patients chez qui l'on suspecte une maladie coronarienne.
Infarctus du cœur, première cause de mortalité chez l’adulte
Ce type d'infarctus toucherait chaque année 190 000 personnes aux Etats-Unis et 300 000 en Europe. Au Maroc, on ne dispose actuellement pas de statistiques. Et pour pallier ce manque, la société marocaine de cardiologie, avait lancé une étude auprès des cardiologues du public et du privé, pour évaluer la fréquence d’éventuels infarctus du myocarde dans les consultations de cardiologie au Maroc. Les résultats de cette étude, seront présentés en détails courant 2021, a indiqué Pr Samir ZTOT, président de la société marocaine de cardiologie.
Il faut savoir, que l’infarctus du cœur est la première cause de mortalité chez l'adulte dans les pays développés. La maladie coronarienne ( atteinte des artères coronaires qui nourrissent le cœur) et l'infarctus du myocarde qu'elle peut entraîner ont été responsables de 7,5 millions de décès par an, selon l'Organisation mondiale de la santé (OMS).
Les principaux facteurs de risque de l’attaque cardiaque
Les facteurs de risque en sont bien connus : tabagisme, hypertension artérielle, taux de cholestérol élevé, surcharge pondérale, le stress ... Ces infarctus ne s'accompagnent pas toujours de manifestations cliniques (douleur dans la poitrine). Environ la moitié ne donnerait pas de symptômes évidents. Ce serait en particulier le cas chez les personnes atteintes de diabète.
Or, le taux de mortalité n’est pas lié directement à l'existence ou non de ces signes cliniques. L'ECG ( le tracé du cœur) permet de visualiser une anomalie du tracé électrique, appelée onde Q, qui constitue la signature d'un infarctus qui s'est déjà produit. Elle permet de porter rétrospectivement le diagnostic, en l'absence de signes cliniques.
Enfin, d'autres études ont montré que l'IRM pouvait détecter des lésions cardiaques sans traduction clinique ou électrique, tient à préciser Dr Bounhir BOUMEHDI
Par Dr Anwar CHERKAOUI